Le rêve éveillé du dunkeur fou des Suns

Des quatre adolescents du roster des Suns, Derrick Jones Jr (2m00, 19 ans) est celui que personne n’attendait. Privé de sa fin de saison freshman à UNLV après des résultats scolaires insuffisants, non drafté en juin et blessé pendant les ligues d’été, le frêle ailier gaucher, dunkeur extraordinaire avec son 1m20 de détente, a gagné sa place pendant le training camp. Il avait débarqué chez les Suns avec l’ambition de décrocher un contrat de smicard en D-League, le voilà dans la cour des grands, à 19 ans seulement et deux matches de présaison comme référence (3,5 pts en 6 min).

Lauréat de tous les concours lycéens de dunk en 2015, il sera donc de l’enthousiasmante aventure qui attend les Suns d’Earl Watson, avec un contrat de quatre ans (1+3) dont seuls 42 500 dollars sont garantis…

Les larmes de sa maman

Dans le nouvel écosystème de la NBA, cette situation contractuelle place le néophyte dans le bas du panier, mais « cela reste une opportunité exceptionnelle pour lui de changer sa vie. Il doit avoir de la gratitude et être humble », assure son coach.

Pour l’instant, le gamin de Pennsylvanie pour qui ses parents et sa grand-mère se sont sacrifiés rêve éveillé. Sans aucune intention de laisser passer sa chance. Quand le GM Ryan McDonough et Earl Watson lui ont annoncé qu’il était conservé dans l’effectif, l’ancien voltigeur de UNLV s’est senti « béni ». Sa mère a pleuré et lui s’est rappelé tout ce qu’il avait dû traverser pour en arriver là. « Hors de question de prendre cette opportunité avec légèreté », assure-t-il, à la veille du lever de rideau.

Conservé par le staff jusqu’au bout de la présaison puis dans le roster final, Derrick Jones Jr va sûrement faire des aller-retours à Prescott Valley, où évolue l’équipe de D-League des Suns. Il est prêt à tout endurer pour développer un potentiel dans lequel croit son front-office. Il est encore un projet et pas encore un prospect, mais pour l’instant cela suffit à son bonheur.

« Ce n’est qu’une première étape »

« Depuis que j’ai 7 ans, j’en rêve. J’ai tout planifié dans ma tête pour en arriver à ce moment extraordinaire. Etre dans le roster me comble, même si je reste sur le banc. Je n’ai jamais douté de moi mais je ne m’attendais absolument pas à cela. Je savais que je n’étais pas le dernier joueur arrivé au training camp encore présent avec l’équipe pour rien, mais de là à en être là… »

On l’a vu, beaucoup de vétérans sont restés sur la carreau après la présaison, et si les Suns l’ont conservé, c’est qu’ils ont décelé un potentiel. À lui de l’exploiter pour éviter de se retrouver sur la carreau trop rapidement.

« Le chemin est encore long mais je me sens déjà dans la peau d’un joueur NBA, j’ai les qualités athlétiques qui conviennent. La première chose que je dois bosser c’est mon jump shoot. Je vais tout faire pour remercier la franchise de sa confiance. Ce début n’est qu’une première étape. »

Pour le plaisir, voici une compil’ de ses dunks. C’est entre Paul George et Jeremy Evans…