Preview Playoffs 2017 : San Antonio (2) – Memphis (7)

Tim Duncan a beau être parti à la retraite, les Spurs ont encore conclu une campagne à plus de 60 victoires. Éternels candidats au titre, ils devront néanmoins passer sur le corps des Grizzlies, également l’une des équipes les plus constantes de la ligue malgré les difficultés et les blessures. Recrue phare de l’intersaison, Chandler Parsons ne sera pas de la partie. Tony Allen non plus, victime d’une déchirure au mollet.

Toute la saison, les Grizzlies ont composé avec les pépins mais cela ne les a pas empêchés de rester une menace.

Tout ou presque a déjà été écrit sur le nouveau rôle de Tony Parker. À bientôt 35 ans, le Français n’a plus les jambes qui firent de lui le joueur le plus rapide de la ligue. Son impact immédiat a largement décliné ces deux dernières saisons : moins utilisé et moins scoreur, l’ex-international a dû se fondre dans un nouveau rôle. Celui-ci tend désormais vers celui de relais du coach : à l’image de son prédécesseur à ce poste, Avery Johnson, Tony Parker est désormais le garant du socle collectif des Spurs. Celui qui place ses coéquipiers et rappelle la bonne exécution des systèmes. Il connaît à la perfection les Grizzlies, une équipe qui le confronte souvent durement : 8.8 points à 40% au tir, 4.5 passes pour 1.5 balle perdue en 28.5 minutes de jeu lors de leurs quatre confrontations cette saison.

Face à lui, il trouvera Mike Conley, de six ans son cadet. Prolongé à prix d’or cet été, il est l’un des grands artisans de cette nouvelle qualification des Grizzlies en playoffs, malgré une campagne loin d’être facile entre l’adaptation d’un nouveau coach et les blessures fréquentes. Aux portes du All-Star Game cette saison, le 4e choix de la draft 2007 a pour lui d’être l’un des joueurs les plus constants de la ligue à son poste. Intelligent, décisif dans les moments chauds, défenseur de premier plan, il devrait poser nombre de difficultés au Français par sa faculté à percuter mais aussi à enfoncer son adversaire dos au panier. Évidemment, Gregg Popovich décalera sans doute Danny Green le plus souvent possible sur lui en défense.

Avantage : Memphis

Avec Danny Green et Kawhi Leonard, San Antonio dispose de l’une des meilleures paires défensives de la ligue, dont le double meilleur défenseur en titre et accessoirement candidat au titre de MVP. Cette saison, Kawhi Leonard a pris une ampleur considérable et sa progression est l’une des raisons majeures à cette nouvelle saison de 60 victoires. Quant à Danny Green, de retour d’une blessure aux quadriceps, sa faculté à frapper de loin avec régularité sera l’une des clefs de cette série. Depuis mars, l’arrière est dans le dur (moins de 31% de réussite de loin) et sans réussite de sa part, Kawhi Leonard sera plus facile à cibler.

En face, Tony Allen est forfait, et c’est un énorme coup dur. C’est l’un des guerriers de l’équipe, et son remplaçant, qu’il s’agisse de James Ennis, Andrew Harrison ou Wayne Selden, n’aura ni son expérience, ni ses qualités défensives pour gêner Kawhi Leonard. Titulaire à l’aile depuis une quinzaine de matchs, Vince Carter demeure une belle menace extérieure sur cette période (42.9% à 3-pts) et San Antonio devra s’en méfier car le quadragénaire est tout à fait capable de faire basculer un match. Même si l’absence de Tony Allen risque de lui demander davantage d’efforts, notamment défensifs.

Avantage : San Antonio

Inquiet le mois dernier pour son coeur, LaMarcus Aldridge est opérationnel et c’est forcément un soulagement pour les Spurs. Aussi discret soit-il depuis son arrivée à San Antonio, l’ailier-fort est bien la deuxième option offensive de Gregg Popovich et il s’est mis au diapason du groupe en défense. Particulièrement précieux, capable de frapper à tous les endroits du terrain, du poste bas à la ligne à trois-points (41.8% cette saison) au poste haut, il sait répondre au défi physique de Memphis (18 pts de moyenne en 4 matchs cette saison). Quant à Dewayne Dedmon, joueur de devoir mais un luxe en défense, il sait donner du fil à retordre à Marc Gasol, même si cela implique souvent des fautes rapides.

Le pivot espagnol devra d’ailleurs trouver une solution pour s’exprimer face aux Spurs. Cette saison, il a galéré contre eux en attaque avec 13 points à 40.4% de moyenne sur les quatre matchs. L’Espagnol reste cependant l’un des meilleurs pivots de la ligue et à ce titre, San Antonio doit toujours s’en méfier mais comme JaMychal Green manque également d’impact face à l’escouade texane, le combat dans la raquette risque d’être compliqué pour les titulaires de la franchise du Tennessee.

