Steven Adams, le roc du Thunder

Ce n’était sans doute pas le duel le plus attendu du Thunder-Sixers de cette nuit. Mais l’affrontement sur le poste du pivot, entre Joel Embiid et Steven Adams, a tout de même valu le détour : 27 points (10/16) et 10 rebonds pour le premier contre 20 points (10/11 !) et 13 rebonds pour le second, soit son 17e « double double » de la saison. Si le Kiwi a tenu tête à l’un des meilleurs pivots de la ligue, c’est tout simplement parce que lui-même appartient à cette catégorie, d’après le coach adverse. « Il fait partie des joueurs d’élite de la NBA », assure ainsi Brett Brown.

De nombreux arguments permettent en effet de l’avancer. S’il capte logiquement moins la lumière que les vedettes, Russell Westbrook, Paul George et Carmelo Anthony, Steven Adams continue de s’affirmer, saison après saison, comme un rouage essentiel de l’équipe. À l’instar d’un Andre Roberson, avant sa blessure bien sûr…

Pour juger de son utilité, voici une première statistique éloquente du match : 16. Soit le nombre de tirs supplémentaires pris par le Thunder par rapport aux 76ers (92 contre 76). L’explication tient évidemment dans le talent du pivot au rebond offensif. Cette nuit, il a excellé en la matière avec… 10 prises (record en carrière égalé), soit presque autant que toute l’équipe adverse.

Le meilleur rebondeur offensif de la ligue

C’est bien simple, cette saison, Steven Adams est le meilleur rebondeur offensif de la ligue avec plus de 5 prises par match. Résultat : le Thunder est l’une équipes qui shoote le plus chaque soir. Et qui shoote, surtout, davantage que ses adversaires grâce à ces secondes chances (le Thunder est n°1 dans le secteur avec 15 points inscrits ainsi).

« On a le sentiment de pouvoir prendre n’importe quel tir », note Paul George. « Steven va aller le chercher, c’est notre sentiment à Russ, à Melo et à moi. Ça nous met dans un meilleur rythme de savoir qu’un gars va y aller, que ce soit un bon ou mauvais tir, ça peut se terminer en panier quand même avec Steven sur le terrain. Ça nous permet d’être plus agressifs. »

Et n’allez pas croire qu’il délaisse le rebond défensif pour autant. Si sa stat dans le secteur est moins impressionnante, c’est parce les trois stars, et notamment Russell Westbrook, sont impliquées et peuvent partir directement en contre-attaque, sans sortie de balle. Le rôle de Steven Adams reste précieux car il se charge de faire son écran de retard sur le pivot adverse.

Force de la nature, le Néo-Zélandais prend souvent l’avantage physique sur son vis-à-vis pour aller au rebond.

« Je ne pense pas qu’un seul homme puisse le stopper dans la raquette », juge Carmelo Anthony. « Lorsqu’il est agressif et va au rebond offensif, si c’est lui contre toi, tu vas perdre cette bataille à chaque fois. Il force les autres équipes à mettre deux ou trois joueurs dans la raquette pour essayer de le tenir à distance. »

« Cet enfoiré est costaud ! »

« Tu rentres dans ce genre de combat quand tu joues contre Steven », poursuit Brett Brown. Et le coach des Sixers poursuit.

« Il joue avec une telle ténacité et un tel esprit. Il va frapper en premier. Quand vous regardez ce qu’il fait et son engagement, je veux dire… c’est un homme. »

« Cet enfoiré est costaud, je suis sérieux ! », formulait même récemment Jimmy Butler, qui plaisantait sur le fait qu’un écran du Kiwi avait failli le tuer. « Costaud » est décidément le mot qui revient le plus souvent en bouche, que ce soit chez Ben Simmons ou Paul George. Costaud mais aussi capable de finesse. À l’image du petit runner qu’il a inscrit cette nuit pour clore les débats, Steven Adams a également fait des progrès notables en attaque. Il est beaucoup plus à l’aise pour terminer sur le pick-and-roll avec Russell Westbrook, dans un rôle à la Clint Capela.

Tout sauf un hasard donc de le voir à la 3e place des joueurs les plus adroits de la ligue. Et tout simplement de réaliser sa meilleure saison en carrière dans quasiment toutes les catégories statistiques. Ces deux derniers mois, il tourne même à près de 15 points de moyenne. Le pivot se pose comme l’ancrage intérieur dont les trois stars ont besoin.

Jusqu’ici, pas de doute permis : il assume parfaitement son gros contrat.

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.