Présent à Barcelone ce week-end au même titre que Ricky Rubio, Andrew Wiggins, Jamal Murray, Danilo Gallinari et Brandon Ingram à l’occasion du lancement de la Crazy Explosive 17 d’Adidas, Kristaps Porzingis s’est prêté au jeu du questions-réponses avec plusieurs médias français dont Basket USA.
Même si sa situation ne s’avère pas si simple actuellement aux Knicks où il est pourtant devenu le chouchou du Madison Square Garden en l’espace deux ans, le Letton a joué le jeu avec le sourire, évoquant (presque) tous les sujets comme celui de la future draft qui pourrait voir arriver le frenchy Frank Ntilikina à New York.
Kristaps, vous nous avez manqué lors du dernier EuroBasket en France. Est-ce un regret pour vous de ne pas avoir pu venir ?
Bien sûr, ça a été une décision difficile. Tous les étés, on veut pouvoir représenter son pays, mais cette fois-ci ça n’a pas été possible. Je me faisais drafter, il fallait gérer beaucoup de choses, et c’était mieux pour moi de me concentrer sur le travail individuel, les aspects du jeu sur lesquels je devais m’améliorer si je voulais être capable d’avoir ma place en NBA. Aujourd’hui, quand je regarde en arrière, je me dis que c’était la bonne décision.
La donne aurait pu être différente si vous étiez venu, particulièrement en quarts contre les Français, un match difficile…
Oui sans doute, j’espère au moins que ça n’aurait pas été pire ! Si j’avais joué, j’aurais tout donné pour aider la Lettonie à gagner. Mais il y a tellement de bonnes nations en Europe, on ne peut jamais savoir. Il va y avoir une équipe qui va faire un très bon été, et la compétition suivante, ce sera une autre qui sortira du lot. C’est toujours très dur de rester au top, et en particulier contre une équipe comme la France qui reste l’une des meilleures en Europe. Mais c’est sûr que j’aurais beaucoup aimé pouvoir être là et jouer la France chez elle.
« Ce sera ma première fois en sélection nationale avec les séniors »
Quel sera l’objectif pour la Lettonie cet été à l’EuroBasket ?
On doit voir ça. Je ne veux pas me projeter, car on ne sait pas encore quels joueurs seront présents et comment la mayonnaise va prendre. Ce sera la première fois que je jouerai avec l’équipe nationale « senior », ce sera une nouvelle expérience. Si notre groupe parvient à bien s’entendre et à bien jouer ensemble, on peut être une très bonne équipe.
Le basket est en train d’éclore en Lettonie. On a pu le voir avec le tournoi organisé par Adidas ce week-end avec de jeunes joueurs lettons qui ont été très performants. Comment percevez-vous cette évolution ?
C’est la première fois qu’il y a deux Lettons en NBA la même saison (avec Davis Bertans à San Antonio), c’est déjà historique pour nous ! Notre présence dans la plus grande ligue du monde aide beaucoup le basket letton à continuer de grandir. Avec ma famille, on essaie de construire des playgrounds, des endroits dédiés à la pratique du basket. On espère que ça participera également à la progression des plus jeunes. On fait tout notre possible pour agir en ce sens.
Vous avez dû quitter la Lettonie très tôt (15 ans) pour l’Espagne afin de continuer à progresser. Pensez-vous que les jeunes prospects lettons doivent encore emprunter le même chemin aujourd’hui pour se développer et gagner en exposition ?
C’est une bonne question. Je pense que les cas sont différents selon les joueurs. Mon chemin a été celui de passer par l’Espagne, d’apprendre les bases du basket espagnol, et de bien travailler avec les coachs. Mais on ne sait pas ce qui se serait passé si j’étais resté en Lettonie. Il y a de plus en plus de bons coachs là-bas, sincèrement. Je l’ai vu récemment à mon camp qui s’est déroulé la semaine dernière. Beaucoup de coachs sont venus, on essaie de leur faire partager les connaissances des uns et des autres, on en fait venir en Espagne, aux States, pour les aider à grandir aussi et à transmettre leurs compétences aux jeunes joueurs. De manière générale, je dirais que si tu bosses dur et que tu fais les choses correctement, il y a de fortes chances pour que tôt ou tard, tu trouves un moyen de continuer à progresser en tant que joueur.
Au sujet de la saison des Knicks, il y avait beaucoup d’attentes au départ et à l’arrivée un nouvel exercice difficile. Y a-t-il eu un tournant au cours de la saison régulière ? Un moment où vous vous êtes dit « ça risque d’être plus compliqué que prévu » ?
