Interview Joakim Noah : « Si j’avais joué, j’aurais tchatché ma race !

C’est un Joakim Noah frustré de ne pas pouvoir jouer avec l’équipe de France qui était présent au Madison Square Garden pour soutenir les Bleus face aux États-Unis.

Même si le pivot des Chicago Bulls a préféré ne pas participer au championnat du monde afin d’éviter la moindre blessure qui mettrait en péril la signature de son nouveau contrat, l’ancien champion universitaire a réaffirmé sa volonté de rejoindre le groupe dans l’avenir.

Pourquoi est-ce que vous n’étiez pas sur le parquet aujourd’hui ?

Je suis en pleine négociation cet été. Il s’agit d’un gros contrat, il faut le respecter. Je suis dans une situation où je ne peux pas faire le con, je ne peux pas me faire mal à la cheville ou autre chose. Et si je suis là, c’est pour montrer que j’ai beaucoup de respect pour l’équipe, pour les joueurs. Ce n’est pas juste représenter la France, c’est montrer aux gars que j’ai envie de faire partie de ce groupe un jour.

« Rien à foutre que les gens ne me croient pas »

Pourquoi ne pas l’avoir dit aussi clairement au début de l’été ?

À qui ? Ce n’est pas de ma faute si on me juge. Moi, je sais qui je suis et je sais que je suis là pour les bonnes raisons. Je ne suis pas ici pour essayer de me montrer ou de parler avec qui que ce soit. Je suis ici pour montrer à mes coéquipiers et à mon coach que j’ai envie de faire partie de l’équipe de France. C’est tout. Maintenant quand je le dis, ce que les gens pensent, s’ils ne me croient pas, je n’en ai rien à foutre. Moi je suis d’ici, je suis de New York. Alors bien sûr que ça aurait été mon rêve de jouer aujourd’hui ! J’aurais kiffé ma race de jouer contre l’équipe des États-Unis, au Madison Square Garden, en train de parler, de tchatcher ma race, ouais, j’aurais kiffé ! C’est pour ça que je suis un peu dégouté.

Justement, Derrick Rose disait hier qu’il regrettait que vous ne soyez pas sur le terrain car il aurait aimé faire du trash-talking avec vous…

Mais pas que Derrick Rose. Tous ! Tous ! Tout le Garden m’aurait entendu, j’aurais tchatché ma race !

« Invité chez Obama avec Kobe, Magic, Russell… c’est incroyable ! »

Et avec Obama , vous avez tchatché ?

Non, non. C’est lui qui tchatchait. Il a mis le panier pour gagner le match, alors… C’était quand même un moment assez incroyable.

(La conversation est interrompue car Spike Lee vient saluer Joakim Noah et lui présente son fils, puis Joakim reprend.) Je me souviens quand j’avais 12 ans et que je venais au Garden. Je regardais les Knicks et je regardais Jordan jouer, et maintenant il y a Spike qui vient me saluer. Pour moi, c’est touchant des trucs comme ça.

Pour en revenir à Obama, voir qu’il t’invite pour fêter ses 49 ans à la Maison Blanche, c’est dingue. J’arrive et ils sont tous là ! C’est Kobe (Bryant), c’est Bill Russell, c’est Magic Johnson, et je suis invité ! Il représente quand même.beaucoup. Sur place, ça fait quelque chose. C’est pas juste parce que c’est le président des États-Unis, c’est plus que ça. Et là, il nous invite chez lui, c’est quand même incroyable.