Ben Simmons, Kristaps Porzingis et Giannis Antetokounmpo. Voilà les trois joueurs sur lesquels Al Horford a eu la charge de défendre lors des trois derniers matchs, pour trois victoires des Celtics. Hier encore, même si le « Greek Freak » a fait ses stats (28 points, 10 rebonds et 7 passes), son influence a été contenue et il a pour la première fois de la saison terminé à moins de 50% au tir. Rien à voir avec le premier duel entre les deux équipes, quand il avait fini avec 37 points et 13 rebonds.
« On parle de beaucoup de joueurs, et avec raison, quand on évoque l’aspect défensif dans cette ligue. Il y a énormément de bons défenseurs mais Al fait partie de l’élite et il n’est pas toujours mentionné. Même si ça lui va », détaillait Brad Stevens après le succès face aux Knicks. « Il a prouvé que ça lui allait de contribuer pour gagner, même si on ne parle pas de lui. Mais il a été très bon sur Simmons vendredi et incroyable sur Porzingis. »
Le Letton avait par exemple terminé le match avec 12 points à 3/14 au tir…
« Horford bouge vraiment bien ses pieds », abonde Jason Kidd. « Ils ont densifié la peinture et ont rendu les choses compliquées pour Giannis. Il a eu de bonnes positions et il a trouvé ses coéquipiers. Il a fait ce qu’il était supposé faire. »
C’est aussi le cas d’Al Horford en défense. L’ancien Hawk n’est pas incroyablement athlétique et il n’est pas un intimidateur mais sa science de l’aide et sa vitesse de déplacement lui permettent d’être précieux collectivement.
Les instincts défensifs précieux d’Al Horford en trois séquences
Illustration avec une séquence dans le deuxième quart-temps face à Milwaukee.
Tony Snell et John Henson jouent un pick-and-roll sur le côté droit du terrain. Al Horford lâche donc Giannis Antetokounmpo, qui n’est pas un shooteur extérieur, pour venir gêner le mouvement de l’intérieur des Bucks vers le cercle. Kyrie Irving prend alors peur et se précipite sur l’ailier grec, alors que le danger ne semblait pas évident.
Al Horford se retrouve donc dans une situation complexe mais il ne va pas directement sur Malcolm Brogdon, lâché par son partenaire. Il reste d’abord derrière Kyrie Irving, histoire d’empêcher le « Greek Freak » d’attaquer son meneur et de se retrouver tout seul dans la raquette. Quand l’ailier déclenche sa passe, il se rapproche alors du meneur adverse, sans se jeter néanmoins. Cela lui permet de rester au contact lorsque le Rookie de l’année l’attaque sur le dribble.
Le ballon ressort sur Giannis Antetokounmpo qui décide de travailler Kyrie Irving poste haut. Al Horford reste alors dans les parages, se montrant pour arrêter le dribble de son adversaire tout en gardant un oeil sur Malcolm Brogdon.
Au final, les Bucks marqueront quand Khris Middleton parviendra à passer Marcus Smart mais c’est au bout de la possession. Pendant une vingtaine de secondes, l’activité d’Al Horford a empêché Milwaukee de s’approcher du cercle et notamment de profiter de l’avantage de taille de Giannis Antetokounmpo sur Kyrie Irving pour le faire.
« Mec, Horford rend le jeu tellement plus facile », avoue l’ancien Cavalier. « Il compense tellement d’erreurs qu’on peut faire. Et puis il ne se repose sur aucune action, ce qui est génial. C’est vraiment un plaisir de jouer avec un vétéran comme ça, qui comprend que nous sommes jeunes et naïfs, qui peut dire les choses et les corriger en direct. »
Deuxième séquence face aux Knicks, où une balle perdue entraîne un repli défensif raté. Jaylen Brown et Aron Baynes se précipitent sur Enes Kanter, laissant Kristaps Porzingis et Tim Hardaway Jr sur le côté droit du terrain.
Là encore, Al Horford va réussir à rattraper la situation. Restant d’abord entre les deux, il ne vient sur le Letton que lorsque ce dernier reçoit le ballon. Pour autant, il ne se jette pas et n’autorise pas la prise d’intervalle sur le dribble. Kristaps Porzingis doit retrouver son meneur et Jaylen Brown a de son côté pu revenir sur Tim Hardaway Jr.
Enfin, face aux Sixers, un repli défensif met encore une fois les Celtics dans une situation compliquée. Une coupe rapide de J.J. Redick force Kyrie Irving à s’occuper de Dario Saric tandis qu’Al Horford se retrouve sur le shooteur. Immédiatement, il sent que Philadelphie va essayer d’en profiter et il demande donc à Jabari Bird de changer sur l’ancien Clipper pour prendre Robert Covington. Dans la foulée, Kyrie Irving tente l’interception et Al Horford se précipite, tout comme Terry Rozier, pour arrêter le Croate. Celui-ci transfère logiquement sur l’autre aile, obligeant Jayson Tatum à changer de joueur.
Robert Covington passe alors le ballon à Timothé Luwawu-Cabarrot dans le corner, mais Al Horford est encore une fois présent pour venir gêner le tir. Même si, comme à son habitude, il ne s’est pas jeté pour éviter le départ en dribble.
La polyvalence défensive et les anticipations d’Al Horford sont extrêmement précieuses pour les Celtics. Un chiffre pour illustrer ce constat ? Boston est la meilleure équipe défensive de ce début de saison sur les situations de catch-and-shoot. Les hommes de Brad Stevens n’encaissent en effet que 0.677 point par possession sur ce type de tirs, où l’adversaire reçoit le ballon et shoote sans dribbler. Les opposants des C’s ne tirent ainsi qu’à 25.3% sur ces séquences !