(Il hésite) Eh bien, je ne veux pas vraiment parler de la situation actuelle, mais concernant cette saison, à New York il y a toujours de grandes attentes, beaucoup de pression. Nous aussi, les joueurs, attendions beaucoup de cette saison. C’est juste que ça n’a pas marché, les choses ne sont pas allées dans notre sens et la saison ne s’est pas déroulée comme nous l’avions prévu. Il y avait beaucoup de déception mais en même temps, j’essayais d’en tirer des choses positives pour m’aider à grandir, prendre l’expérience de cette saison afin qu’elle me serve pour plus tard peut-être dans ma carrière. Même avec tout ce qu’il s’est passé, il y a toujours du positif à tirer de ces situations.
« À New York, les attentes sont toujours élevées ou très élevées »
Les attentes n’étaient-elles pas trop élevées ? L’équipe était bonne sur le papier mais composée de beaucoup de nouveaux joueurs…
Ce sera comme ça tous les ans, les attentes seront élevées ou très élevées, mais jamais en dessous. Il faut être capable d’encaisser, être prêt. Personnellement, jouer au Madison Square Garden ne me laisse pas insensible. Tous les soirs, je veux me donner à 110%, il y a une telle énergie, c’est comme ça, c’est New York. Il y aura toujours beaucoup d’attente, quoiqu’il arrive.
Personnellement vous vous en êtes plutôt bien tiré. Qu’est-ce que vous aimeriez améliorer la saison prochaine ?
Il y a tellement de choses que je dois travailler pour m’améliorer. Même si ma saison a été plutôt pas mal, j’ai pu voir sur certains matchs sur quoi je devais bosser. Cet été, je travaille extrêmement dur pour revenir plus fort la saison prochaine et aider l’équipe à franchir un cap.
La prochaine NBA draft a lieu la semaine prochaine. Vous rappelez-vous comment vous vous sentiez durant cette période ?
J’étais épuisé ! Le processus de la draft et tout ce qui l’entoure est vraiment exténuant. Il se passe beaucoup de choses, on rencontre de nouvelles personnes à longueur de journées… Quand j’y repense maintenant, je réalise à quel point c’était épuisant. J’avais même perdu du poids ! Déjà que je ne pesais pas bien lourd… c’était vraiment dur. Ensuite, le jour J, il y a beaucoup d’excitation. Pour moi, ma famille, les gens en Lettonie qui ont suivi ça…
Etiez-vous attentif au rumeurs, aux endroits où vous auriez pu vous retrouver ?
Bien sûr, on veut toujours en savoir le plus possible sur la franchise dans laquelle on peut atterrir. Mais tu peux essayer de deviner, faire toutes les projections que tu veux, au final on ne sait jamais ce qu’il peut se passer. Et jusqu’au moment où j’ai entendu mon nom, je ne savais pas où j’allais jouer.
Vous espériez les Knicks ?
Oui, c’était mon rêve de jouer à New York, et c’est arrivé. J’étais vraiment heureux ce jour là.
Connaissez-vous les Européens présents à la draft cette année ? Le français Frank Ntilikina intéresserait beaucoup les Knicks…
Oui je connais Frank… J’ai vu ses highlights, je n’ai pas vu de matchs complets. Il est annoncé assez haut. Je l’aime bien. C’est un « playmaker », un bon défenseur, son envergure est incroyable, il est très athlétique, et je pense qu’un meneur comme lui pourrait beaucoup nous aider.
Pour finir, que pouvez-vous dire de cette CrazyExplosive 17 ? Le modèle final vous convient ?
Pour être honnête, c’est probablement ma chaussure préférée, tous modèles confondus depuis mes débuts. Quand je l’ai eu au pied la première fois, je me suis tout de suite senti à l’aise. En fait j’attendais qu’elle sorte pour pouvoir enfin la porter ! Je l’ai eu il y a quelques temps déjà, et lorsque j’ai demandé si je pouvais les porter, on m’a demandé d’attendre le lancement officiel. Me voilà soulagé. J’ai toujours aimé les montantes, c’est mieux d’en porter quand on fait ma taille, et sur celle-ci, avec la partie plus souple sur le haut, je me sens vraiment bien. J’aimais aussi le précédent modèle, mais je trouve celui là plus beau.
Propos recueillis à Barcelone