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Blessures en NBA : comment prévenir plutôt que guérir ?

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Les blessures sont le lot quotidien du sport de haut niveau et la NBA ne fait pas exception. Avec 82 matchs de saison régulière en cinq mois, éventuellement 28 de plus pour les playoffs (4 séries au meilleur des 7 matchs) en deux mois, sans compter la pré-saison, les corps sont mis à rude épreuve et sont parfois amenés à lâcher. 

Pour la NBA, et bien évidemment les franchises, ce cas de figure représente un problème de taille. Dans le business du sport professionnel, les joueurs représentent l’essence même du produit vendu aux chaînes de TV et aux fans. Sans eux, point de contrat télévisé à 24 milliards de dollars sur 9 ans avec ESPN et TNT, ou de 3 milliards sur 5 ans en Chine, point de maillots vendus, de merchandising, etc…

Presque 4 joueurs absents pour blessure à chaque match !

La saison dernière, seuls 18 joueurs ont disputé l’intégralité de la saison, d’après Basketball Reference : tous âgés de 20 à 30 ans et seulement 8 d’entre eux étaient des titulaires réguliers.

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D’un point de vue santé, économique et médiatique, les 4657 matchs manqués sur blessure par l’ensemble des joueurs l’an passé incarnent un vrai danger. Au total, une saison NBA compte 1230 matchs de saison régulière cumulés, et cela représente donc presque 4 joueurs manquant à chaque match en raison d’une blessure !

À titre d’exemple, lors de la saison dernière, les joueurs des Pelicans ont ainsi cumulé 353 matchs manqués en raison d’une blessure, un triste record qui n’est pas anodin dans la mesure où les Pelicans ont fini antépénultièmes de la conférence Ouest avec 30 victoires pour 52 défaites.

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Ce n’est pas non plus anodin de constater que 11 des équipes les plus touchées par les blessures l’an passé faisaient partie des 15 plus mauvais taux de remplissage de salle de la ligue : New Orleans, Memphis, Washington, Philadelphie, Denver, Milwaukee, Brooklyn, Utah, Phoenix, Charlotte et Detroit. Le facteur blessure n’est sans doute pas la seule explication mais il est clair qu’à l’heure où les fans ont le choix entre une multitude de divertissements, il est difficile de les inciter à débourser une somme conséquente pour un ticket d’entrée au match sans la garantie de voir les joueurs espérés.

L’équité sportive aussi remise en question

Or, ces blessures peuvent toucher tous les joueurs, de l’anonyme à la star. Cela affecte non seulement le business mais aussi et bien évidemment l’équité sportive. Lors des finales 2015 entre Golden State et Cleveland, on se souvient que Kyrie Irving avait dû abandonner la série en raison d’une fracture de la rotule. Suite à cet incident, Adam Silver avait lui-même fait part de sa désolation.

« Personne n’apprécie les blessures, surtout à ce niveau et lors de la série de playoffs la plus importante. » avait-il alors déclaré. « Essayer de voir si nous pouvons faire plus pour éviter les blessures, c’est quelque chose sur quoi nous travaillons. Ça a toujours fait partie du jeu, ça arrive à des stars ou à des joueurs moins connus. En améliorant les séances d’entraînement, en étudiant mieux les statistiques ou en fonction du calendrier, on peut sentir les moments précis qui poussent aux blessures et c’est quelque chose que nous étudions ».

Lors des dernières finales, le remake des précédentes, c’est Andrew Bogut qui a dû à son tour déclarer forfait. Que ce soit pour les équipes en difficulté comme les Pelicans ou celles à même de prétendre au Graal, la blessure est tout simplement un obstacle.

Moins de matchs ? Moins d’argent

Évidemment, l’une des solutions pourrait être de raccourcir la saison mais cela n’arrivera certainement pas : les contrats TV et marketing sont établis autour des 82 matchs de saison et des playoffs. Moins de match reviendrait à des contrats amoindris, mais aussi moins de vente de billets, etc… Or, à l’aube de la signature d’une nouvelle convention collective, ni les joueurs ni les propriétaires ne le souhaitent. Si les salaires explosent, c’est avant tout grâce à ces revenus en hausse.  Il y a deux ans, Michael Jordan, désormais propriétaire des Hornets, résumait très bien le problème.

