Jusuf Nurkic : « Coach Stotts fait bien d’être dur envers moi »

Auteur d’un match de fort belle facture face à Miami, Jusuf Nurkic (27 points, 16 rebonds, 3 contres) semble monter en température juste quand il faut pour les Blazers.

Derrière un Damian Lillard élu meilleur joueur de la semaine à l’Ouest, Portland continue d’engranger les victoires avec une série actuelle à 10, la plus longue depuis 2013 en Oregon !

« Ce n’est que ma quatrième saison pro ! »

Et leur pivot bosnien n’y est pas pour rien avec 15 points et 11 rebonds de moyenne, le tout à 55% de réussite aux tirs, sur la série. Après sa perf contre le Heat, Damian Lillard tressait les louanges de son coéquipier.

« Il a été énorme. C’est le Nurk qu’on veut voir. Il a juste été bestial ! Il a pris son temps au poste bas, il a créé du jeu, pris les rebonds, et contrer des tirs. Sa présence s’est fait ressentir des deux côtés du terrain. »

Mais Dame sait pourquoi Nurk revient fort en ce moment. C’est qu’en coulisses, le pivot massif se fait gentiment brasser par Terry Stotts après chacune de ses erreurs.

« J’en ai été témoin, à l’entraînement. Pendant les temps morts. Il lui crie dessus ! », révèle Lillard sur NBC. « Le coach hausse la voix avec Nurk mais ce n’est pas pour lui mettre la honte ou dire : « C’était nul ! » C’est plus : « Nurk, tu es meilleur que ça ! » ou « Arrête de faire ça ! Tu dois finir fort ». Et Nurk a parfois besoin d’entendre ça. »

Pour Nurkic, ce traitement de faveur n’est pas usurpé. Il est le premier à reconnaître qu’il a encore besoin de repères.

« Il fait bien d’être dur envers moi. Je n’ai que 23 ans, je suis encore en train de grandir. Ce n’est que ma quatrième saison pro et quasiment ma 2e en NBA. J’ai encore beaucoup à apprendre. »

Tout le tact de Terry Stotts

En fait, Nurkic n’est pas un mauvais garçon, ni un mauvais disciple. Simplement, il est un peu tête en l’air, voire carrément désintéressé quand ça ne va pas dans son sens…

« Je pense que je lui ai probablement consacré plus de temps qu’à d’autres joueurs. Je n’aime pas tellement sur-coacher les joueurs. Ils ont déjà beaucoup d’informations à gérer avec différentes personnes, les autres joueurs, les agents, leur famille, donc j’essaie d’être précis et à l’écoute. »

Dame confirme : le mode opératoire de Coach Stotts, tout en tact, est la meilleure solution. Il faut savoir replacer ses joueurs sans les user au quotidien non plus.

« On a tous compris comment Nurk répond aux critiques : il ne le prend pas personnellement. Le coach a compris que Nurk a tendance à se laisser un peu porter parfois mais si tu lui tombes dessus, il va te donner tout ce qu’il a. Coach sait bien gérer ça : ne pas être constamment sur notre dos mais dire les choses quand il le faut. »

Et là encore, Nurkic accepte bien volontiers de se faire réprimander quand c’est justifié. Avec le boulot abattu en coulisses, l’ancien des Nuggets sait bien qu’il est apprécié à sa juste valeur en Oregon.

« Je n’avais jamais eu un coach avec une telle personnalité, ou qui me fait autant confiance que lui. Avant, j’avais un coach [Mike Malone] qui ne me parlait pas et ne me faisait pas jouer. Maintenant, mon coach me parle de chaque système, à la vidéo, pour travailler et me faire progresser. C’est exactement ce dont j’ai besoin. »

Un échauffement plus sérieux

Un autre ajustement important pour Nurkic durant cette série : son échauffement s’est considérablement durci. Maladroit sur les petits tirs dans la peinture, son fonds de commerce, Nurkic avait tendance à sortir de son match tout seul comme un grand, avec un échauffement trop « facile » et confortable.

Depuis, Nurk est plus concentré que jamais. A l’échauffement mais aux entraînements, à la vidéo, et évidemment en matchs !

« Et je félicite Nurk », précise Stotts. « Il a vraiment fait son boulot avec nos assistants et il a adopté une approche sérieuse pour sa progression. Ça commence toujours par le joueur. »

A 23 ans, Nurkic a déjà connu plusieurs vies durant sa courte carrière de basketteur pro. Son chapitre entamé l’an passé sur les chapeaux de roue à Rip City, avec 15 points et 10 rebonds de moyenne sur les 20 derniers matchs de la saison, semble reprendre de l’élan ce mois-ci.

Et, après le coup de balai des Warriors au 1er tour des playoffs, Jusuf Nurkic peut aussi parler comme un vétéran.

« Mes coéquipiers m’ont toujours fait confiance cette saison. Sur ce match, c’était moi avec Dame et CJ, mais l’autre soir, c’était Ed et Zach. Toute l’équipe tourne bien. On ne veut pas voir trop loin ou penser à la série de victoires. On enchaîne et on pense toujours au prochain. Chaque match est important. On est en bonne position et on veut la garder. »

Propos recueillis à Portland

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.