Detroit a peut-être un plus dit adieu aux playoffs en s’inclinant à Portland (100-87) la nuit dernière. Le résultat ne souffre d’aucune contestation, tant les Blazers ont dominé. Mais Stan Van Gundy l’a tout de même mauvaise. Très mauvaise. L’entraîneur des Pistons, habitué des coups de gueule depuis ses débuts dans la ligue, était particulièrement remonté contre le corps arbitral après le revers des siens. Du pur « SVG » dans le texte.
La deuxième période a en effet été marquée par de nombreuses actions où les arbitres ont préféré ne rien siffler, avant d’être contredit par les ralentis TV, et ce tant en faveur des locaux que des visiteurs. De quoi augmenter la frustration, qui aura finalement eu raison des joueurs du Michigan alors que l’écart n’était pas non plus insurmontable à l’approche du money time.
« Les Blazers nous ont tenus et accrochés sur chaque action, et ils ont échappé aux fautes en permanence », enrage l’entraîneur de Detroit. « On s’est fait enfler toute la soirée. Luke (Kennard) coupe vers le cercle sur une remise en jeu et se fait démolir, ils finissent avec deux points derrière. Sur deux drives de suite dans le quatrième quart-temps, Blake (Griffin) se fait toucher les bras. Je suis ici depuis quatre ans et je suis en NBA depuis de nombreuses saisons. Je ne suis jamais venu vous voir après un match comme ça, jamais. J’ai peut-être parlé d’une décision, mais je n’ai jamais parlé comme ça. »
« Votre foutu travail, c’est de voir ces fautes ! »
Sur ces deux actions, les arbitres auraient en effet pu (voire dû) siffler, d’autant que la deuxième action a entraîné une contre-attaque qui a scellé le sort du match. Fou furieux, Stan Van Gundy s’était alors déjà emporté et avait récolté une faute technique, flirtant même avec l’exclusion. C’est pourtant l’action contre son rookie Luke Kennard qui semble la plus difficile à digérer pour l’entraîneur des Pistons.
« Les arbitres vous disent ‘si je l’avais vu, je l’aurais sifflé’. Eh bien vous savez quoi, votre foutu travail c’est de voir ces fautes ! Les arbitres, j’adore, c’est une excuse pour eux, ‘je ne l’ai pas vu.’ Bon sang, pourquoi êtes-vous là alors ? Kennard coupe, c’est là où la balle va aller, cela ne se passe pas de l’autre côté de l’action. C’est gênant pour eux et pour la NBA qu’ils ne sifflent pas cette faute. »
En conférence de presse, dans des propos rapportés par le Detroit News, le technicien a essayé la méthode scientifique pour justifier sa colère. « Ce n’est pas un contact propre quand vous balancez votre bras vers le bas et que le ballon, lui, va vers le haut. Essayez donc un jour : quelqu’un tient un ballon, frappez au niveau du ballon, abaissez votre bras et regardez si la balle va vers le haut. Blake s’est fait enfler deux fois. »
« C’est plus facile de jouer dur quand vous pouvez échapper à tout ce à quoi ils ont échappé »
Et l’ancien coach d’Orlando et Miami était loin d’en avoir terminé là. Stan Van Gundy ponctue sa diatribe par un mélange d’autres exemples, de critiques contre le protectionnisme autour de Damian Lillard et de jurons.
« En première période, sur son premier retour, Al-Farouq Aminu tape les deux avant-bras de mon joueur, pas de coup de sifflet. Il y a faute sur Bullock à trois-points, pas de coup de sifflet. Mais quand vous touchez Damian Lillard à trois-points, là il y a faute. Merde ! Une grosse partie de leur défense, c’est de jouer dur. Je ne veux rien leur enlever mais quand vous pouvez vous en sortir en jouant comme ça et que de votre côté, vous vous faites avoir à ce point par les arbitres, alors leur défense va être plutôt bonne. Nos gars ne sont bien battus et ils jouaient durs. Je leur tombe dessus par moments mais ils se sont défoncés. Portland a joué dur aussi mais c’est beaucoup plus facile de jouer dur quand vous pouvez échapper à tout ce à quoi ils ont échappé. »
La ligue ne devrait probablement pas laisser passer cela, et on ne serait pas surpris de voir l’amende tomber dans les prochaines heures.