« Maintenant si c’est ce qu’ils veulent [jouer moins de matchs], alors les propriétaires et les joueurs doivent en parler mais on gagnera moins d’argent. Est-on prêt à abandonner de l’argent pour moins de matches ? C’est toute la question, car jouer moins et gagner autant, c’est impossible. »

Pour l’heure, la NBA se contente donc d’aménager au mieux le calendrier en diminuant les back-to-backs et les séries de match intensives (seulement 20 séries de quatre matchs en 5 jours contre 70 il y a deux ans et 16.3% de back-to-backs contre 19.3%) mais aussi en prévoyant une pré-saison moins longue.

La mise au repos, également critiquée

De fait, la prévention des blessures est parfois pris à bras le corps par les franchises. Certaines d’entre elles optent notamment pour des temps de jeu réduits ou des repos forcés pour leurs joueurs malgré des matchs à disputer. Les cas les plus notoires sont ainsi des équipes comme San Antonio, Golden State, les Cavaliers ou même les Lakers de Luke Walton, où seul Jordan Clarkson atteint (à peine) les 28 minutes de jeu.  Mais à nouveau, cette solution a ses détracteurs, toujours à cause de… l’argent.

  • Charles Barkley : « Il y a vraiment un sujet sur lequel la NBA doit se pencher cet été : le repos des joueurs. La NBA doit faire quelque chose à ce sujet. Les gens payent beaucoup d’argent pour voir ces joueurs. Ces joueurs gagnent 10 à 20 millions de dollars l’année. Au lieu de ne pas jouer, on peut se contenter de limiter le temps de jeu. »
  • Kevin McHale : « À l’époque, les gars se reposaient en fin de saison mais tant que les places n’étaient pas encore définies, je crois que personne ne pensait à se reposer. Ces histoires de repos me rendent dingue. On joue au basket pour vivre, n’est-ce pas ? Si on travaillait dans une mine, je comprendrais que l’on ait besoin d’un jour de repos. Mais on joue au basket. »
  • Michael Jordan : « Ce n’est pas comme au football US, où après leur carrière, les joueurs souffrent de commotions cérébrales ou de dommages physiques. Si ce sont les joueurs de NFL qui le demandent, alors je comprends. Mais le basket ce n’est pas pareil même si je ne dis pas que la saison n’est pas éprouvante. »

Il y a deux ans, le propriétaire des Suns avait même publiquement critiqué les Spurs pour avoir reposé Tim Duncan, Kawhi Leonard et Manu Ginobili lors d’un déplacement en Arizona.

 « J’ai juste eu le sentiment que les fans ont payé beaucoup d’argent pour le match et ils n’ont pas vu les joueurs qu’ils avaient prévu de voir.»

La responsabilisation des joueurs, seule solution ?

Les blessures sont souvent symptomatiques d’une surcharge de travail mais le repos n’est pas non plus une solution économique viable pour le business de la ligue. De fait, la NBA compte avant tout sur les joueurs pour alléger au mieux leur charge de travail.

« Il faut aussi déterminer le temps optimal d’entraînement pour les joueurs. Honnêtement, peut-être que les joueurs travaillent trop dur. Quelqu’un comme Rod Thorn [président des opérations basket de la NBA], qui travaille dans la ligue depuis 50 ans, vous dira que les joueurs prenaient plus de temps pour se reposer l’été, dans le passé. Peut-être que c’était nécessaire même si les gars jouaient beaucoup lors des matches ».

En NBA, les joueurs solides sont une denrée rare. Parmi les joueurs en activité (Andre Miller n’a pas officialisé sa retraite), seulement dix cumulent au moins dix saisons avec 90% de matchs disputés minimum.

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Dans une ligue aussi compétitive, la logique veut que les joueurs soient récompensés en fonction de leurs performances et le « taux de présence » fait partie de ces données. Pour une franchise, il est important qu’un joueur soit en mesure de jouer le plus de matchs possibles. Pour les joueurs, il est donc primordial de se concentrer sur cet objectif : durer.

« Maintenant, l’important est de durer. » confirmait Mike Miller au Bleacher Report. « Les gens investissent beaucoup d’argent autour de nous et ils veulent que leur produit soit fonctionnel sur le long terme. Ces gars sont milliardaires pour une raison et ils ne veulent pas que leur investissement soit touché. Ils placent désormais leur investissement dans la préparation. »

L’exemple LeBron James et ses 47 000 minutes passées sur le parquet

Or, en dehors des variables individuelles, seul un travail de préparation et de conditionnement peut aider la longévité d’un joueur.  L’exemple de LeBron James parle de lui-même : d’après son manager interrogé par The Ringer, il dépenserait environ 1.5 million de dollars par an pour son équipe de préparateurs physiques.

