S’ils ont réussi à redresser la barre avec aplomb face aux Suns derrière un super Rudy Gobert (21 points, 10 rebonds), les joueurs du Jazz n’avaient pas tellement rassuré leur coach lors de l’ouverture de la présaison du côté de Portland. Largué face à la vitesse d’exécution des Blazers, le Jazz s’était assez largement incliné, en tout cas bien plus que le score final ne l’indiquait.
Tant et si bien qu’à notre micro, le coach, Quin Snyder, regrettait assez nettement le manque d’engagement défensif de ses troupes, notamment repoussées à -17 en début de dernier quart.
« On a bien commencé le match en défense, et ça nous a ouvert des choses offensivement. Mais vous savez, ça va nous prendre du temps pour trouver de la cohésion en attaque. On a été bon, mais par séquences seulement. Et puis défensivement, on doit faire beaucoup mieux ! Il doit y avoir plus de concentration de la part de l’équipe en son entier. »
En manque évident d’automatismes, le Jazz a retrouvé de la moelle en Arizona. Et Snyder ne panique pas. Il est bien conscient, dès cet été de par le fait, que son équipe va devoir trouver le bon équilibre entre sa jeunesse et son influx d’expérience.
« On a une équipe de vétérans maintenant »
Mais coach Snyder a bien roulé sa bosse. Il a littéralement bossé avec les plus grands : Coach K (à Duke), Gregg Popovich (avec les Toros, l’ancienne équipe de D-League des Spurs) ou encore Ettore Messina (CSKA Moscou) et il le sait, il faudra faire preuve de patience avec ce nouveau crû du Jazz.
A l’image de Dante Exum, dont son coach a dit : « Il avait l’air d’un gars qui n’avait pas joué depuis un an. Il est un peu rouillé mais ça va venir. » A l’image aussi des deux anciens Suns aussi, Boris Diaw et Joe Johnson, les deux vétérans encore bien grippés, avec 9 points à deux… en deux matchs !
« Ça va prendre du temps. Ce n’est que la première semaine », temporise Snyder. « Notre jeu est fait de petits détails et de certaines complexités. Ils vont y venir. Mais je m’inquiète davantage de la défense. L’attaque va progresser au fur et à mesure, mais en défense, il faut se montrer plus uni. On doit se mettre dans l’urgence pour défendre fort. On a une équipe de vétérans maintenant et on va progresser avec l’enchaînement des matchs. »
Après deux petits matchs de présaison, il n’y a pas le feu dans la demeure mormone, loin de là. Par contre, ça chauffe quand même pas mal sous le casque alors que le staff essaie encore de se figurer quelles sont les meilleures rotations.
« On va pas arriver un jour et se dire, tiens, c’est cette combinaison qui fonctionne. Ça va être tout un processus. Parfois, les gars ne vont pas être performants mais ça ne voudra pas dire pour autant que cette combinaison ne peut pas fonctionner. On va continuer de faire tourner l’effectif et évaluer tout ça. »
La French Connection de SLC
Une des idées envisagées, c’est notamment de profiter de la bonne entente entre Gobert et Diaw, l’un excellent finisseur et l’autre fin passeur. Mais pas seulement, nuance Snyder…
« Ce n’était pas la raison principale de sa venue, non. On a choisi Boris parce que c’est Boris. Evidemment, ces deux gars se connaissent bien et c’est toujours positif pour l’alchimie de l’équipe. Mais on a aussi Dante [Exum] et Joe [Ingles]. On a Boris et Rudy. On a Derrick Favors et Rodney Hood, deux gars de Géorgie et du Mississippi, c’est toujours bon d’avoir du vécu en commun. Ça renforce l’équipe. »
Le Jazz regorge de possibilités avec les arrivées de Hill, Johnson et le retour de Exum, tous trois capables de porter le fer. La relation Exum – Gobert semble par exemple ne pas avoir trop souffert de l’absence prolongée du meneur australien car les deux jouvenceaux se trouvent les yeux fermés. Pour les nouveaux venus, comme Diaw, il faudra un peu plus de temps. Encore que, pas tant que ça…
« Boris nous apporte de la maturité, du leadership et de l’intelligence qui sont des éléments importants pour n’importe quelle équipe. C’est un joueur très intelligent mais il doit encore apprendre à jouer dans notre système. Heureusement, il devrait apprendre plus vite que les autres. »
C’est l’objectif pour le Jazz qui vise bel et bien un strapontin dans le train pour les playoffs. Avec un effectif taillé sur-mesure, la jeunesse pouponnée dans l’Utah n’a plus d’excuse. Ce sera playoffs or bust !
Propos recueillis à Portland