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Roland Lazenby : « Personne n’a autant travaillé que Kobe Bryant dans l’histoire du basket »

En avril 2018, la biographie de Roland Lazenby consacrée à Kobe Bryant était traduite en France. Pour cette occasion, nous avions interviewé l’auteur pour évoquer la vie de l’ancienne idole des Lakers.

Après l’écriture d’une biographie de référence sur Michael Jordan il y a quelques années, mais aussi de plusieurs ouvrages sur la NBA depuis plusieurs décennies, Roland Lazenby s’était attaqué à une autre légende des parquets : Kobe Bryant.

Dans Showboat, l’auteur américain retrace avec précision la vie et la carrière de l’ancienne star des Lakers. Un parcours torturé et passionnant dans le monde du basket, mais pas seulement, sur lequel il était revenu pour Basket USA.

Pourquoi avoir choisi d’écrire une biographie de Kobe Bryant après celle de Michael Jordan ?

C’est arrivé après des discussions avec mon éditeur. En tant qu’écrivain, j’avais un vécu avec Kobe Bryant. J’avais passé du temps avec lui. C’était un bon choix bien qu’il y avait d’autres idées de livres auxquels je pensais.

Comment avez-vous procédé pour écrire ce livre ?

J’ai utilisé les sources que j’avais constituées depuis plusieurs années et j’ai rencontré Kobe Bryant en 1996 donc, au fil des années, j’ai récolté beaucoup d’informations sur lui. J’ai eu l’opportunité de lui parler plusieurs fois, quand son temps le permettait, durant sa carrière.

« La vraie raison pour laquelle Kobe est devenu pro, c’est que sa famille avait besoin d’argent »

 

Pour avoir intitulé cette biographie « Showboat » ? Qui se traduit, dans le livre, en « fanfaron » ou « frimeur ».

J’ai proposé plusieurs titres et c’est celui que l’éditeur voulait. De plus, cela résume une partie de la vie de Bryant et son approche du jeu. C’est Shaquille O’Neal qui a trouvé ce surnom à Bryant. Kobe est arrivé à 17 ans dans la NBA, a joué tellement dur et était tellement doué physiquement, qu’il a mis une énorme pression sur les vétérans des Lakers.

Vous avez donc suivi Kobe Bryant durant toute sa carrière, mais existe-t-il un élément de sa vie, de sa carrière, de sa psychologique que vous avez découvert au cours de l’écriture de cet ouvrage ?

Oui, énormément de choses. Mais surtout la façon dont il est devenu professionnel à la sortie du lycée, avec le travail de l’ombre d’Adidas. Ce livre, plus qu’un autre, explique comment l’industrie de la chaussure a façonné la carrière de Bryant.

La marque a notamment payé ses parents. C’était la volonté de la marque aux trois bandes de trouver le prochain Michael Jordan. Sonny Vaccaro, qui travaillait pour Adidas après avoir été viré de chez Nike, a identifié Bryant alors qu’il était inconnu dans le monde du basket. La marque a fait de gros efforts pour que Kobe devienne professionnel et atterrisse aux Lakers. Les gens, quand c’est arrivé en 1996, pensaient que c’était Kobe et sa famille qui avaient fait tout ça, que c’était un adolescent qui se comportait comme le grand Jordan. Cela a donc généré de la colère. Mais c’est Adidas. Joe Bryant avait été basketteur professionnel pendant 16 ans donc on pensait qu’il était à l’abri du besoin. Mais la vraie raison pour laquelle Kobe est devenu professionnel, c’est que sa famille avait besoin d’argent. La preuve : quand il a signé ce contrat avec Adidas, Kobe a demandé à Vaccaro s’il y avait un moyen pour que sa famille puisse avoir cet argent en même temps que lui puisse aller à l’université…

Peut-on résumer Bryant avec les 3 « C » : confiance, conflit, compétition ?

C’est une bonne trilogie.

« Je ne pense pas que quelqu’un a jamais autant travaillé que lui dans le basket »

Car au début du livre, page 12, vous écrivez : « On peut aisément avancer qu’il est le compétiteur ayant la plus grande détermination dans l’histoire du basket. » Devant Michael Jordan, donc ?

Je ne pense pas que quelqu’un a jamais autant travaillé que lui dans le basket. C’est son héritage. On le sait, les grands compétiteurs font d’énormes efforts mais personne n’a autant regardé de vidéo, bossé au quotidien. Personne ne l’a jamais fait et ce sera sûrement inégalé. Michael Jordan a travaillé très dur, mais Kobe encore plus. Bryant était maniaque, au détail près. Les deux avaient une volonté inflexible.

