Kyrie Irving était tout proche de dire « oui » à l’Australie en 2012…

Alors qu’il va retrouver son ancien coéquipier des Cavs, Matthew Dellavedova, cette nuit dans le duel au sommet du Groupe A, Kyrie Irving va également affronter son premier pays. Son pays natal en fait !

C’est passé tout près en 2012…

Né à Melbourne, le meneur fraîchement sacré champion NBA a effectivement flirté avec la sélection australienne pendant un bon moment. Et surtout à l’approche des Jeux de Londres, en 2012.

« Brett [Brown] pensait qu’on avait une chance légitime de le convaincre de jouer pour nous, » explique Wayne Carroll, GM de la fédération australienne à l’époque. « Brett avait coaché le père de Kyrie et il l’avait suivi au lycée quand personne ne le connaissait vraiment. J’ai soutenu Brett dans sa tentative. J’avais appelé la famille de Kyrie pour leur dire qu’il pourrait jouer quatre Olympiades, plus peut-être, s’il choisissait l’Australie. »

L’actuel coach des Sixers, alors sélectionneur de l’Australie, n’avait de fait pas ménagé ses efforts pour essayer de faire venir le petit prodige de Duke, qui découvrait tout juste la NBA. Mais l’influence de Mike Krzyzewski allait bientôt devenir trop forte pour les Australiens…

« Le fait d’être allé à Duke où Coach K est en place n’a clairement pas aidé. Coach K a toujours eu un lien très fort avec la sélection américaine. Ce que très peu de coachs de fac ont… C’était plus compliqué aussi du fait qu’il ait joué en junior avec Team USA. On avait pourtant fait la démarche et les discussions avec Kyrie et sa famille étaient bien réelles. Il a longtemps considéré jouer pour l’Australie. »

Malheureusement, les promesses et les discussions entre le jeune Kyrie et le vétéran du coaching, qui était déjà assistant lors des JO de Barcelone avec la Dream Team en 1992, ont sonné le glas des espoirs australiens.

« C’est une piste qu’on devait explorer, » ajoute Larry Sengstock, l’ancien président de la fédération australienne, pour Fox Sports. « Il y avait beaucoup de sceptiques car il traversait alors la draft NBA et tout ça. Mais Brett le suivait depuis longtemps et on a essayé de le faire venir chez nous. »

Coach K, le facteur décisif

Suivi de près par les dirigeants australiens, Kyrie Irving a donc fait confiance à son talent. Pour remplir la possibilité évoquée par Coach K de faire partie des meilleurs joueurs NBA, et même de justifier sa place de titulaire dans la sélection à la bannière étoilée.

« J’étais très sérieux [pour faire partie de la sélection australienne]. Mais Coach K a été un facteur prépondérant dans mon choix final. C’est Coach K. Quand j’étais plus jeune, il m’a effectivement dit que j’aurai une chance de faire partie de la sélection américaine, et pourquoi pas devenir le meneur titulaire de l’équipe pour les JO. Je n’aurais jamais pensé que ça arrive si vite. C’est fou de voir comment les choses ont évolué. »

De son côté, Mike Krzyzewski ne peut que se féliciter du choix de son ancien poulain à Durham.

« Il avait le choix. Je voulais simplement qu’il pense au meilleur scénario qui pouvait lui arriver, et évidemment, être le meneur titulaire de Team USA aux JO, c’est le scénario idéal. Il avait le potentiel pour y arriver. Et je le savais depuis qu’il est très jeune, » rappelle Coach K. « On n’a pas eu à lui mettre de pression par rapport à ça. Simplement, il fallait qu’il sache que son choix serait pour toute sa carrière. Je suis heureux qu’il ait pris cette décision. »

Déjà médaillé d’or à la dernière Coupe du Monde, avec 12 points, 4 passes et 3 rebonds de moyenne, Kyrie Irving a depuis complètement justifié son statut. Auteur de ce fameux shoot décisif lors de l’ultime match 7 des dernières finales NBA, il garde bien une place dans son coeur pour son Australie natale…

Mais le petit génie portera bien la tunique américaine !

« Je suis encore Australien dans mon coeur. Mais j’ai pris cette décision en famille, et en rapport à la durée de ma carrière aussi. Ce fut une décision incroyablement difficile à prendre parce qu’il s’agit de faire un choix pour ma carrière. C’était la bonne décision. Quand j’ai su que Coach K serait le coach en 2016, ça m’a rendu le choix plus facile. Jouer pour mon coach, c’était le facteur décisif. »

Pour le moment, et alors que l’or olympique lui tend les bras, Kyrie Irving n’a pas à regretter sa décision…