Alors qu’Elton Brand vient d’annoncer (à nouveau) qu’il tirait sa révérence, et qu’il rejoignait donc Kobe Bryant, Tim Duncan ou encore Kevin Garnett à la retraite, la NBA des années 90 ne dispose désormais plus que de très rares représentants dans la ligue actuelle. Pour se souvenir du bon vieux temps, il faut dorénavant se plonger dans les récits d’anecdotes de nos premières idoles…
En l’occurrence, consultant de luxe d’ESPN, Jalen Rose a sorti un bouquin qui fait toujours autant recette aux Etats-Unis. Dans son « Got to give the people what they want – True stories and flagrant opinions from center court » (sacré titre), il revient notamment sur certaines différences de taille entre les nineties et les années 2010, et voici un extrait consacré à l’après-Draft.
« Je suis de retour à Detroit [après la draft en 1994] et je vis comme un roi avec mon nouveau chèque à six chiffres qui va arriver. Une fois par mois, il y avait alors une fête, la « Soul Night » au State Theatre. (…) Je conduisais ma nouvelle voiture, une Suburban bordeaux que j’avais customisée en mettant des télés à l’arrière. Et c’était avant les écrans plats, j’avais de vrais télés là-dedans… J’étais l’Inspecteur Gadget. J’appelais ma voiture : la glacière. »
Jusque là, rien de très anormal… Si ce n’est cette ingénieuse tentative de transformer une voiture en véritable salon ! Mais là où ça se corse, c’est quand ça tourne au vinaigre durant la soirée…
« Avec un paquet d’autres gars, on est donc allé à cette soirée « Soul Night » et on a fini par être pris dans une altercation avec d’autres mecs. C’était probablement à propos de filles mais je ne me souviens plus exactement. Ce dont je suis sûr, c’est que ma glacière nous a bien servi pour filer à l’anglaise ! En partant vers le sud de la ville, on a réussi à partir avant que les flics n’arrivent et que mon nom trempe dans cette affaire. On avait eu chaud mais pas de lézard, non ? Faux ! »
Le monde avant les réseaux sociaux…
Inséparable de sa batte de baseball lors de ces premières interventions pour Grantland, ou dans son podcast avec David Jacoby, Jalen Rose ne pose pas sans son ustensile préféré sans raison sur la couv’ de son livre.
« Quand je me suis levé le lendemain matin, j’ai compris que mon épaule avait été touchée. Je ne me sentais pas bien et j’ai donc appelé mon mentor, mon agent, Norm Nixon, un ancien grand joueur des Lakers et des Clippers. (…) Il me dit : Ramène-toi ici, et on va voir ça ! Personne n’en saura rien. »
Pas de téléphone portable à l’époque, et donc pas de trace tangible de la présence du tout nouveau joueur des Nuggets ! Une bénédiction quand le consultant se souvient de ses débuts en NBA.
« Ça ne serait plus possible dans le monde actuel. Si un joueur NBA tout juste drafté était pris dans une baston, ça serait sur Twitter dans la seconde ! Je suis certain que quelqu’un aurait la vidéo et la mettrait directement en ligne. Ensuite, les médias la relaieraient et ça exploserait de partout. Mais en 1994, une semaine après la baston, j’étais tranquillement dans un avion pour Los Angeles. J’ai passé tout l’été à faire des soins et de la rééducation sur mon épaule. Et jusqu’à ce jour, personne, ni même les Nuggets, n’en ont jamais rien su. »
Demandez à Jahlil Okafor si les temps n’ont pas changé…