Trois ans après son arrivée à Phoenix, Eric Bledsoe n’a pas encore réussi à véritablement poser son empreinte sur la franchise, la faute à des genoux fragiles. Faute de pouvoir s’imposer durablement sur le parquet, le meneur de jeu prend de plus en plus de place en coulisses, en témoigne ce séjour organisé chez lui à San Diego fin juin pour accueillir les rookies et déjà renforcer la cohésion du groupe.
Quelques semaines plus tard, au premier jour du training camp, le joueur, délesté de plusieurs kilos, déclarait son amour de la plus belle de manière à la famille des Suns, implorant par la même occasion un soutien qui a eu de quoi faiblir ces derniers temps. Mais qu’il a su commencer à raviver en organisant récemment une balade à vélo avec les fans.
« Je veux juste gagner. Je veux que nos fans sentent que je suis là avec eux. Nous sommes là ensemble. Nous allons perdre ensemble. Nous allons gagner ensemble. Earl (Watson) ne le dira jamais assez. Nous sommes une grande famille. Nous avons besoin de nos fans et des gens de notre communauté derrière nous à 100%. »
Zen attitude à tous les étages
Mentalement, Eric Bledsoe semble avoir pris une nouvelle dimension pour sa 26e année, sa 7e dans la ligue, bien aidée par une coach de vie. Prêt à donner de la voix, le meneur est surtout très présent pour ses coéquipiers.
« Elle m’aide à donner plus de ma voix, à plus communiquer avec mon équipe » explique ainsi Bledsoe à l’Arizona Republic. « Ça m’aide à m’occuper des joueurs. Je m’intéresse à eux, le fait de parler et de leur faire savoir que je suis là, c’est différent. Je suis là, je m’assure qu’ils vont bien, que leur vie et leur famille aussi. Je leur fais savoir que je suis là pour eux, pas seulement sur le terrain. »
Son entraîneur Earl Watson, qui fait très attention aux états d’âme de ses joueurs et donne la primeur à la cohésion du groupe, ne peut qu’apprécier la transformation.
« Je vois une personne différente, au niveau de l’esprit, de la personnalité, de la transparence, et simplement en tant que joueur de basket » décrit le coach. « C’est incroyable pour lui. Il grandit. La chose la plus importante est de laisser les joueurs grandir en tant que personne, pas seulement en tant que joueur. On se concentre sur le fait d’être une meilleure personne. Sur le terrain, c’est toujours facile de s’ajuster et d’enseigner. Après qu’ils nous quittent pour la vraie vie, ils avancent vers d’autres rêves. C’est comme ça qu’on veut construire leur personnalité au-delà du terrain. »
Franchise player en puissance
Pour ce faire, le technicien a proposé à son joueur de lire le livre « The Carpenter » cet été, un ouvrage inspirant sur le succès, l’amour, la générosité. Visiblement, Eric Bledsoe l’a lu : « C’était du renforcement positif. Il se balade avec le plus grand sourire du monde sur son visage, il éclaire la pièce. »
Une attitude qui devrait rejaillir sur le parquet d’après celui qui s’affirme comme un franchise player en puissance. « Les gens vous font davantage confiance si vous leur montrez que vous vous souciez d’eux en dehors du basket. C’est plus profond que ça. »