Pas forcément adroit, notamment en début de match avec un surplus de nerfs, Dillon Brooks a néanmoins rempli la feuille de stats pour son retour en Oregon. L’ancienne star universitaire des Ducks a effectivement terminé à 7 points (3/8 aux tirs), 8 rebonds, 3 interceptions, 2 contres et 1 passe en 38 minutes ! Il a surtout inscrit un layup, plus le panier bonus, dans le money time pour s’imposer à Rip City.
Ainsi que l’indique ce total de minutes surprenant pour un 45e choix, Dillon Brooks semble déjà avoir gagné ses galons de titulaire NBA. Après huit matchs seulement ! Basket USA a fait le point avec le rookie surprise des Grizzlies.
« J’ai la chance de me mesurer aux meilleurs joueurs NBA »
Dillon, vous avez inscrit un layup clutch, pouvez-vous revenir sur cette action ?
« Tyreke a bien joué le coup en gardant le ballon. Il a fixé la défense et j’ai pu avoir le couloir libre vers le cercle. Je m’entraîne sur les finitions près du cercle depuis que je suis à la fac, donc c’était plutôt facile de finir le layup. »
Et votre réaction en disait long sur votre motivation pour votre retour en Oregon…
« On aime ça forcément ! Ma famille était là. Et mon autre famille d’Oregon aussi en quelque sorte. Je joue toujours dur et je suis prêt à saisir ma chance. Je pense l’avoir saisi sur cette action. »
Il y avait également plusieurs de vos anciens coéquipiers chez les Ducks, plus votre coach, Dana Altman dans la salle. Ça vous a aidé mentalement ?
« C’était super. Je les avais invité à venir. Ils ont arrêté leur entraînement plus tôt spécialement pour moi. C’était un beau cadeau de les avoir pour ce match. Ça m’a donné encore plus de confiance. »
Vous avez dû tenir CJ McCollum et Damian Lillard par séquences, depuis quand êtes-vous devenu un spécialiste défensif ?
« [rires] Avant que j’arrive ici, je n’aimais pas la défense. Mais maintenant, j’adore ça ! Car ça me permet de rester sur le terrain. Et puis, j’ai la chance de me mesurer aux meilleurs joueurs de NBA. »
La défense est bien souvent le plus gros ajustement pour les rookies, comment vous débrouillez-vous de ce côté-là ?
« On fait énormément d’exercices. Mais il faut aussi avoir un bon QI : saisir les concepts défensifs, les tendances de chaque joueur et les systèmes adverses, pour devenir un bon défenseur. La défense est une question de fierté et je pense m’en tirer plutôt bien. »
Titulaire depuis 3 matchs, vous avez aussi fait quelques pointes au scoring, comme votre tout premier match à 19 points. Sentez-vous déjà que vous êtes au niveau NBA ?
« Je suis en confiance. Je joue dur. J’ai commencé par faire mes preuves en défense, car ils veulent nous voir défendre dur. Mes coéquipiers et les vétérans de l’équipe m’ont tout de suite mis à l’aise en me disant que ce n’était pas grave de rater un tir. J’essaie d’appliquer leurs conseils. »
Coach Fizdale a déclaré que vous avez rapidement gagné son respect, comment avez-vous procédé ?
« Ce sont les heures de travail en coulisses, et ils le voient. Et puis, dans le jeu, je fais les bons choix. Et j’arrive à reproduire ce que je fais à l’entraînement sur les séquences de match. Le coach parle toujours de faire les bons choix, les actions qui font gagner les matchs. Je pense que j’en produis suffisamment pour qu’il ait confiance en moi. »
Que pouvez-vous nous dire de votre duel face à CJ McCollum ?
« Il est fantastique ! Je pensais avoir fait du bon boulot, mais il en a planté 36 ! Il est incroyable. J’ai essayé de travailler ses angles et de lui faire prendre des tirs difficiles. Mais il est dur à tenir. J’ai hâte de le rejouer bientôt… »
« La défense est une question de fierté »
Il faut croire que l’Oregon vous sourit toujours…
« Je me sens bien, je suis toujours heureux d’être de retour en Oregon. Je considère l’Oregon comme ma deuxième maison. Je reçois encore beaucoup d’amour des fans, sur les réseaux sociaux ou ailleurs. Mardi, je suis retourné à Eugene et c’est vraiment sympa de voir qu’on a laissé une marque dans l’histoire de l’Etat. »
Quel est votre meilleur souvenir avec les Ducks ?
« Je dirais notre victoire à l’Elite Eight. Soulever le trophée et partager ces moments-là avec tous ses coéquipiers, c’est clairement mon meilleur souvenir avec les Ducks. »
Vous êtes resté une année supplémentaire à Eugene alors que vous auriez pu sauter le pas. Comment jugez-vous cette décision maintenant ?
« Je suis resté avant tout parce que je voulais gagner le titre. On avait un bon groupe de gars qui voulaient retenter le coup. On a réussi à atteindre le Final Four avec beaucoup de records. J’ai reçu pas mal de récompenses individuelles et vu mon niveau de jeu, je pensais pouvoir passer le cap en NBA. J’ai fait le tour au niveau universitaire et je me sentais prêt à aller en NBA. »
Avez-vous des regrets sur cette période universitaire ?
« Il ne faut pas trop nourrir de regrets. C’est sûr qu’on voulait le titre mais on a tout de même écrit l’histoire d’Oregon. On a remporté la Pac 12, on a atteint le Final Four pour la première fois dans l’histoire, on a établi des records de scoring, de victoires. Non, on a fait notre truc, et je ne regrette rien. »
Gardez-vous le contact avec vos anciens coéquipiers qui ont aussi quitté le cocon ?
« Oui, je parle encore très souvent à Jordan [Bell], Tyler [Dorsey], Chris [Boucher] et aussi à l’étranger, à Dylan [Ennis]. On communique tout le temps pour savoir comment ça se passe pour les uns et les autres, dans nos villes respectives. On se conseille mutuellement mais pour un rookie, il suffit juste d’être poli, sans prétention et jouer son jeu. Que ce soit Jordan à Golden State, moi à Memphis ou Tyler à Atlanta, on nous demande de jouer comme on jouait à Oregon. C’est pour ça qu’on s’est tous adapté assez rapidement. »
Propos recueillis à Portland
Ils parlent de lui…
David Fizdale : « Il fait les actions qu’il faut dans les moments clés. C’était quelque chose qu’on avait déjà noté, que notre front office avait noté après avoir vu ses vidéos. Il élève son jeu dans les moments importants. C’est quelque chose qu’on aime beaucoup chez lui. Il trouve un moyen de nous aider à gagner. On veut faire de lui un titulaire à part entière. Il va faire des erreurs, il va devoir obtenir le respect des arbitres… Tout ça, tout ça ! Mais on ne peut pas le cacher. »
Mike Conley Jr. : « Certains doivent regretter de ne pas l’avoir drafté… On dirait qu’il joue dans la ligue depuis un bail. A chaque match, il gagne un peu plus de respect, pas seulement de nous mais dans la ligue. J’ai plein de gens qui viennent me voir et qui me parlent de Dillon Brooks en me disant : « C’est un vrai joueur ! » On adore ça. Il joue avec l’envie de prouver et il n’a pas peur de prendre les gros tirs. »