Dans les images les plus marquantes de l’histoire des Jeux olympiques, le podium de Mexico 1968 avec John Carlos et Tommie Smith, têtes baissées et mains gantées en l’air, demeurent une référence.
Les deux légendes ont exprimé leur reconnaissance envers les joueurs NBA impliqués sur la question politique des Noirs aux États-Unis.
« C’est LeBron James, c’est Chris Paul, c’est Dwyane Wade. Ce sont tous les individus qui se mettent ensemble pour former un collectif », explique Smith à The Undefeated. « Ce n’est pas un mouvement de seulement deux personnes, comme en 1968. C’est plus large. Ces jeunes athlètes sont le prolongement de ce mouvement. Ils ont une vision. »
Avec une pensée plus particulière pour le plus impliqué d’entre d’eux : Carmelo Anthony.
« Il a une attitude de vérité. Il est direct, très direct », poursuit Carlos. « Il a toujours été pour ce qu’il jugeait nécessaire. La vérité qu’il exprime doit être énoncée, donc les autres pourront observer ce qu’il fait. »
« Je n’ai pas pensé à mettre un gant noir »
Melo va-t-il profiter de l’exposition des Jeux pour envoyer un message politique ? Le deuxième point de la règle 50 de la charte olympique est clair : « Aucune sorte de démonstration ou de propagande politique, religieuse ou raciale n’est autorisée dans un lieu, site ou autre emplacement olympique. » Tout manquement peut provoquer une disqualification.
« Je connais cette règle », a rappelé l’ailier de Team USA. « On a eu un briefing sur ce qui était autorisé, et ce qui ne l’était pas. Je sais ce que je veux ou pas faire. La chose la plus importante pour moi, c’est de gagner la médaille d’or et montrer à notre pays que nous sommes unis. C’est l’image que l’on désire envoyer. »
Le patron de Team USA, Jerry Colangelo, n’a donné aucune consigne pour l’équipe américaine. Elle est libre d’agir si elle le souhaite. Composée uniquement d’Afro-américains, sa victoire pourrait déjà servir d’exemple.
« Si je veux faire quelque chose, je le ferai », annonce Melo. « Rien ne pourra me retenir. Mais je sais également que j’ai un groupe de gars avec moi, qui a besoin de moi. Je veux avoir cette médaille d’or autour du cou avec eux en dépit des événements de ce pays. Je n’ai pas pensé à mettre un gant noir. Je suis de loin de cela. Le message que nous pouvons envoyer est déjà assez important. »