« Quand beaucoup de gens ne le font pas, LeBron investit beaucoup d’argent pour prendre soin de son corps. » renchérit Mike Miller. « Beaucoup pensent que c’est une grosse dépense mais c’est une dépense qui lui permet de faire plus d’argent sur le long terme. »

Aujourd’hui encore, LeBron James présente le 12e temps de jeu moyen de la ligue avec près de 36 minutes par match et c’est le joueur le plus âgé du Top 15 de cette catégorie. Actuellement dans sa 14e saison NBA, sa longévité suscite l’admiration au sein de la ligue.

Au total, il cumule 39 050 minutes en saison régulière (39e de l’histoire) et déjà le 4e plus gros total de l’histoire en playoffs avec 8383 minutes, soit 47 433 minutes sur un parquet NBA à seulement 31 ans ! À titre de comparaison, Larry Bird en a joué 41 329 jusqu’à sa retraite à 35 ans, 45 801 minutes au total pour Patrick Ewing jusqu’à ses 39 ans. Quant à Oscar Robertson, retraité à 35 ans, il a joué à peine plus de 120 minutes de plus que l’ailier des Cavs en carrière !

« C’est incroyable ! Il y a des joueurs qui sont constamment blessés et j’imagine qu’il fait juste partie des joueurs qui ne le sont pas. Il a un tel corps et une telle volonté. » répond Stephen Silas, assistant-coach des Cavaliers. « Il continue de jouer 40 minutes par soir et le ballon est toujours dans ses mains. C’est incroyable. » s’étonne encore Mike Miller.

D’autres cas sont également impressionnants : s’ils subissent logiquement les effets du temps (ils sont tous âgés de plus de 34 ans), Dirk Nowitzki est toujours présent à 38 ans après 53 275 minutes en carrière dont 47 380 en saison (10e de l’histoire), Paul Pierce aussi à 39 ans et 51 792 minutes au total, Vince Carter au même âge avec 44 650 minutes et Tony Parker également à 34 ans et 42 440 minutes, dont 7 480 en playoffs (11e de l’histoire). Tous ont joué au moins dix saisons avec un temps de jeu moyen supérieur à 30 minutes et pour certains, comme Dirk Nowitzki ou Tony Parker, c’est d’autant plus impressionnant qu’ils ont aussi cumulé plusieurs campagnes internationales (seulement une pour Vince Carter et Paul Pierce). Or, une telle longévité parait hors du commun à l’heure où la ligue n’a peut-être jamais été aussi athlétique.

« Ils sont juste si costauds, forts et rapides que c’est incroyable qu’ils ne se blessent pas tout le temps. » poursuit Jim Williams, un consultant des Cavs en matière de blessures. « Est-ce que Larry Bird aurait eu une carrière aussi longue aujourd’hui ? Je ne connais pas la réponse, mais je ne pense pas. »

Pour durer, tous se prennent en main de manière individuelle. Comme Michael Jordan et Scottie Pippen avec le Breakfast Club conduit par Tim Grover, comme Kobe Bryant et Ray Allen autrefois, ils ne se contentent pas des programmes instaurés par leurs franchises.

Entre sa machine de stimulation électrique, ses sessions de musculation avant et après chaque entraînement et ses temps de repos avec massages inclus, Dirk Nowitzki a notamment un programme très rigoureux pour pérenniser sa carrière.

« Nous essayons de trouver un bon équilibre où je ne souffre pas de surcharge et je ne suis pas hors de forme. » expliquait-il à ESPN.

La santé souvent récompensée

Cette rigueur dans le travail est généralement suivie de récompenses : Dirk Nowitzki vient de rempiler pour 50 millions de dollars sur deux ans (avec option pour la 2e année), Tony Parker a prolongé à 32 ans pour 43 millions sur 3 ans, LeBron James a donné son accord pour 100 millions sur 3 ans l’été dernier.

Notons par ailleurs qu’en dehors de Mason Plumlee et Shabazz Muhammad (early extensions), tous les joueurs ayant disputé l’intégralité de la saison dernière et free agents ou en mesure de prolonger cette intersaison ont également été bien rémunérés :

LE MOT DE FABRICE GAUTIER

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Ostéopathe, Fabrice Gautier a accompagné l’équipe de France de basket entre 2009 et 2013. Installé à Los Angeles, il est aujourd’hui consultant pour les Los Angeles Clippers et la liste de ses patients se compose de nombreux sportifs, dont des joueurs NBA, comme Carmelo Anthony, Tony Parker, Nicolas Batum, Rudy Gobert, Bismack Biyombo, Evan Fournier, Nikola Vucevic ou encore Wesley Matthews.

