Défait pour la troisième fois de suite, le Jazz est plus que jamais dos au mur. Malgré une grosse performance de Gordon Hayward (29 points) et un double double de costaud de Rudy Gobert (21 points, 15 rebonds), Utah n’a pas réussi à finir le travail.
« On doit être meilleur dans les cinq dernières minutes car c’est là que ça compte le plus », juge Joe Ingles. « On a parfois eu tendance à perdre pied mais je sais qu’on peut serrer les vis et être l’équipe défensive que nous sommes vraiment. Evidemment, ils ont de grands joueurs et ils réussiront toujours à créer du jeu en fin de match. On a plutôt bien défendu, bien contesté leurs tirs. Mais sur ces dernières minutes, on doit terminer le travail. On l’a déjà fait par le passé et on doit le faire contre eux. C’était une victoire qu’on cherchait désespérément. On donnera tout à nouveau pour le prochain match. »
Transcendés par leur public, les joueurs du Jazz ont poussé les Warriors hors de leurs gonds, ainsi qu’en témoignent les techniques et les fautes flagrantes accumulées par Green ou Durant. Ils ont longtemps flirté avec la victoire. Et par la suite avec le fol espoir de faire douter la grosse armada californienne…
« Je pense que notre public nous a aidés pour trouver cette urgence », a reconnu Quin Snyder. « On a été meilleur dans notre repli défensif, on a davantage contesté leurs tirs. De manière générale, on a mieux réussi à respecter notre plan de jeu défensif. Il y a toujours des erreurs quand on essaie d’appliquer autant de pression mais on s’est adapté au fur et à mesure du match. On s’est bien battu mais on ne peut pas suffisamment souligner le talent de l’équipe qui nous a battus. Ils nous ont battus et je ne crois pas qu’il y ait la moindre honte à avoir pour notre groupe. »
« On était tout proche »
Sans honte, mais surtout sans victoire, le Jazz a effectivement pêché en fin de match avec plusieurs possessions forcées, avec des tirs pris en soliste plutôt qu’au terme d’une action collective. En somme, ils sont tombés dans le piège du mimétisme.
Sauf que si les Warriors peuvent se le permettre à chaque match, avec leurs pléiade de stars, le Jazz ne le peut pas…
« On a globalement fait un bon match », constatait Rudy Gobert. « Le problème à mon avis, c’est qu’on a arrêté de bouger le ballon. On a commencé à prendre des tirs plus compliqués et eux ont trouvé leur rythme sur le jeu rapide. Steph et KD ont réglé la mire et ensuite, c’est très compliqué de défendre. Il faut qu’on continue à construire et qu’on ne lâche rien pour le match 4. »
De fait, si la série est évidemment très mal engagée, et qu’il est fort probable que ce soit la sortie de route qui les attend, les hommes de coach Snyder doivent encore croire à l’exploit. En l’occurrence, l’exploit n’est plus tant de renverser le cours de cette demi-finale de conférence, mais simplement de remporter un match face aux tout-puissants Warriors.
Et sauver l’honneur sur leurs terres au passage…
« Ce match est définitivement encourageant », positive Gordon Hayward. « Vu où on en était au match 1 et où on en est ce soir, on a montré des progrès évidents. On était tout proche, on a même compté 9 points d’avance. Si on rentre encore quelques tirs, ils n’obtiennent pas ces positions sur la transition et de notre côté, on creuse l’écart à 12 ou 13 points. Le match aurait été complètement différent. On va retirer le positif de ce match et essayer de le transposer sur le match suivant. »
Propos recueillis à Salt Lake City