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Après la blessure de Jabari Parker, gros plan sur les ligaments croisés du genou

Le 9 février dernier, Jabari Parker se déchirait le ligament croisé antérieur pour la deuxième fois de sa carrière, un peu plus de deux ans après la première blessure. Pour le jeune joueur de Milwaukee, c’est un retour à l’infirmerie et un nouveau cycle de rééducation. Cette fois, il devrait être absent 12 mois, avec l’émergence des doutes sur la suite de sa carrière.

Gros plan sur ces ligaments croisés qui causent bien des soucis aux sportifs en général, et aux basketteurs en particulier. Cette saison, Zach LaVine et Chris Andersen ont également vu leur saison se terminer à cause d’eux.

« Le ligament croisé sert à stabiliser le genou »

Quand on parle d’une « rupture des ligaments croisés », on parle en général du ligament croisé antérieur (LCA, ou ACL en anglais). Plus solide, le ligament croisé postérieur (LCP) se brise en effet dix fois moins, avec 25 000 ruptures par an aux Etats-Unis contre 250 000 du ligament croisé antérieur. Mais à quoi sert donc le LCA, et pourquoi sa rupture est-elle aussi gênante pour les sportifs ?

« Le ligament croisé sert à stabiliser le genou », nous explique le Professeur Sébastien Lustig, chirurgien orthopédiste à Lyon. « C’est un stabilisateur du genou. Il le stabilise à la fois dans le plan antéro-postérieur, pour empêcher le tibia de passer en avant du fémur, et dans la rotation du genou. Il stabilise donc le genou dans plusieurs plans et c’est donc très important. Sur un sport comme le basket, et encore plus le basket NBA, avec des gabarits importants et qui mettent des contraintes énormes sur le genou, notamment en réception ou en changement de direction, ce ligament est mis à rude épreuve et il peut se rompre. Ça peut également être le cas sur un choc ».

Plutôt courante au ski ou au football, la rupture du ligament croisé est également assez fréquente dans le basket.

« Un joueur de basket qui n’a plus de ligaments croisés ne peut plus jouer au basket. Il ne peut pas compenser musculairement parce qu’à chaque saut, son genou risque de se dérober à la réception. Le risque, pour un joueur jeune qui ne répare pas le ligament, c’est que le genou continue de se dérober et qu’il abîme soit son cartilage, soit ses ménisques. Dans ces cas-là, il risque de faire de l’arthrose [dégénérescence du cartilage entraînant des douleurs], assez jeune. S’il casse son croisé à 21 ans et qu’il ne le répare pas, il peut faire de l’arthrose à 35 ou 40 ans, ça peut aller assez vite ».

Par quoi remplace-t-on le ligament rompu ?

Pour un basketteur professionnel victime d’une rupture d’un ligament croisé en pleine carrière, il est donc indispensable de passer par une opération. Le but : remplacer le ligament par un autre, généralement prélevé sur le patient.

« Actuellement, ça se fait sous arthroscopie, donc avec une caméra pour voir l’intérieur du genou », précise Sébastien Lustig. « On fait une greffe. On remplace donc le ligament qui est cassé par une greffe, sachant qu’il y en a plusieurs types. En Europe, on utilise beaucoup les greffes prélevées sur le genou du patient, soit au niveau du tendon rotulien, soit les tendons des ischio-jambiers, soit le tendon quadricipital, mais c’est plus rare. Ce sont les trois greffes les plus fréquentes. Aux Etats-Unis, ils pratiquent beaucoup les greffes en prélevant sur des donneurs. Pour faire simple, quand des gens meurent, ils donnent leurs ligaments et leurs tendons qui forment une banque de tissus qu’on peut utiliser lorsqu’on se casse un ligament. C’est une allogreffe et les Etats-Unis sont très organisés pour ça. L’avantage, c’est qu’on ne prélève rien chez le patient et c’est donc moins agressif. L’inconvénient, c’est que ces greffes sont souvent de moins bonne qualité et qu’elles supportent moins les contraintes et pour un sportif de haut niveau, ça risque de ne pas être suffisant ».

Pas de risque de rejet, même sur une allogreffe, car la greffe de ligaments et tendons est « neutre » et il n’y a donc pas besoin d’immunosuppresseurs. Par contre, là où le taux de nouvelle rupture en Europe est de 3.4 à 4.9%, il oscille aux Etats-Unis entre 3 et 15%. Suite à l’opération, le travail de rééducation est ensuite primordial. Après avoir laissé cicatriser la greffe, il faut que le sportif effectue ainsi un « travail de réathlétisation avec de la proprioception [perception des sensations issues du corps pour améliorer les mouvements et l’équilibre] et du renfort musculaire ».

Revenir au plus haut niveau après une rupture des croisés ? C’est tout à fait possible

Bien connue des milieux sportifs, la rupture des ligaments croisés n’est plus désormais un frein définitif à une carrière sportive. De nombreux skieurs (Didier Cuche, Thomas Fanara…) ont remporté des titres importants après plusieurs opérations de ce type. Des footballeurs sont également revenus à leur meilleur niveau et c’est aussi le cas en NBA.

Chez les sportifs, la conscience d’une bonne rééducation s’est en effet imposée. Le temps où les joueurs pensaient pouvoir jouer sans reconstruction du LCA, à l’image de Larry Krystkowiak, est désormais dépassé.

« Je pensais être de retour mais pleins de petites choses m’embêtaient », confiait l’ancien ailier fort des Bucks, qui s’était abîmé plusieurs ligaments du genou en 1989 et avait tenté de revenir sans réparer son ligament croisé antérieur. « Et puis en Summer League, j’ai su que quelque chose n’allait pas. J’ai passé un test pour mon genou et je l’ai raté. Il n’arrêtait pas de grincer et de faire du bruit ».

En fait, son tibia et son fémur se décalaient par rapport à leurs positions habituelles, entraînant des frottements sur le cartilage. Pour poursuivre sa carrière et que son genou ne soit pas réduit en miettes, Larry Krystkowiak a dû repasser sur le billard et subir une deuxième opération avec cette fois une reconstruction de son ligament croisé antérieur.

Depuis 1970, ils sont plus de 80 basketteurs à avoir fait la même chose. D’après une étude de plusieurs chirurgiens américains, entre 1975 et 2012, 98% des basketteurs opérés d’une rupture du ligament croisé antérieur sont revenus sur les terrains, après 11.6 mois en moyenne. Certains d’entre eux (Bernard King, Tim Hardaway, Danny Manning, Jamal Crawford, Tony Allen, Kyle Lowry, Baron Davis…) y ont même brillé pendant très longtemps mais l’étude statistique prouve quand même que les performances des joueurs sont globalement affectées par cette blessure.

En effet, si la durée de carrière post-blessure montre qu’il est tout à fait possible de rester en NBA après une opération du LCA, et que le salaire général augmente même, les moyennes de points, rebonds, passes et moyennes jouées sont par contre en baisse. Un joueur comme Rajon Rondo ne semble plus être le même depuis sa blessure de 2013, tandis que Raul Lopez a lui dû faire une croix sur ses rêves NBA après une double rupture, en 2002 puis 2003.

S’il n’y a pas de règle générale, les joueurs qui utilisent davantage leur vitesse que leur force semblent plus affectés par ce type de blessure et ils doivent souvent se réinventer pour rester compétitifs. Espérons qu’à 21 ans, Jabari Parker ne subira pas trop le contrecoup de cette nouvelle déchirure. Réponse dans plus d’un an pour le joueur de Milwaukee.

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