Avantage : San Antonio

De ce côté, San Antonio peut se targuer de disposer d’une profondeur que les Grizzlies n’ont pas, en grande partie à cause des blessures. À la mène, les Texans disposent de Patty Mills, un Dejounte Murray de retour depuis la dernière rencontre face Utah et Manu Ginobili leur prête également nombre de coups de main quand il ne joue pas à l’arrière pour laisser la place à Jonathon Simmons. Toujours à l’extérieur, Bryn Forbes apprend mais il sait se montrer précieux avec du temps de jeu (27 pts dans la victoire face aux Mavs). À l’intérieur, Pau Gasol entame sa fin de carrière avec la classe des plus grands, aidé de David Lee, excellent dans son rôle d’energizer. Enfin, les Davis Bertans et Kyle Anderson donnent aussi de bonnes minutes au besoin.

Côté Grizzlies, c’est Zach Randolph qui sera le plus surveillé. Candidat sérieux au titre de meilleur sixième homme, l’intérieur se régale dans son rôle en sortie de banc et même s’il vendange toujours un peu face aux Spurs, il leur fait souvent mal (14.8 pts à 41.5%, 9 rbds cette saison). À ses côtés, des guerriers comme Brandan Wright à même d’amener leur densité physique et athlétique tandis que Troy Daniels apportera, lui, sa patte extérieure. Le problème est que le banc extérieur reste faible avec Wave Baldwin ou Wayne Selden et sur une série, Memphis en souffrira probablement.

Avantage : San Antonio

Ce sera peut-être le duel le plus intéressant à suivre dans la mesure où la gestion des matchups aura toute son importance. Si Gregg Popovich a l’expérience et l’effectif pour lui, David Fizdale est un outsider de choix : pour sa première expérience en tant que head coach, il a ainsi réussi à maintenir son équipe parmi les plus redoutables de l’Ouest.

Son talent sera jugé sur sa capacité à casser les schémas : dans cette série de playoffs, les dogmes des cinq de départ et des remplaçants devront être envisagés sous un nouveau jour, de manière à gêner au mieux les Spurs tout en maintenant des plages de repos aux cadres.

Il ne faut pas oublier que, dans cette série, les Grizzlies n’ont rien à perdre contrairement aux Spurs, candidats au titre, et ils sont revanchards après le sweep de l’an passé. À Gregg Popovich de trouver la solution pour que les Spurs absorbent bien le défi physique présenté par les Grizzlies et ne perdent pas trop de jus pour une éventuelle confrontation suivante…

Avantage : San Antonio

Le mental. Ces deux équipes se connaissent bien et toutes deux se sont rendues les coups. San Antonio dispose de l’avantage du terrain et se doit de le conserver, ce qui n’a rien d’évident dans la mesure où l’équipe n’avait pas perdu autant à domicile depuis la saison 2009-10. Aussi, il n’y a rien d’aisé à affronter une équipe qui vous a donné autant de fil à retordre lors de la saison régulière. Certes, San Antonio a les cartes pour s’imposer aisément mais au moindre accroc, au moindre match perdu, d’autant plus à domicile, tout peut se compliquer. Les Grizzlies sont d’ailleurs une équipe qui joue à l’émotion et à la moindre faille adverse, ils ne manqueront pas de la mettre à profit. Mais dans cette optique, l’absence de Tony Allen représente évidemment une perte lourde.

Égalité 2-2

7 février 2017 : Memphis – San Antonio 89-74
19 mars 2017 : Memphis – San Antonio 104-96
24 mars 2017 : San Antonio – Memphis 97-90
5 avril 2017 : San Antonio – Memphis 95-89 (a.p)

– C’est la première fois que les frères Gasol s’affrontent en playoffs.

– C’est la 16e participation de Tony Parker en playoffs, un record pour un joueur en activité.

– Vince Carter et Manu Ginobili sont les deux joueurs les plus âgés des playoffs.

Même sans Tony Allen, le vice et la dureté physique des Grizzlies sont des éléments à même de faire vaciller et d’épuiser n’importe quelle équipe, aussi solide soit-elle. Cependant, si les Spurs ne tombent pas dans le piège et respectent leur plan de jeu, la voie des demi-finales de conférence semble toute tracée. La priorité sera évidemment de cloisonner l’axe 1-5 de Memphis, et même si Kawhi Leonard est dans un soir sans en attaque, les Spurs disposent d’armes en mesure de frapper à l’extérieur et ce, à tous les postes. Les matchs seront peut-être serrés mais la profondeur texane devrait faire la différence.

San Antonio : 4-1

Game 1 : à San Antonio, samedi 15 avril* (à 2h00)
Game 2 : à San Antonio, lundi 17 avril (à 3h30)
Game 3 : à Memphis, jeudi 20 avril (à 3h30)
Game 4 : à Memphis, samedi 22 avril (à 2h)
Game 5 : à San Antonio, mardi 25 avril**
Game 6 : à Memphis, jeudi 27 avril**
Game 7 : à San Antonio, samedi 29 avril**

* dans la nuit de samedi à dimanche…

** si besoin