NBA
Ce soir
NBA
Ce soir
ORL
CLE1:00
PHI
NYK1:30
LAL
DEN4:00
Pariez en ligne avec Unibet
  • ORL1.72CLE2.05Pariez
  • PHI1.42NEW2.72Pariez
  • 100€ offertsLa suite →

[Interview] Les secrets de Michael Jordan par son biographe

Jordan - The LifeAuteur à succès sur les plus grandes périodes de l’histoire du basket américain, le journaliste Roland Lazenby s’est dernièrement attaqué à un gros morceau avec une biographie de Michael Jordan, baptisée « The Life ».

Un livre de 720 pages que tout fan de « Son Altesse » se doit de lire pour mieux comprendre la vie et la carrière du meilleur joueur de tous les temps.

Pour Basket USA, Lazenby a accepté d’expliciter certains passages de son ouvrage.
Dès le début du livre, vous décrivez ses origines plutôt modestes

Dans mes livres, j’aime inclure le plus de détails possible. Il y a beaucoup de choses positives et négatives qui ont été écrites sur lui et je voulais donc faire découvrir plus en détail le personnage. Pour cela, il fallait partir des origines puisque Jordan vient d’une famille très rurale qui vivait en Caroline du Nord. Sa famille a été très touchée par le racisme qui sévissait dans la région et je pense que cela l’a affecté d’une façon ou d’une autre. Par exemple, il a beaucoup de respect pour son arrière grand-père mais aussi pour les personnes handicapées. D’ailleurs au lycée, sa première petite-amie était handicapée. Tout au long de sa vie, Jordan les a beaucoup aidés mais il n’a jamais voulu que ça se sache. Jordan est un homme de passion et une partie de cette passion vient de son amour pour son arrière grand-père.

Jordan est issu d’une famille nombreuse où il y a eu de grosses tensions. On pense notamment aux accusations d’agressions sexuelles portées par sa soeur

Dans son enfance, sa soeur n’était pas proche de sa mère, seulement de son père. En 1975, lorsqu’elle était adolescente (16 ans) et que MJ avait 12 ans, elle a confessé à sa mère que son père abusait d’elle depuis qu’elle avait 11 ans environ. C’était une accusation explosive dans la famille, et les différends entre les parents de Michael étaient déjà forts à cette période. Vous savez, lorsqu’il est passé pro à Chicago, ses parents étaient encore en conflit. Le public admirait ses premiers exploits avec les Bulls mais il ne savait pas ce qui se passait en dehors du terrain dans cette famille.

« Avec son frère, les un-contre-un était une bataille pour savoir qui était le mâle dominant de la maison »

Leader sur le terrain, Jordan l’était-il aussi dans sa famille et plus particulièrement vis à vis de ses frères ?

Son frère, James avait 7 ans de plus que lui. Il a toujours été en conflit avec sa famille, et il a fini par faire toute sa carrière dans l’armée. L’autre frère de Michael, c’est Larry et c’était le chouchou de son père. Michael et Larry ont eu des duels féroces sur le terrain de basket familial. C’était plus qu’un un-contre-un car c’était une bataille pour savoir qui était le mâle dominant de la maison. Son frère était beaucoup plus fort que lui physiquement mais Michael voulait le dominer. D’ailleurs, il a eu aussi ce type de comportement avec ses coéquipiers tout au long de sa carrière. Par exemple, James Worthy, l’un de ses coéquipiers à North Carolina raconte que Jordan n’arrêtait pas de le chambrer pour le défier en 1 contre 1.

Justement, avant de rejoindre l’université de North Carolina, il souhaitait plutôt aller à Virginia ou UCLA …

A l’époque, UCLA était entraîné par Larry Brown qui avait joué pour Dean Smith à UNC. Lorsqu’il était coach des Bruins, il a amené l’équipe au Final Four mais il est connu pour ne jamais rester très longtemps dans la même club. Quant à Virginia, ils avaient le meilleur joueur universitaire de l’époque : Ralph Sampson, un pivot de 2m24. Michael a écrit une lettre au coach de Virginia pour rejoindre l’équipe mais ils étaient trop occupés à recruter Chris Mullin de New York. Finalement, Virginia n’a pas réussi à signer Mullin (qui jouera pour St John’s) et Jordan, qui rejoindra North Carolina, sera toujours ultra motivé lors de leurs confrontations.

« Le passage à North Carolina est à l’origine de l’acceptation du jeu en triangle aux Bulls »

A North Carolina, Jordan a joué dans la fameuse attaque mise au point par Dean Smith. D’après vous, quelle importance cela a-t-il eu dans sa carrière ?

L’attaque mise au point par Dean Smith nécessite des joueurs avec un vrai QI basket et le sens du partage de la balle. C’est important car Jordan arrivait d’un lycée où son entraîneur de l’époque l’avait laissé prendre le jeu à son compte. C’était différent à North Carolina avec un Dean Smith qui fait passer le collectif avant l’individu. Tex Winter, l’assistant coach des Bulls puis des Lakers, affirme ainsi que si MJ a accepté l’attaque en triangle en 1990 c’est parce qu’il avait joué dans un système de jeu très structuré à l’université.

