À 12 points et 8 rebonds de moyenne, Clint Capela a clairement passé un cap pour sa troisième saison en NBA. Propulsé titulaire aux côtés des shooteurs des Rockets (qui ont justement fait tomber le record de 3-points établis l’an passé par les Warriors), le pivot suisse est le complément idéal à James Harden sur le pick & roll, par sa rapidité et son envergure pour aller chercher les alley oops en haute altitude.
Maltraités hier soir par Jusuf Nurkic et les Blazers, Clint Capela (8 points, 7 rebonds et 2 contres tout de même) et ses Rockets gardent néanmoins le cap dans cette fin de saison où ils veulent de garder le rythme… malgré les blessures, la fatigue voire la lassitude d’une saison éprouvante. Basket USA a fait le bilan avec le jeune intérieur de Houston.
« On se projette un peu trop sur les playoffs »
Clint, vous commencez ce road trip de trois matchs par une défaite à Portland, quelle analyse faites-vous de ce match ?
« Je pense qu’on n’est pas rentré dans ce match avec l’attitude adéquate. Personnellement, j’ai fait de fautes rapides. Il y avait un manque d’envie [hier] soir. Il faut vraiment qu’on rentre dans les matchs avec plus d’intensité et plus concentré. [Hier] soir, on n’y était pas. Surtout quand tu joues à l’extérieur et que tu n’es pas prêt, de revenir à la fin, c’est toujours difficile… même si on a failli revenir quand même. On était à 2 points. On perd encore des balles, on est encore déconcentré. Concentration et intensité. »
On vous sent très déçu mais vous êtes 3e à l’Ouest, votre place est assurée. Le bilan de la saison est positif.
« Oui, c’est une très bonne saison. Les fins de saison comme ça, ce n’est pas facile. »
Est-ce la fatigue ?
« Peut-être la fatigue mais aussi parce qu’on est un peu trop concentré sur ce qui va se passer après. Alors qu’il reste encore des matchs. Il ne faut pas forcément que se focaliser sur ce match-là. On sait qu’une saison NBA est toujours longue. En plus, on jouait contre une équipe qui joue son va-tout. On n’était pas loin. C’est vrai qu’il ne faut pas tirer que du négatif de ce match parce qu’on a quand même eu une chance de les battre en revenant tout près. Alors qu’on shoote pas bien à trois points. En défense, on a haussé le niveau, on a haussé le ton sur la fin du match. Il faut aussi tirer du positif. »
Vous évoquiez la suite, les playoffs donc, est-ce que vous en parlez déjà entre vous ?
« Je n’ai pas dit qu’on pense aux playoffs mais oui, on se projette un peu trop. Il faut quand même finir le boulot. Il reste encore des matchs à jouer. Il faut se refocaliser. Et cette défaite va peut-être nous faire du bien, ça va nous reconcentrer, ça va nous obliger à nous dire que la saison n’est pas finie. »
Est-ce que vous, les joueurs (voire le staff), vous évoquez déjà le possible duel à venir au premier tour ?
« Oui, un peu tout le monde. C’est vrai qu’on en parle. Je pense que le fait d’en parler un peu trop, ça nous déconcentre et on se projette un peu trop. Ce sont des petits détails comme ça… »
La dernière fois qu’on s’était vu, vous aviez signé un match à 21 points et 9 rebonds, à l’époque votre meilleur match en carrière. Maintenant, on peut quasiment dire que c’est devenu la routine, non ?
« C’est un peu nouveau pour moi. Donc j’apprends encore. Comme c’est encore nouveau, il y a encore quelques inconstances mais globalement, je m’en tire plutôt bien. Et j’essaie vraiment de tirer des leçons à chaque match, même dans les matchs comme ça ou dans les bons matchs. Je trouve que je m’améliore à chaque match et c’est ça le plus important. »
« Je sais que j’ai le plus grand rôle défensif dans l’équipe »
Vous avez été blessé pendant quasiment un mois entre la mi-décembre et la mi-janvier, comment arrive-t-on à tirer du positif de cette période éloignée de l’équipe ? On en profite pour arriver plus frais…
« Exactement, je me sens frais. Et puis, j’ai aussi pu travailler sur mon corps. Ce n’est pas comme si j’étais resté à la maison tous les jours parce que j’étais blessé. J’ai travaillé sur mon poids de corps, et ça m’a permis de revenir plus fort. »
Est-ce que ça a par exemple été l’occasion pour vous de bosser votre jeu avec Hakeem Olajuwon qui, on le sait, est assez présent autour de la franchise ?
« Il est souvent là. En fait, j’ai plus travaillé avec lui l’année passée. Cette année, il est plus en retrait, il donne davantage des conseils. Mais il est toujours là aux matchs à Houston, il nous soutient et ça fait toujours plaisir de le voir. Après les matchs, il vient nous saluer et nous donne quelques petits conseils, ça fait du bien. »
Le Hoop Summit va avoir lieu dans une semaine à Portland, vous en faisiez partie en 2014. Vous en souvenez-vous ? Et quel regard portez-vous sur votre évolution sur ces trois dernières années, maintenant que vous êtes titulaire de la troisième meilleure équipe à l’Ouest ?
« Oui, oui, je m’en souviens un peu. Quand je pense à mon parcours, je suis forcément ravi, très content d’en être arrivé là. Mais justement, en voyant mon parcours, ça me motive encore plus pour bien rester concentré et de toujours travailler. »
Les playoffs approchent donc à grand pas, comment approchez-vous cette troisième aventure en postseason pour vous personnellement ?
« Je pense qu’on peut vraiment être très très fort. On sait que les playoffs, ça se joue plus en défense. Il faudra qu’on soit plus concentré, « locked in » car ça va se jouer là-dessus. Sur cette fin de saison, je commence un peu plus à me projeter sur l’aspect défensif, essayer d’avoir un plus gros impact défensif. Car, en attaque, je sais que ça viendra. Je sais que je peux mettre des points, je sais que je peux faire des bons matchs. Mais quand j’arrive à la salle, avant les matchs, je suis plus concentré sur mon travail défensif car je sais qu’on a pas mal de scoreurs. Et que la clé en fin de compte, pendant les playoffs, ça sera la défense. Avec mes atouts athlétiques et mon envergure, je sais que j’ai le plus grand rôle défensif dans mon équipe. »
Justement, face à Jusuf Nurkic, vous avez eu un beau défi, un apéritif avant les playoffs…
« Oui, c’était un bon test pour moi. Je ne sais pas si je rejouerai contre lui mais c’était un bon test. J’ai joué contre lui quand j’étais à Chalon déjà. Je savais déjà que c’était un gros morceau. Il sait comment utiliser son corps, il a un bon toucher, et il est en pleine confiance. C’est toujours bien de jouer avec un gars comme ça. »
Propos recueillis à Portland
https://www.youtube.com/watch?v=4DANiZAOwc4