On attendait une réaction de l’équipe de France après le revers subi jeudi soir. Mais non.
Pour la deuxième fois en deux jours, les Bleus se sont inclinés face au Canada, et cette fois-ci dans les grandes largeurs (85-63).
Après avoir bien entamé la rencontre (2-7) sous l’impulsion d’un excellent Nicolas Batum (11 pts, 6 rbds, 4 ints, 1 ct au total) dans les toutes premières minutes, les Bleus sont peu à peu retombés dans leurs travers de la veille : manque de dureté, mauvaise lecture du jeu et des vrais problèmes pour faire circuler la balle, avec des joueurs qui trop souvent privilégient le dribble à la passe.
« En termes d’agressivité, il y avait deux niveaux d’écart en première mi-temps, déplorait Vincent Collet après la rencontre. C’est d’autant plus visible qu’en face, on a une équipe qui est morte de faim et qui nous a vraiment, encore au-delà d’hier, marché dessus dans un premier temps, c’est très net. »
Et pour cause, les portes de la défense française étaient grandes ouvertes, ce qui permettait aux Canadiens de prendre le large (24-12 après 10 minutes et 47-25 à la mi-temps).
Le réveil des Bleus a eu lieu au retour des vestiaires, mais seulement le temps d’un quart-temps. Florent Pietrus (16 pts et 4 rbds) et Yannick Bokolo (6 pts, 2 ints, 1 ct) étaient bien trop seuls à se battre sur le terrain pour espérer quoi que ce soit. Une aubaine pour une équipe canadienne qui pourrait bien être l’une des surprises du championnat du monde.
Pour Vincent Collet, le constat est sévère, mais juste.
« Je suis un peu surpris. Je pensais, en particulier aujourd’hui, qu’on aurait une vraie réaction, beaucoup plus importante, mais je crois qu’on a des joueurs qui ne connaissent pas parfaitement ce qu’est le niveau international. (…) On a beaucoup de garçons très gentils, mais qui doivent se faire violence pour que le niveau de dureté de l’équipe soit tout autre », affirmait-il.
Alors que le groupe doit s’envoler samedi matin pour New York, le réveil risque d’être difficile après ces deux claques subies coup sur coup. Or, il faut maintenant réagir au plus vite car le temps presse. Il ne reste que deux petites semaines avant l’ouverture du Mondial contre l’Espagne, championne du monde et d’Europe en titre.
« Peut-être que l’équipe ne s’était pas jaugée à sa juste valeur. (…) Il faut que le groupe prenne conscience que pour aller en 1/8e de finale, il va falloir dès le 28 août être le pied au plancher, prévient l’entraîneur des Bleus. Moi je le savais, mais je pense que ce n’était pas forcément parfaitement intégré par tout le monde. »
Vincent Collet attend donc le plus rapidement possible « une réaction d’orgueil et de groupe » et demande à tous ses joueurs d’élever leur « niveau de dureté et d’agressivité ». Autrement, la rencontre tant attendue de dimanche contre les États-Unis au Madison Square Garden pourrait ressembler à un cauchemar.
« Si on est dans le même état léthargique que dans la première mi-temps, ça prendra des proportions tout autres », annonce déjà le coach français.
Alarmiste, Nico Batum prévenait même que ce genre de prestation se traduirait par une défaite de « 50 ou 60 points » face aux Etats-Unis.