Il y a quelque chose dans cette équipe de France qui fait plaisir. Les résultats bien sûr. En battant l’Espagne puis le Liban, les Bleus ont parfaitement entamé leur championnat du monde. Mais encore plus que cela, c’est la manière qui est réjouissante.
Tous les joueurs partagent l’envie de jouer ensemble. Tous acceptent de voir leur rôle évoluer. Tous sont prêts à se sacrifier pour le bien du groupe.
« C’est ce qui forme justement une équipe, explique Yannick Bokolo. Chaque joueur est concerné et tout le monde sait qu’il peut rentrer à tout moment pour une mission. »
Andrew Albicy, Mickaël Gelabale, Alain Koffi, Ian Mahinmi, ces joueurs ont brillé à tour de rôle jusqu’ici. Ils ne sont ni des titulaires, ni des vedettes, mais se tiennent prêts, pour le bien du collectif.
« Ça se fait naturellement, raconte Alain Koffi. J’ai bien joué sur les deux derniers matches, mais ça peut être n’importe qui. Dans cette équipe, tout le monde est vraiment mis sur le même piédestal, ce qui fait qu’on se sent tous à l’aise quand on rentre. On peut le voir sur les rotations, chaque personne qui sort du banc a envie de donner à cette équipe. »
L’attitude de Nando De Colo lors de la victoire sur les champions du monde en est la parfaite illustration. Mis en difficulté face à la défense espagnole et rapidement laissé sur le banc par Vincent Collet, le meneur de Valencia ne s’est pas plaint et était prêt dès le lendemain à faire ce que lui demandait son coach. Même chose pour Florent Pietrus qui a lui aussi passé de longues minutes sans jouer dans le quatrième quart-temps contre l’Espagne.
« Si les joueurs sont capables d’accepter que je puisse pianoter sur l’ensemble de la rotation, je pense qu’on peut vraiment devenir une bonne équipe, affirme l’entraîneur des Bleus. Après, si on peut aussi transporter l’état d’esprit sur le partage et sur cette notion que, nous sur le banc, on ne soit pas obligé de se dire ‘il faut donner tant à untel, tant à untel’ et que ce soit juste du coaching sur ce qu’on pense en terme d’efficacité, ce sera parfait. »
Mais en équipe nationale, faire cohabiter de nombreux égos se révèle souvent compliqué, voire impossible. Des joueurs ayant un rôle majeur en club acceptent parfois difficilement de n’être qu’une rotation en sélection.
Vincent Collet a donc de la chance. Alors qu’il voulait faire entrer en jeu Mickaël Gelabale lors du match face au Liban, c’est son ailier qui lui a proposé de faire demi-tour pour retourner sur le banc, juste parce que le joueur qu’il devait remplacer venait d’inscrire deux points.
« Ma priorité, c’est l’équipe et être sixième homme, ça me va, avoue le néo-Villeurbannais. On est là jusqu’au 12 septembre, c’est court. Donc je ne suis pas là pour prendre la place de quelqu’un, je suis là pour qu’on arrive à faire quelque chose ensemble. Offensivement, la balle tourne, tout le monde a la possibilité de shooter, de jouer pour lui, et c’est tant mieux. On joue collectif et il n’y a personne qui veut s’enflammer et prendre 15-20 shoots par match. Le plus important c’est qu’on reste comme ça. »