Tiraillé par les blessures cette saison, Dirk Nowitzki a parfois fait peine à voir. En recherche de rythme, en difficulté pour se mouvoir, l’Allemand n’a pas été aussi peu productif depuis sa saison rookie au point d’envisager un temps de quitter les terrains après cette dix-neuvième campagne.
Mais les grands champions ne meurent jamais ou, du moins, ne se laissent pas vaincre par le poids des ans si facilement. Progressivement, depuis janvier, le futur Hall of Famer retrouvait du rythme et montait en régime, non sans inconstance certes mais bien plus en jambes que sur cette fin d’année 2016.
18 points en un seul quart-temps
Puis l’Allemand a connu son moment de grâce, un de plus dans sa longue carrière à la différence près que celui-ci prend une saveur particulière après ces longs mois de souffrance. À l’image de Kobe Bryant pour son ultime match face au Jazz le 13 avril dernier, Dirk Nowitzki a renoué avec le divin. D’un premier shoot en tête de raquette après 30 secondes de jeu puis un second sur la possession texane suivante quelques mètres plus loin, il a donné le ton et ne s’est plus arrêté. Toujours dans son jardin, à trois-points ou poste haut, avec la faute, ligne de fond, en step back ou fade away… au terme d’un seul quart-temps, son compteur affiche déjà 18 points, record en carrière égalé sur une période.
Avant d’entamer ce match, il ne lui fallait que 20 points pour atteindre la barre des 30 000 points en carrière. Poli, il n’a pas ménagé longtemps le suspense. Une minute après l’interlude, il reçoit la balle à six mètres ligne de fond devant Larry Nance. Il travaille avec ses pieds pour s’offrir un espace et s’élève à reculons. Ficelle. Il devient ainsi l’un des six joueurs de l’histoire à franchir ce cap mythique après Wilt Chamberlain, Kareem Abdul-Jabbar, Karl Malone, Michael Jordan et Kobe Bryant. Une légende parmi les légendes.
Il inscrira encore deux paniers dans cette mi-temps, les derniers de son match, devant un public complètement fou, le même qui le raillait il y a 19 ans, agacé par cet Européen frêle et sans défense. Depuis, un titre de MVP et un trophée Larry O’Brien ont ponctué leur mariage et leur histoire n’est plus qu’amour. Cette nuit, l’American Airlines Center lui en a beaucoup donné et Dirk Nowitzki lui a rendu avec l’élégance des plus grands.