Denver : quand Nikola Jokic va, tout va

Installés à la 7e place de l’Ouest et bien partis pour retrouver les playoffs, les Nuggets soufflent le chaud et le froid depuis le début de saison. Lors des douze derniers matchs, ils présentent en effet un bilan de six victoires pour six défaites mais plus encore, c’est le mal-être de Nikola Jokic qui préoccupait le staff mais également les observateurs.

« Je t’aime. Tu n’as pas besoin de stresser »

Avant leur match face aux Warriors, Nikola Jokic restait sur deux performances décevantes face au Jazz et à Sacramento, ratant 17 de ses 23 derniers tirs. Plus que les statistiques, c’est la passivité du Serbe lors de ces deux rencontres qui a forcé Mike Malone à s’asseoir avec son leader dans sa chambre d’hôtel à San Francisco.

« Mon message était simple : « Oui tu es un joueur mais tu es avant tout une personne à qui je tiens, à qui tout le monde tient. Je t’aime. Tu n’as pas besoin de stresser. Je veux que tu joues comme tu sais le faire. Si tu fais une erreur, si tu rates un tir, et alors ? Tu es toujours notre leader et on croit en toi à 1000%, » s’est confié Mike Malone avant la rencontre.

La réponse de Nikola Jokic fut directe. Face aux champions en titre, il a enregistré le premier triple double de sa saison (22 points, 12 rebonds, 11 passes) pour redevenir la pierre angulaire du jeu des Nuggets.

Jokic touché par les mots de son coach

Son réveil coïncide également avec une intensité et une rigueur retrouvées de la part des ses coéquipiers. Avant le match de lundi et après la déroute à Sacramento, Mike Malone n’avait d’ailleurs pas hésité à fustiger les problèmes de timing entre Jokic et le reste de son effectif. La balle n’arrivait pas assez vite au poste, les coupes autour du pivot n’étaient pas assez nombreuses et tranchantes. Face à Golden State, tous ces problèmes semblaient enfin dépassés.

« Tout est passé par lui ce soir, » déclarait le technicien satisfait malgré la défaite. « Sur la première action du match, il fait une passe décisive et ça a donné le ton. Il a fait un triple double, et il l’avait d’ailleurs presque réalisé à la mi-temps ! Quand il joue comme ça, vous voyez une agressivité, une confiance et un flair que peu de joueurs NBA ont. Et c’est contagieux car tous ses coéquipiers se nourrissent de son énergie. Ça fait plaisir de voir Nikola Jokic jouer comme Nikola Jokic. Je suis heureux pour lui et fier de toute l’équipe. »

Malgré sa performance, Nikola Jokic était déçu par la défaite, en particulier face à la meilleure équipe de la ligue. « C’est toujours intéressant de jouer contre eux, et d’essayer d’être le meilleur joueur sur le parquet, » déclarait-il après la rencontre.

Outre l’adversaire, le Serbe voulait réaliser une gros match pour montrer à son entraineur que son intervention n’était pas inutile.

« Il n’y a pas beaucoup d’entraineurs dans la ligue qui m’auraient parlé comme il l’a fait, » a-t-il confirmé dans les travées de l’Oracle Arena. « C’est quelque chose que j’apprécie énormément car je sais que c’est rare dans notre milieu. »

Le plaisir de jouer

Souvent sous-estimé, l’aspect humain d’une relation entre un entraineur et sa star est essentiel au bon fonctionnement de l’équipe. On le voit à Golden State entre Steve Kerr et Stephen Curry, on l’a vu à San Antonio avec Gregg Popovich et Tim Duncan, et Mike Malone ne déroge pas à cette règle.

Comme s’il avait pris conscience d’être allé trop loin dans la confidence, l’entraineur des Nuggets a toutefois tenté de minimiser l’impact de la conversation avec son joueur.