Evan Fournier expulsé, Nando De Colo qui discute très souvent avec les arbitres… Les Bleus sont sur les nerfs depuis le début du tournoi et cette défaite face à la Slovénie a mis en avant la frustration de cette équipe, en quête de solutions.
« C’est la défaite qui explique la frustration, » explique Antoine Diot. « On a pris un écart très rapidement et on est tous des compétiteurs. On a tous envie de gagner donc forcément ça nous énerve de perdre, mais surtout de cette manière. C’est ça qui engendre beaucoup de frustration mais il va falloir mettre ça de côté et se remettre les idées à l’endroit pour les huitièmes. »
« On n’est pas une équipe »
Mais pourquoi les Bleus sont-ils aussi frustrés ? Peut-être parce qu’ils sont désunis…
« Le plus important, c’est de faire les choses ensemble », assure ainsi Nando De Colo. « On l’a vu sur ce premier tour. À chaque fois qu’on joue collectivement, on est une équipe totalement différente mais dès qu’on veut faire du 1-contre-5 ou que, défensivement, il n’y a que deux ou trois joueurs concentrés, ça ne marche pas. Ça peut marcher sur certaines équipes de ce groupe mais on arrive sur des matchs plus importants et ça ne passera pas. Il va falloir beaucoup plus se concentrer. »
Antoine Diot est encore plus franc.
« On a juste fait de la merde. On n’est pas bon dans tous les secteurs possibles et imaginables. On n’est pas bon en défense. On n’est pas une équipe. On n’est pas bon en attaque, on ne se passe pas le ballon. C’est aussi simple que ça. Les Slovènes nous ont donné une leçon de basket. »
« Puiser des ressources dans cette frustration pour avoir plus d’intensité et d’agressivité »
Concentration, solidarité, intensité, agressivité… Les mêmes mots revenaient dans la bouche de tous.
« Il faut retrouver un état d’esprit qui nous permette d’avoir de réelles chances de passer en quart », prévient Vincent Collet. « On est dans le dur, comme ça peut arriver dans un tournoi, et aujourd’hui, on est tombé sur une équipe qui, en ce moment, est plus forte que nous. Elle a plus d’intensité, plus d’agressivité, et ça s’est ressenti durant une grande partie du match. »
Antoine Diot explique ainsi que les Bleus vont devoir « se mettre le cul par terre » et « retrouver une solidarité offensive et défensive » alors que Nando De Colo parle de « retrouver nos principes » et « montrer du caractère ».
Pour le sélectionneur, il serait en effet temps d’utiliser cette frustration contre l’adversaire, et pas contre les arbitres.
« Il y a de la frustration mais on doit être capable de dompter tout ça et d’avoir la bonne réaction. Ce que j’espère, pour le match de samedi, c’est qu’on sache puiser des ressources dans cette frustration, pour avoir plus d’intensité et d’agressivité. Il faut qu’on se batte davantage ensemble. À l’inverse de certains gestes d’humeur, comme celui d’Evan qui était fort, mais même pour d’autres, on s’agace trop, on est trop dans la discussion. Il faut qu’on ait plus de dureté. On ne peut pas être affecté à chaque coup de sifflet et s’arrêter de jouer. »
Propos recueillis à Helsinki