 À quel point l’ostéopathie est un travail de prévention ?

L’ostéopathie, c’est avant tout un travail d’équilibre, restaurer l’homéostase : un état d’équilibre global. C’est pour ça que je suis content de la manière dont les choses sont en train d’évoluer. Avant, j’intervenais souvent sur des gars qui s’étaient fait mal et aujourd’hui, les mecs comprennent qu’il y a une utilité à venir de façon ponctuelle en préventif. Il faut regarder ça comme une bouteille d’eau (il y en a une devant nous) et si elle est pleine, ce qui signifie que ton corps est surmené et la moindre petite goutte supplémentaire provoquera une grosse blessure.

« Comment ton corps dit stop quand tu t’appelles Kobe ? En se pétant un tendon d’Achille »

Dans le cas d’un joueur NBA, comment se traduit cet exemple de « petite goutte » ?

Cela peut être émotionnel, des problèmes de sommeil, des blessures à répétition, par exemple comme Derrick Rose. Dans son cas, tu rajoutes aux blessures répétées la pression qu’il avait à Chicago… Même Kobe, il jouait 48 minutes alors qu’il venait de se tordre la cheville un mois avant et à un moment, ton corps dit stop. Comment ton corps dit stop quand tu t’appelles Kobe ? La meilleure façon, c’est de péter un tendon d’Achille et comme ça, mon coco, tu n’avanceras plus et tu vas me laisser me reposer. Donc soit la bouteille est pleine, soit tu as un travail de préparation physique, de massage, d’ostéo, de sommeil, d’alimentation, et tu diminues le niveau de risque de l’explosion de la bouteille. Tu mets plus de chances de ton côté. Le risque zéro n’existe pas quand bien même certains essayent de le vendre. En revanche, tu réduis le risque d’avoir un problème. Avec Joakim, Carmelo mais aussi Bouna et ses joueurs (Nicolas Batum, Evan Fournier, Rudy Gobert), il y a vraiment cette notion de travail préventif, une fois par mois, pour que le joueur essaye de durer le plus longtemps possible.

Kobe Bryant a énormément médiatisé son travail de rééducation après sa rupture du tendon d’Achille. Ses charges de travail semblaient inhumaines. À quel point cela peut finalement s’avérer contre-productif ?

Il y a un article sur ESPN qui était sorti sur ce que j’avais fait avec Wesley Matthews (à lire ici). Le plus gros pourvoyeur de blessures, c’est le surentraînement et/ou le manque de récupération, qui permet à ton système nerveux de recharger les batteries. Entre ne rien faire et trop en faire, c’est un juste milieu à trouver. Mais aux USA, lors de l’intersaison, certains gars sont à trois ou quatre work-outs par jour. Il n’y a pas suffisamment de temps de repos ou sinon, les joueurs ne prennent eux-mêmes pas suffisamment de temps pour cela. Et c’est le même principe pour les gamins. Lors des tournois AAU, il y a six ou sept matchs par week-end. Parfois, les gamins jouent dans deux ou trois équipes différentes. Forcément, ceux qui vont sortir de là sont les plus costauds mais après, ça peut donner du Brandon Roy. Un garçon qui a les genoux arthrosiques à 30 ans.

Pour durer, mieux vaut-il dunker ou partir au lay up ?

Certes mais par exemple, Tony Parker joue au haut niveau professionnel depuis ses 17 ans. Depuis, il a enchaîné plusieurs campagnes à près de 100 matchs sans compter l’équipe de France…

La différence est que depuis le début, à l’INSEP, Tony a eu des très bons kinés et ostéos autour de lui. D’ailleurs, c’ est Patrick Basset (ostéopathe) qui l’ a sorti des problèmes d’adducteurs qui l’ont gêné à ses débuts. Sa mère est très portée sur la santé. Je ne suis pas sûr que si tu vas ailleurs, dans une high school aux États-Unis, il y ait le même environnement qu’à l’INSEP. Par exemple, avec Tony, on a eu une discussion suffisamment tôt à ce sujet : ce n’était pas non plus Russell Westbrook mais il pouvait dunker. Or, vaut-il mieux dunker sur quelqu’un et prendre le risque de perdre deux ou trois ans sur tes cartilages ou tes ménisques comme Derrick Rose, ou vaut-il mieux mettre ses petits tear drops, ses lay ups et rester consistant ? Ce sont des discussions à avoir, ce sont des stratégies pour durer. L’été, il travaille, il garde aussi un certain rythme mais il prend aussi des moments de repos.

Tu travailles aussi avec Boris Diaw, qui n’a pas beaucoup manqué de matchs au cours de sa carrière…

Boris est un Iron Man. Jasen (Powell, athletic trainer des Clippers) m’avait envoyé Chauncey Billups après sa rupture du tendon d’Achille et il m’avait demandé avec quels joueurs je travaillais. Je lui ai répondu Carmelo évidemment, mais aussi Boris Diaw et ça l’avait un peu rebuté. Sauf que Boris n’a pas loupé beaucoup de matchs et je crois qu’il a toujours le record de matchs consécutifs à Charlotte. Cela s’explique tout simplement par le fait que Boris connait son corps, il ne va pas faire le fou et il fait ce qu’il faut pour essayer de tenir le coup.

Comment expliquer la longévité de LeBron James ? 31 ans, 14 saisons et plus de 45 000 minutes au compteur, toujours parmi les plus gros temps de jeu de la ligue.

LeBron, c’est un peu comme Ronaldo, il a une équipe autour de lui : un entraîneur, un préparateur physique. Pour son intersaison, il s’est pris en charge. Quand tu le suis un peu sur les réseaux sociaux, tu vois qu’il travaille et la clef se trouve tout simplement là : dans le travail. Aux États-Unis, on dit due diligence, c’est à dire faire ce que tu es supposé faire. Si tu es un athlète de haut niveau, tu ne peux pas juste te pointer à la salle, faire tes petits shoots et repartir une heure après. Non, c’est un métier à temps plein. Je crois que LeBron dépense un million de dollars annuel de salaires et de matériel pour son équipe personnelle (ndlr : plus exactement 1.5 million). Il a compris que s’il pouvait durer cinq ou six ans de plus, il pourrait gagner plus de titres et plus d’argent. Au bout du compte, le solde est largement positif. Et c’est la même chose pour Tony.

Comment fait-on pour progresser dans sa condition lorsqu’on débute le basket ou qu’on entame doucement une petite carrière et que l’on ne gagne pas les salaires de LeBron James ou Tony Parker ?

Tu n’ as pas besoin d’ être multi-millionaire pour commencer tôt. Dans chaque ville en France, il y a un kiné, un osteo, un préparateur physique dans une salle de gym et au fur et a mesure que tu progresses, tu te constitues un environnement. Même chose pour un rookie au salaire minimum en NBA, c’ est avant tout le fait d’avoir la démarche qui est important car, au fur et a mesure, tu apprends à connaitre ton corps. Ça, un Evan Fournier l’a compris très tôt par exemple.

Pour autant, il y a t-il des pathologies inévitables, des joueurs qui, malgré leur rigueur, finiront par avoir des problèmes ?

Oui, les mecs vont souvent finir avec de l’arthrose au genou. Après, tout dépend de ce qu’ils ont vécu ou subi dans leur historique, de la manière dont ils ont été soignés, etc… C’est vraiment au cas par cas. Il y a des joueurs qui finiront très bien aussi. Mais pour simplifier, si le sport de haut niveau était bon pour la santé, tout le monde en ferait. Au bout d’un moment, tu le payes quand même. C’est pourquoi dans ma pratique, je pense toujours long terme. Évidemment, si certains gars doivent jouer un match 6 d’une finale NBA, ils le joueront mais pour des rencontres moins importantes, je peux leur conseiller de ne pas le faire s’il y a un risque d’aggraver la blessure et si c’est un risque sur le long terme.

Est-ce que cela peut se produire que des contradictions existent entre le corps médical et le joueur dans une situation de blessure ?

Cela doit forcément arriver mais là, je n’ai pas d’exemple à l’esprit. Dans l’équipe de France, à la fin, le dernier mot est pour le médecin ou le coach. Quand tout le monde est informé, les joueurs sont généralement intelligents et ils se rangent derrière cette décision. Ils peuvent toujours décider du contraire mais à titre personnel, je ne l’ai pas vu. Ou peut-être une fois avec Tony à l’Euro 2011 contre la Serbie : il avait pris une énorme béquille contre l’Italie et il a quand même joué face aux Serbes en serrant les dents, mais c’était juste une béquille. Et évidemment, il avait encore sorti un gros match.

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