Un des aspects les plus intéressants du livre réside dans le fait que, bien que son père fut un joueur NBA, Kobe Bryant possède davantage le caractère de sa mère.

Joe Bryant était un fabuleux joueur, très doué. Il était un « Showboat » également. Kobe lui doit cet aspect de son jeu. Mais c’est sa mère, Pam, qui avait cet attitude froide, de tueuse. Kobe en a hérité.

Récemment récompensé par un Oscar pour son film Dear Basketball, Kobe Bryant a toujours aimé l’écriture. Au lycée, il aimait écrire, ainsi que la poésie et le rap. Vous n’êtes donc pas surpris par son après-carrière très portée sur la production écrite ?

Cela n’aurait pas été une bonne biographie si je n’avais pas été dans chaque aspect de sa vie, et sur ses qualités uniques, développées quand il était jeune. Kobe n’allait pas être un retraité qui jouerait au golf cinq fois par semaine. Il a une vie, des ambitions et du talent à tous les étages. Je pense que l’Italie a joué un rôle dans ce domaine, dans l’idée d’accomplir plusieurs choses. Kobe est brillant. Certes, sa carrière musicale a été un désastre et il s’est concentré sur le basket. C’est très important pour un pays comme les États-Unis, à cause de son ignoble histoire avec le racisme, qui a écarté l’homme noir pendant des siècles. Quand on regarde les plus grands joueurs de ce sport, comme Jordan, Bryant, Magic Johnson ou LeBron James, ils sont tous devenus de grands businessmen. Il faut observer le contexte culturel, ce n’est pas uniquement sur le basket. Le sport n’est qu’un vecteur. Ils sont reconnus comme des modèles dans la façon dont ils gèrent leurs affaires financières.

« Kobe Bryant a écarté sa famille de sa vie quand il était jeune »

Justement, Kobe Bryant a tout de même connu un échec dans ce domaine. En 1999, avec son père, il a investi plusieurs millions de dollars pour racheter le club de basket de Milan en Italie. Mais cela tourne au fiasco et les conséquences, outre financières, seront catastrophiques.

Quand on perd autant d’argent ainsi, c’est toujours gênant. Personne aux États-Unis n’a compris ce qui s’était vraiment passé, et peu en Europe également. Mais cela a vraiment endommagé la relation de Kobe avec son père et sa famille. C’est une seconde découverte dans ce livre : comment Bryant a écarté sa famille de sa vie quand il était jeune, autour des playoffs 2001. Il a annulé des cartes de crédit, vendu la maison où ils habitaient. En clair, il les a bannis de sa vie et leur relation n’a plus jamais été la même. C’est une cruelle histoire de famille. Mais cela arrive à des athlètes qui deviennent immensément riches, provoquant ainsi de l’instabilité et des défis à surmonter d’un point de vue familial. De plus, dans le cas de Bryant, sa femme a également joué un rôle important dans ses relations compliquées avec sa famille. Mais il est impossible de mettre de côté les problèmes financiers : l’agent dépensé par sa mère, celui perdu par son père à Milan.

À la fin du livre, page 520, vous écrivez que la carrière de Kobe Bryant « fascinait » Michael Jordan. Alors qu’on pourrait penser que c’est le contraire.

Michael Jordan me l’a montré lui-même pendant des discussions. Ils ont joué pour le même coach, évolué dans le même système offensif, connu le succès et ils partagent leur héritage. Comme personne d’autres en NBA. Du fait de leur expérience, Jordan et Bryant partagent une parenté inégalée dans le sport. Avec Phil Jackson, Tex Winter, l’attaque en triangle, George Mumford et son travail psychologique…

Quels sont vos futurs projets d’écriture ?

Je travaille actuellement sur un documentaire sur Bob Cousy, qui a des racines françaises. Et je m’amuse beaucoup à faire ça. Ces biographies sont lourdes à faire, elles demandent énormément d’efforts et de pression. C’est-à-dire 14 heures de travail par jour, pendant 2 ou 3 ans. J’ai eu la chance d’être bien payé pour les faire mais il fallait choisir entre l’argent et la liberté de vivre ma vie. J’ai beaucoup d’idées et quand le temps sera venu, j’écrirai sûrement un nouveau livre.

Article initialement publié le 14 avril 2018.

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