Pourquoi Jordan a-t-il quitté North Carolina après son année junior ?

Il y a un vrai débat là dessus. En fait, il était déjà prêt pour la NBA et Nike lui a offert un contrat en or. Dean Smith a discuté avec des agents et a toujours encouragé les joueurs à partir lorsque leur valeur sur le marché était la plus forte. Et puis il craignait que Michael se blesse lors de sa 4e année. Coach Smith est un entraîneur de principe et il met les intérêts des joueurs au dessus des siens et c’est d’ailleurs ce que toutes les universités devraient  faire.

A l’époque, Jordan était représenté par Donald Dell mais son vrai agent était David Falk …

Donald Dell était un agent très respecté en NBA. Il avait une excellente réputation et il avait comme assistant David Falk. Michael lui doit beaucoup. Lors de son passage aux Bulls, il était sous payé et maintenant il est milliardaire. Malgré de lourdes pertes dans des paris divers,  il est parvenu à posséder une équipe NBA, et ce n’est pas rien.

D’ailleurs, c’est David Falk qui a créé la marque Air Jordan …

Il a eu un rôle important, c’est certain, puisqu’il a dessiné le logo et a trouvé le nom. La vision de Sonny Vaccaro (dirigeant de Nike) et les compétences de Falk en marketing ont permis l’essor de cette marque. Avec le charisme de Jordan, elle ne pouvait être qu’un succès.

A votre avis, aurait-il eu cette aura dans le marketing s’il n’avait pas choisi Donald Dell et David Falk comme représentants ?

La mère de Jordan était celle qui gérait son business. Au début de sa carrière, il n’était pas assez mature pour le faire. Pour Michael, et c’est ce qui m’a dit : « timing is everything ».  Plus que les gens, le timing est quelque chose d’essentiel dans le sport ou le business.

« Pour concurrencer Magic Johnson et les Lakers, Donald Sterling voulait récupérer Michael Jordan »

Une autre personne a compté dans sa carrière même s’ils se détestaient c’est Jerry Krause, le GM des Bulls …

Ils se haissaient. Surnommé « le petit gros », Krause a passé sa vie à étudier le basket. Il était paranoïaque et très bizarre. En fait, il pourrait être une figure d’un roman français (rires). Jordan le détestait mais ils ont gagné six titres ensemble. Je ne pouvais pas croire tout ce que Phil Jackson m’a dit de l’état de leur relation.

Vous écrivez aussi que Donald Sterling a essayé de recruter Jordan aux Clippers ?
Il a essayé de faire un deal avec Jerry Reinsdorf et d’utiliser le charisme de Jordan pour battre Magic Johnson et les Lakers. Reinsdorf a décidé de ne pas l’échanger car il était trop précieux pour s’en séparer.

Aurait-il pu être un bon coach ?

Il n’a pas la personnalité pour être un entraîneur. Il veut être trop dominant si ce n’est physiquement, du moins mentalement. Sa personnalité est très complexe, et elle peut être nuisible du fait de sa soif de victoires.

Maintenant qu’il est propriétaire d’une équipe, il commence tout doucement à avoir des résultats …

C’est vraiment dur d’être un bon propriétaire dans un petit marché. Il a fait des erreurs mais Charlotte a une très belle salle et des fans en pagaille… Avant lui, George Shinn, l’ancien propriétaire de l’équipe, était devenu fou, et il avait été accusé d’agression sexuelle sur une danseuse.  La salle s’était vidée, et Shinn a décidé de déménager l’équipe à New Orleans. Grâce à Jordan, la relation de confiance est revenue entre les fans et l’équipe. Ils ont perdu largement contre Miami en playoffs mais la salle était pleine.

« Contrairement à Jim Buss (Lakers), Michael Jordan écoute les gens »

Quelle est sa principale qualité comme propriétaire ?

Il sait écouter les gens. Il les écoute mais il reste le leader de l’équipe. Il doit apprendre et il le fait avec passion. Par exemple, Jim Buss ne sait pas le faire et on voit ce qu’il fait avec les Lakers.

A-t-il lu votre livre ?

Je ne sais pas mais ses représentants ont été très compréhensifs. Je sais qu’il est agacé par les passages au sujet de sa soeur mais j’ai écrit une biographie sur la vie de Jordan et c’était un détail significatif de sa vie. Pour l’instant, le livre a été vendu aux alentours de 50 000 exemplaires. Il y a une édition australienne, polonaise, tchèque, slovaque et le livre est déjà retourné à l’imprimerie dans plusieurs pays.

Sera-t-il traduit en français ?

Pour l’instant, il y a eu un intérêt certain des français pour le livre en version américaine et on espère donc encore le faire traduire en français, espagnol et chinois.

Propos recueillis par Jérome Knoepffler

 

Suivez toute l'actualité NBA sur la chaîne WhatsApp de Basket USA

Suivez nous également sur Google Actualités

Commentaires
Forum (et HS)  |   +  |   Règles et contenus illicites  |   0 commentaire Afficher les commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *