Les Dieux du basket ne voulaient pas voir la carrière de Manu Ginobili s’arrêter sur un « sweep » des Warriors en terre texane, au premier tour de ces playoffs. Mieux, ils ont fait de l’Argentin, autour de qui le doute plane toujours quant à son éventuelle retraite, le grand héros de la fin de ce Game 4 remporté par les Spurs (103-90) avec un money-time dans lequel il a enchaîné trois actions décisives. Les Spurs, qui ont mené toute la partie, ont fini par faire plier un Kevin Durant trop esseulé (34 pts à 12/28 dont 4/13 à 3-pts, 13 rbds) en misant tour à tour sur LaMarcus Aldridge (22 pts, 10 rbds), Rudy Gay (14 pts, 7 rbds) ou Dejounte Murray (12 pts) avant de terminer par le Gino Show (16 pts, 3 rbds et 5pds).
Une seule balle perdue en 24 minutes
Les Spurs soignent l’entame de ce Game 4 qu’ils savent déterminante pour leur survie. Patty Mills de loin et le duo Gay-Aldridge à l’intérieur permet aux Texans de mener 19-12 face à des Warriors au ralenti. Entré sous les hourra de la foule, Manu Ginobili sert Aldridge puis Pau Gasol dans le corner pour faire gonfler l’écart (26-16). Sur la lancée de son dernier match, Tony Parker réalise un super passage et permet à San Antonio de conclure son meilleur premier quart-temps de la série (30-22). Premier indice de la forme et de la volonté des Spurs dans ce match où ils sont dos au mur : aucune balle perdue en 12 minutes contre 7 pour les Warriors, une stat qui ressemble tellement à cette franchise.
Avec Anderson et TP aux commandes, San Antonio compte alors 11 points d’avance (40-29). Et même si KD s’accroche, les locaux ne décélèrent pas et alignent un 10-0 avec un 3-points bienvenu suivi d’un tir à 2 points de loin de Dejounte Murray pour alourdir la note (52-35). Après son 3e panier de loin de la soirée (à 3/3), Murray conclut la première mi-temps d’un block sur Looney qui laisse là aussi de bon présages pour San Antonio (56-42). D’autant plus que la copie des Texans est toujours aussi impeccable offensivement avec un seul petit ballon perdu contre 11 à Golden State.
Les Warriors doivent s’employer pour continuer à y croire dès le retour des vestiaires. Et pour ça, qui de mieux que Klay Thompson et surtout Kevin Durant ? À 2/9 en première mi-temps, Klay Thompson envoie une bombe à 3-points qui réveille son compère, qui devient inarrêtable. L’ex-ailier d’OKC score 11 points à 4/7 au tir pour ramener les siens à -6 avec un tir à trois dixièmes de seconde de la fin du 3e quart, pour porter la marque à 77-71.
« Super Manu » à la rescousse
Les Spurs, qui ont tenu jusque-là sur leur adresse à 3-points remarquable, se remettent à trembler. Surtout lorsque Shaun Livingston claque un dunk suivi d’un lay-up en transition et que Kevin Durant passe cinq points de suite pour revenir à une possession (88-86). Mais dans le money-time, c’est San Antonio qui a mis les tirs difficiles, à l’image du fade-away à 3-points de LaMarcus Aldridge en fin de possession avec la planche qui change tout (93-86).
Dans le sprint final, alors que les Warriors sont sur le point de craquer, à force de jouer l’isolation pour KD, Manu Ginobili enfile son costume de super héros pour tuer le match à lui tout seul. L’Argentin, auteur d’un premier 3-points ouvert à l’aile avant d’être touché par un contact au genou puis de s’en relever sans dommage, finit le boulot avec un panier main gauche après avoir rendu fou Draymond Green sous le cercle, puis un nouveau 3-points dans le corner, pour la gloire (103-90).
Grâce à cette fin de match plein de sang-froid et une partie globalement maîtrisée, les Spurs vont à présent prolonger le plaisir avec un match de plus à Oakland, et s’évitent donc un coup de balai.