La course au MVP continue et comme chaque mardi, Basket USA vous propose le Top 5 des candidats au titre de Most Valuable Player 2017.
Deux hommes continuent de planer au-dessus de la NBA au niveau statistique mais, cette semaine, James Harden est monté tellement haut qu’il reprend assez logiquement la première place à Russell Westbrook. La course au MVP met en perspective les performances hebdomadaires de chacun avec leur rendement depuis le premier match de la saison, et l’énorme performance de « The Beard » face aux Knicks met parfaitement en valeur sa superbe saison et celle des Rockets. D’où cette première place pour celui qui a été élu joueur de la conférence Ouest, et qui reste sur trois triple double de suite.
Lors de cette soirée historique, l’ancien sixième homme du Thunder a compilé 53 points, 17 passes et 16 rebonds. Personne n’avait jamais aligné plus de 50 points, 15 passes et 15 rebonds ni même les deux premières stats dans un même match, parfait symbole de l’hybridité unique de James Harden (quelques jours après les 52 points sans aucune passe d’Isaiah Thomas). Autre statistique lourde de sens, le joueur a été impliqué ce soir-là dans 95 points de son équipe, total qu’un seul homme dépasse dans les livres d’histoire sur un match : Wilt Chamberlain lors de sa soirée à 100 points (et 2 passes décisives).
Le créateur par excellence
Dans cette catégorie du nombre de points auxquels contribue un joueur, le Rocket domine outrageusement la ligue : en plus de ses 28.4 unités par match, il participe à 29 autre points en moyenne avec ses 12 passes décisives. Soit un total au dessus des 57 unités, dont seul Russell Westbrook se rapproche avec un peu plus de 54. LeBron James et John Wall sont loin derrière avec des scores de 48 et 47. On remarque à cet égard que les passes de James Harden, Draymond Green ou LeBron James apporte plus de points que celles de Russell Westbrook ou Isaiah Thomas, ce qui souligne l’importance de l’adresse extérieure de ses coéquipiers dans le calcul.
Pour créer le plus de points possibles, il faut surtout trouver le bon équilibre entre scoring et distribution, chose que James Harden maîtrise parfaitement dans son nouveau rôle. Ainsi, aucun joueur dans l’histoire n’a marqué plus que ses 28.4 points de moyenne en faisant 12 passes décisives. Il faut remonter à Oscar Robertson et Tiny Archibald pour trouver de véritables scoreurs/passeurs au-delà de la barre symbolique des 10 caviars et qui alignaient une trentaine d’unités. Sans compter Russell Westbrook cette année…
La formule parfaite du magicien Mike D’Antoni
Terrible menace balle en main, James Harden fait faire des cauchemars aux défenses adverses dans son nouveau rôle, et ce tant qu’il aura des pistoleros à nourrir. Dans le système de Mike D’Antoni, le pick-and-roll en tête de raquette lance l’attaque, le meneur ayant le choix entre un tir, une pénétration, une passe sur le joueur ayant fait l’écran ou un de ses coéquipiers derrière l’arc. Carte blanche à ceux-ci pour tirer, et même si la réussite n’est pas au rendez-vous, le rythme offensif élevé atténue les conséquences d’un tir manqué.
Un choix cornélien s’impose alors aux défenseurs adverses lorsqu’un scoreur de la trempe de James Harden monte la ballon : accélérer les aides, voir les prises à deux, au risque de laisser un sniper libre pour la ressortie de balle, ou bien couvrir la ligne à 3-points et s’exposer à un drive de l’ex-arrière. Ce dernier et son entraîneur en sont conscients et en abusent : septième de la ligue au nombre de minutes passées sur le terrain, le joueur est celui qui touche le plus de ballon avec 99.1 possessions par rencontre.
