Le Mondial s’est achevé depuis une semaine pour les Bleus, et il est difficile de trouver quelques éléments de satisfaction. Toutefois, ce qui nous a marqué, c’est le retour sur le devant de la scène de Mickaël Gelabale. Le néo-villeurbanais a quitté Istabul avec des moyennes de 11.2 pts, 4 rbds et 2 pds, et il a sans doute gagné la confiance de son futur entraîneur pour les prochaines joutes internationales.
Retour sur cette résurrection.
Le grand oublié
Victime d’une vilaine blessure au genou en 2007, celui que l’on commençait à nommer affectueusement Gelly du côté de Seattle disparût alors totalement des radars basket. Son ascension fulgurante de Cholet à Madrid était alors malheureusement inversée alors qu’il parvenait à grappiller quelques minutes de jeu derrière les ogres Ray Allen et Rashard Lewis, tous deux franchise player pour les Sonics. Son travail de rééducation et de musculation fut long et fastidieux, pour l’essentiel effectué du côté de Lyon alors qu’il n’avait plus de contrat effectif dans aucun club. On a alors beaucoup craint pour l’explosivité de celui qui remporta deux concours de ‘mates’ consécutifs dans la liga ACB. Sa carrière était soudainement en suspens…
Retour au bercail
Après une première (en mars 2009) et une seconde (en septembre 2009) expérience avortée en NBDL avec les Los Angeles Defenders, et un autre essai en ligue d’été avec les Mavericks, Mickaël décide finalement de se refaire la cerise là où tout a commencé, c’est-à-dire dans les Mauges à Cholet. Arrivé en cours de saison, sa mise en marche est lente. Il manque de rythme et peine encore à peser sur le jeu choletais bien huilé. Mais lui comme son coach, le gourou turc, Erman Kunter, sait que rien ne sert de paniquer. Le temps (de jeu) joue en leur faveur, et la seconde partie de saison de Cholet Basket atteste de cette montée en température certaine de la part du natif de Pointe Noire (Guadeloupe). Finissant idéalement sur sept victoires de rang en saison régulière, les Choletais écrivent leur propre légende en allant s’imposer à Bercy contre l’ennemi intime du Mans. Dans l’intimité du vestiaire, Gelabale qui fut désigné MVP de la finale, révéla a posteriori que Kunter l’avait pris à parti et intima qu’il serait responsable tout désigné si Cholet venait à s’incliner dans cette finale. La réponse du gracile ailier ne fut que la confirmation géniale de son retour en grande forme (11 points, 9 rebonds et 5 passes décisives).
Besoin de confiance
Revenu à juste titre dans le groupe France, Gelabale naviguait à vue durant la préparation. Manquant encore de repères dans cette équipe fortement renouvelée, il ne parvenait pas à trouver sa place. Un peu perdu face au Team USA dans l’antre du Madison, il a redressé la barre tranquillement mais sûrement dans ce qui sera sa nouvelle salle de l’Astroballe. Avec notamment une belle performance contre les Boomers australiens (9 points et 8 rebonds), Gelabale finissait de prendre la température de l’équipe. Encore une fois se confirme le schéma qui veut que l’ailier aux rastas ne peut véritablement s’exprimer qu’une fois la confiance collective revenue. Contre l’Espagne, il retrouve définitivement son adresse extérieure. Avec un 2/4 derrière l’arc et 6/10 dans les shoots, il offre la meilleure évaluation de l’équipe avec un 18 de toute beauté. Les champions du monde en titre doivent se rendre à l’évidence, l’ancien madrilène est bien de retour ! Dans le match contre le Liban, il continue son festival d’adresse avec un 4/4 à trois points et 18 points au total. Son impact défensif (2 contres et 2 interceptions) finit de poser l’importance grandissante de son rôle dans l’équipe.
Un nouveau statut en EDF
Désormais âgé de 27 ans, Gelabale entre dans la période mature de sa carrière. Déjà présent sur le bateau bleu à l’Euro 2006 et au Mondial 2008, il avait à cœur de revenir dans le groupe depuis son retour à Cholet. Muni de chaussures bleu-blanc-rouge à l’occasion de sa venue (télévisée) à Paris, il avait notamment asséné un dunk retourné sur la défense béate des hommes de Jean-Marc Dupraz avant de confier aux journalistes présents que ce clin d’œil était bel et bien un appel du pied à Vincent Collet. Ce dernier qui en a depuis bien pris conscience puisque non seulement il en a fait son choix de recrutement estival mais il compte également sur lui pour assurer de longues et bonnes minutes sur les postes 2 et 3 comme en Turquie. Sa polyvalence ainsi que sa morphologie en font un défenseur habile doublé d’un attaquant racé pour peu qu’il reprenne confiance en ses capacités de drive. Mais doté d’un shoot toujours aussi fiable et d’une volonté intacte d’appliquer les consignes du coach, il a gagné chaque jour un peu plus de stature au sein d’un groupe encore jeune.