Le mystère Traoré

Présenté avant le début de la compétition comme la seule menace offensive française à l’intérieur, Ali Traoré passe à côté de son championnat du monde jusqu’à présent.

Le pivot des Bleus tourne en moyenne à 6,2 points à seulement 44 % de réussite et 1,2 rebond en 14 petites minutes. Garçon charmant et drôle, Ali vit un cauchemar en Turquie et le « problème » ne serait pas que sportif.

« Même s’il a fait un match correct contre l’Espagne, le match du Liban lui a fait du mal, reconnaît Vincent Collet. Il va falloir qu’il rebondisse. »

Ali Traoré a bien conscience du problème et est probablement le plus critique à son égard. Après son non-match contre la Lituanie, hier soir, l’autocritique était sans détour.

« J’ai besoin de revenir à mon meilleur niveau, on a besoin de moi et je veux aider cette équipe. C’est à moi de me remettre en ordre de marche. Je dois être sévère avec moi-même parce que je ne peux pas me permettre d’être comme ça. »

Les mots sont durs et l’homme ne se cherche pas d’excuse. Mais derrière les bons mots et les anecdotes qu’il aime raconter et dont les journalistes se délectent, c’est un joueur en pleine détresse qui évolue aujourd’hui à Izmir.

« J’avoue que je suis en plein doute et je suis en train de perdre mon basket malheureusement. Que ce soit à l’entraînement ou en match, je n’y arrive vraiment pas. C’est très frustrant, je n’arrive pas à me l’expliquer, ça ne vient pas. Je ne suis clairement pas serein. En défense, j’ai peur de me prendre des fautes, quand j’ai la balle en main, j’ai peur de faire une connerie. Non, sincèrement, je ne suis pas bien », avoue-t-il en toute sincérité.

« Un problème dont il ne peut pas parler »

Son coach aimerait bien évidemment le voir jouer à son vrai niveau.

« Surtout sur ce type de défense, il aurait pu nous donner beaucoup de solutions, mais comme il est frustré, il force un peu les actions et joue avec moins de lucidité. Donc effectivement, ça nous manque. On n’a pas eu de fixation. »

Pour autant, Vincent Collet ne s’alarme pas sur les doutes de son joueur, explique qu’« Ali est quelqu’un de fragile » qui « dit toujours ça quand ça va un peu moins bien » et veut croire à un changement.

« Il n’y a pas de raison qu’il ne revienne pas. Il était très bon il y a quinze jours au tournoi de Villeurbanne. C’est un championnat, c’est long, les choses peuvent évoluer et il faut y croire de toute façon. »

Plus inquiétant, le futur intérieur de Rome évoque également « un autre petit problème » dont il ne peut « malheureusement » pas parler. « Ça serait interprété comme une excuse », se justifie-t-il.

Mystère. Ali Traoré ne lâchera aucun indice et assure vouloir régler seul ses soucis. Espérons pour lui et pour le bien de l’équipe de France qu’il le fasse le plus rapidement possible. Car les Bleus ont besoin de ses points dans la raquette.