« Je n’avais aucune idée qu’il essayait de revenir. » L’ancien Warrior James Michael McAdoo est tombé des nues au moment de découvrir son nouveau partenaire de jeu, avec les Delaware 87ers, l’équipe affiliée aux 76ers. Il le pensait inactif, retraité. Peut-être même a-t-il pensé qu’il s’agissait d’un nouveau membre du staff. Mais non. À 35 ans, Emeka Okafor a bien rejoint la ligue de développement pour jouer, et pour montrer qu’il n’est pas fini.
Quatre ans après son dernier match NBA et son hernie aux cervicales, l’ancien joueur des Bobcats, avec qui il a été rookie de l’année (2004-2005), Hornets puis Wizards, espère encore gagner la grande ligue. Chez les 87ers, Emeka Okafor côtoie un autre ancien joueur NBA de sa génération, Elton Brand. Devenu GM de l’équipe, ce dernier avait été impressionné par un workout que l’intérieur avait effectué il y a quelques mois : « Dunks, layups, jumpers, il était en feu, c’était un tueur ! »
Cet entraînement lui a valu une invitation au training camp des Sixers. L’occasion de jouer la présaison avec l’équipe et de poster quelques statistiques anecdotiques. Malgré cette tentative comeback surprise, Emeka Okafor avait été coupé. Mais pas question de lâcher après ce premier échec. Cap sur les 87ers donc, dès le lendemain.
« Vous savez quoi ? J’étais surpris »
Si son équipe est bonne dernière de la conférence Est, Emeka Okafor apporte sa densité physique dans la raquette. Peut-être encore plus musculeux que dans sa prime jeunesse, l’ancien n°2 de la Draft 2004 (choisi derrière un certain Dwight Howard, après beaucoup d’hésitation de la part d’Orlando) score 8 points et capte 8 rebonds en moyenne, en une vingtaine de minutes. Pas folichon. Mais l’intérieur impressionne par d’autres aspects.
« Vous savez quoi ? J’étais surpris », livre Eugene Burroughs, le coach de l’équipe. « Il travaille énormément en dehors pour rester en forme. Son niveau de condition physique est élevé. Et quand tu le vois jouer, il paraît bien meilleur que je ne l’imaginais, pour quelqu’un qui a passé quatre ou cinq années sans jouer. »
Outre sa dimension athlétique, Emeka Okafor s’impose comme une voix dans le vestiaire. Il est bien sûr le vétéran le plus capé de l’équipe. « Une voix dans le vestiaire, sur le parquet », décrit James McAdoo. « C’est bon de l’avoir avec nous. Et ne vous-y trompez pas : il est peut-être vieux en terme d’années basket mais ce type peut jouer. »
Tout l’enjeu sera bien sûr de voir si une équipe NBA fera le pari de s’offrir ce joueur qui, en neuf saisons NBA, a tourné en double double, en tant que rugueux pivot défensif. L’intéressé garde sa confiance en lui.
« Je sais ce que je peux faire. Je le prouve au monde extérieur. Hey mec, je comprends cette perception liée au fait d’être parti depuis des années, et ce qui aurait pu arriver ou non durant cette période. Si c’est le moyen d’y retourner, autant le suivre. C’est une expérience très intéressante. J’ai toujours voulu revenir et jouer depuis ma blessure. Je profite de chaque instant. C’est pourquoi tout le monde est ici : être choisi. Je vais rester positif. On verra. »