« Je ne crois pas qu’il ait progressé » explique son entraîneur au Houston Chronicle. « Il a toujours été aussi fort. Il a simplement plus d’opportunités. On lui donne plus le ballon. Il a beaucoup plus de pick-and-roll. Il peut faire ce qu’il fait mieux que personne. Je ne crois pas qu’il ait progressé, je crois qu’il était bon, il est bon, et il sera bon. »
Forcément, ces statistiques ne prennent pas en compte certains facteurs, comme la moyenne de points de l’équipe, le nombre de possessions jouées et donc le rythme, ou encore le nombre de balles perdues. Cette dernière donnée est très élevée chez les deux anciens compères d’OKC, soit une grosse poignée de points potentiellement offerts à l’adversaire.
Néanmoins, leurs performances restent tout bonnement exceptionnelles et continueront de rythmer la course au MVP jusqu’en avril. Avec, sans doute, deux saisons historiques à la clé.
1. James Harden
Bilan : Rockets – 27v-9d – 3e à l’Ouest
Stats : 36.6min, 28.4pts, 8.2rbds, 11.9pds, 1.4int, 0.3ct, 5.7bps, 44.5% tirs, 35.6% 3pts, 84.7% LF
Sur un nuage dans son nouveau rôle, James Harden est propulsé dans les étoiles par sa performance historique du réveillon qui accompagne les cinq victoires de suite des Rockets. Même quand il est à côté de la plaque, « The Beard » se débrouille pour être décisif et s’offrir un triple-double, comme la nuit dernière contre Washington. Un signe qui ne trompe pas !
2. Russell Westbrook
Bilan : Thunder – 21v-14d – 6e à l’Ouest
Stats : 34.6min, 30.9pts, 10.4rbds, 10.5pds, 1.3int, 0.3ct, 5.4bps, 42.8% tirs, 32.5% 3pts, 82% LF
Petite semaine pour Russell Westbrook, que seul un triple-double express vient sauver. Quand son meneur de jeu n’est pas exceptionnel, le Thunder a du mal à gagner, et OKC cherche un second souffle avec une 7e place à l’Ouest qui pourrait condamner son meneur dans la course au MVP.
3. LeBron James
Bilan : Cavs – 26-7d – 1er à l’Est
Stats : 37.1min, 25.6pts, 7.8rbds, 8.7pds, 1.4int, 0.6ct, 3.8bps, 50.8% tirs, 37.3% 3pts, 68.4% LF
Le temps de jeu du King continue d’augmenter et Cleveland continue son bonhomme de chemin avec trois victoires cette semaine. Cleveland est tranquillement assis sur son trône en haut de la conférence Est et peut aborder 2017 sereinement après une année 2016 historique pour la franchise. Et tout ça grâce à son King d’Akron toujours aussi indispensable à sa formation.
4. Kevin Durant
Bilan : Warriors – 30v-5d – 1er à l’Ouest
Stats : 34min, 25.7pts, 8.7rbds, 4.7pds, 1.1int, 1.5ct, 2.1bps, 53.7% tirs, 39.3% 3pts, 86.2% LF
Sans donner l’impression de forcer ou d’être en sur-régime, Kevin Durant réalise une très grande saison. Adroit et complet, il reste en embuscade derrière les exploits individuels de Russell Westbrook et James Harden. Si les Warriors s’approchent des 70 victoires en saison régulière, il peut les coiffer au poteau.
5. Isaiah Thomas
Bilan : Celtics – 20v-14d – 3e à l’Est
Stats : 33.5min, 27.7pts, 2.5rbds, 6.1pds, 0.9int, 0.1ct, 2.3bps, 45% tirs, 35.5% 3pts, 90.4% LF
Ses 34 points de moyenne sur les deux dernières semaines à près de 51% aux tirs et 40% à 3-points lui ont permis d’obtenir un trophée de meilleur joueur de la semaine il y a huit jours. Récompense qu’il a fêté avec un match à 52 points pour une septième victoire en neuf matchs des Celtics.
Ces derniers sont biens installés à la troisième place de leur conférence, de quoi permettre à leur meneur d’intégrer le Top 5, en lieu et place de Kawhi Leonard. Pour l’anecdote, ses stats actuelles sont quasi identiques à celles d’Allen Iverson en 2003…
Mentions spéciales
Kyle Lowry, DeMar DeRozan, Marc Gasol, Kawhi Leonard, DeMarcus Cousins, Anthony Davis…