Avec Ryan Anderson, les Rockets étirent au maximum les défenses adverses

Débarqué à Houston cet été, Mike D’Antoni reste fidèle au pick-and-roll, dont il a fait l’arme principale de la NBA. En faisant de James Harden son meneur de jeu officiel, après avoir recruté Eric Gordon et Ryan Anderson, l’ex-gourou de Phoenix continue de faire confiance aux mêmes principes.

L’apport de l’intérieur fuyant (12.2 points à 42.3% de loin), gavé de tirs ouverts, est d’ailleurs particulièrement intéressant. Il y a deux ans, nous avions ainsi mis en avant un système létal de New Orleans, qui utilisait Ryan Anderson et Anthony Davis pour faire un pick-and-pop et un pick-and-roll en même temps. Les deux hommes venaient ainsi poser des écrans pour leur meneur en tête de raquette, le premier s’écartant vers la ligne à 3-pts pendant que le second coupait vers le cercle. Très compliquée à défendre, l’action a logiquement fait son apparition dans le répertoire de Houston cette saison.

Face aux Knicks, Ryan Anderson et Clint Capela tentent ainsi de libérer James Harden. Alors que le ballon échappe au barbu texan, le schéma recommence et l’arrière peut cette fois prendre de l’avance sur Derrick Rose. Comme Carmelo Anthony reste collé à Ryan Anderson, James Harden et Clint Capela peuvent jouer le deux-contre-un face à Joakim Noah.

D’habitude, les équipes font néanmoins tout ce qu’elles peuvent pour éviter les pénétrations de James Harden.

C’était notamment le cas de Cleveland. Tristan Thompson flotte ainsi pour bloquer l’accès au cercle à l’arrière, en attendant le retour de J.R. Smith. Le problème, c’est que derrière, LeBron James doit choisir entre couvrir le « roll » de Clint Capela vers le cercle et le « pop » de Ryan Anderson. Au final, il reste dans une position intermédiaire qui permet à James Harden se servir son pivot suisse qui roule vers le cercle pour claquer un dunk.

Même problème pour les Lakers. Timofey Mozgov bloque l’axe de pénétration de James Harden et Julius Randle change donc pour couvrir la coupe de Nene Hilario vers le panier. Sauf que James Harden sert alors Ryan Anderson de loin…

La difficulté du schéma, c’est qu’elle oblige les défenseurs à prendre beaucoup de décisions en peu de temps, permettant souvent à James Harden de profiter d’une ouverture. L’action suivante l’illustre plutôt bien puisque lors de la remise en jeu, J.R. Smith se trouve sur James Harden, Tristan Thompson sur Clint Capela et LeBron James sur Ryan Anderson. Après le double écran sur l’ex-Thunder, le King se charge de le ralentir tandis que Tristan Thompson reste sur le Suisse.

J.R. Smith suit de son côté James Harden et ne change que lorsqu’il voit que LeBron James est déjà là. Ça ouvre donc Ryan Anderson sur le côté, qui peut dégainer tranquillement une fois servi par son coéquipier.