Licencié de Minnesota, Sam Mitchell n’a pas digéré la manière…

Entraîneur intérimaire des Wolves, Sam Mitchell a été remercié au début de l’été par la franchise du Minnesota qui lui a préféré Tom Thibodeau. Et visiblement, l’ancien coach de l’année à la tête des Raptors en 2007 ne s’en remet pas.

Silence radio de Tom Thibodeau

Ancien de la maison, en tant que joueur et en tant que coach, Sam Mitchell n’a pas du tout apprécié qu’on le licencie par téléphone. Lors d’un entretien express de 30 secondes…

« J’ai mis du temps à faire le deuil car je n’ai pas compris pourquoi. Mais parfois, on ne peut pas comprendre l’incompréhensible, » lance-t-il sur The Scoop. « Je connais Glen Taylor depuis très longtemps et j’avais beaucoup de respect pour lui. Et je peux comprendre qu’il ait une décision à prendre sur le fait que j’ai mérité de garder ce boulot ou pas. Mais après 13 ans dans la franchise, en tant que capitaine ou en tant que coach, je n’ai vraiment pas apprécié d’être traité comme ça. Ça m’a vraiment laissé un goût amer dans la bouche. J’ai toujours considéré Glen Taylor comme quelqu’un de bien, mais me faire licencier comme ça au téléphone, ça, je ne l’accepte pas. Après ce que j’ai fait pour cette franchise, je pense que je méritais au moins qu’on me le dise en face. »

De la même manière, Sam Mitchell a du mal à avaler une deuxième couleuvre. Depuis 1989, lui et Tom Thibodeau se connaissent. Mieux (ou pire, selon le point de vue), Sam Mitchell a aidé Thibodeau à intégrer le staff des Wolves lors de sa toute première expérience en NBA.

« Je n’ai parlé à personne chez les Wolves depuis ce coup de fil. Je n’ai pas parlé à Tom Thibodeau. Et je préfère le dire, je sais bien qu’il y a peu de jobs en NBA. Il y en a 30 ! À partir du moment où je sais que ce job n’est plus à moi, je me fiche de savoir qui l’a. Mais je connais Tom depuis longtemps. Je l’ai même aidé, quand j’étais joueur, à entrer dans le staff des Wolves, par l’intermédiaire de Bill Musselman [coach des Wolves de 1989 à 1991] notamment. Il ne m’a pas donné un seul coup de fil, un seul message, un seul texto… »

« Je n’ai aucun regret »

Rappelé au chevet de la franchise après le décès de Flip Saunders, Sam Mitchell avait répondu présent. Mais l’inverse n’a pas été vérifié cet été, c’est le moins qu’on puisse dire.

« Je suis déçu de ne pas avoir eu la chance de continuer mon travail avec ce groupe. Mais je suis fier de ce que j’ai réalisé avec eux. Et je l’ai toujours dit, que je sois là la saison prochaine ou pas, mon job est de rendre ces joueurs meilleurs. Pour que le prochain coach se dise que le précédent a bien fait son boulot. Non, je suis très déçu de la manière dont j’ai été traité. »

Sam Mitchell n’éprouve en tout cas aucun regret.

« Chaque joueur qui a joué pour moi [l’an passé] s’est amélioré. Gorgui Dieng s’est amélioré. Karl-Anthony Towns s’est amélioré. Rookie de l’année à l’unanimité. Je l’ai fait jouer comme Chris Bosh. Pas dos au panier comme un pivot traditionnel mais face au jeu. Et je lui disais toujours, plus tu me montreras ce que tu sais faire, plus je te permettrais d’en faire sur le terrain, offensivement et défensivement. Andrew Wiggins est passé de 16 à presque 21 points de moyenne. Il n’y a pas beaucoup de joueurs dans l’histoire de la NBA qui augmentent leur moyenne de points de 4 unités d’une saison à l’autre ! Zach LaVine. On disait que je ne savais pas ce que je faisais avec lui mais il a progressé en jouant meneur… parce qu’il devait être sur le terrain ! Il n’est évidemment pas un pur meneur mais il en a certaines qualités. Shabazz Muhamad. Je suis fier de ce que j’ai fait à Minnesota. Je n’ai pas de regrets. »

Encore très marqué par ce coup de poignard, Sam Mitchell a également précisé qu’il pensait que Kevin Garnett allait revenir, et que ce serait en tout cas une grosse perte, si lui aussi venait à se retirer des parquets. Ce serait vraiment la fin, en plus de la retraite de Tim Duncan, ou du départ surprise de Dwyane Wade vers Chicago, des joueurs qui restent fidèles à leur franchise.

« Bogut va manquer aux Warriors »

Un autre joueur l’a démontré cet été, un certain Kevin Durant. Mais Sam Mitchell prévoit que la route ne sera pas si facile que ça pour la superpuissance de la Baie.

« Je comprends qu’ils devaient faire des concessions pour obtenir Kevin Durant mais je pense que les Warriors vont regretter le départ d’Andrew Bogut. Ce n’est pas un pivot de sept pieds qui fait gagner le titre à une équipe ; mais on n’arrive pas à ce stade de la compétition sans un bon pivot. Et je pense que Bogut va clairement leur manquer l’an prochain. »

Mis sur le banc de touche, plus métaphoriquement que littéralement, Sam Mitchell ne veut cependant pas s’apitoyer sur son sort. S’il sait qu’un appel de franchises NBA est encore une possibilité lointaine, il ne perd par contre pas espoir de trouver un boulot à l’échelon inférieur, en NCAA.

Il faut croire que sa dernière expérience avec les Towns, Wiggins, LaVine ou autre Muhammad et Payne l’a attiré vers la formation pur sucre. Et donc le coaching universitaire…