Même si LeBron James, J.R. Smith ou encore Lance Stephenson n’ont pas encore signé leur contrat, Basket USA tire un premier bilan de l’intersaison avec un Top 10 des grands gagnants de l’intersaison.
Après les Warriors, les Knicks, les Pacers et les Mavericks, voici le tour de Utah, échoué aux portes des playoffs la saison passée et auteur d’une intersaison magnifique, en toute sobriété mais potentiellement très efficace.
INTERSAISON 2016
Arrivées : Joe Johnson (Heat), George Hill (Pacers), Boris Diaw (Spurs), Shelvin Mack
Départs : Trey Burke (Wizards), Trevor Booker (Nets)
en gras : les prolongations de contrat
Il en faut parfois peu pour changer le visage d’une franchise et si Utah n’a pas acquis les noms les plus clinquants de la ligue, ses trois recrues pourraient bien l’aider à atteindre les playoffs pour la première fois depuis 2012. Construite sur la draft et donc la jeunesse, Utah a très vite progressé sous les ordres de Quin Snyder mais il a manqué à cet effectif de la chance, notamment en termes de santé, et un brin d’expérience afin de terminer les matchs et maintenir un niveau de jeu constant. En l’espace d’un été, la franchise s’est mise au travail pour combler ses lacunes.
LE CINQ MAJEUR
Pour cela, le Jazz a fait ses adieux à Trey Burke, en stagnation depuis son arrivée dans la ligue pour accueillir George Hill, l’un des meneurs les plus solides de la ligue, que ce soit par son intelligence de jeu, sa fiabilité et sa défense.
Chauncey Billups du pauvre, l’ex-joueur des Spurs et des Pacers est le mentor rêvé pour Dante Exum, bientôt de retour de blessure, et l’ensemble du vestiaire. Avec ce vétéran, Utah gagne un joueur à même de gérer la gonfle, d’orienter le jeu, de prendre ses responsabilités dans les moments chauds mais aussi de défendre, si besoin, sur deux postes. Élément le plus expérimenté de ce cinq, il aiguillera la progression de Rodney Hood, tout en soulageant Gordon Hayward et Derrick Favors de responsabilités offensives. De plus, il apportera aussi un peu de shoot extérieur à la mène, une déficience de l’équipe jusqu’ici.
LE BANC : Shelvin Mack, Dante Exum, Raul Neto, Alec Burks, Joe Johnson, Joe Ingles, Chris Johnson, Trey Lyles, Boris Diaw, Jeff Withey, Tibor Pleiss
Bonne nouvelle pour Utah : Shelvin Mack reste en place, une rotation très solide à la mène et à l’arrière et comme le retour de Dante Exum nécessitera de la patience, la présence de l’ex-Hawk est judicieuse. D’ailleurs, les doutes au sujet de la santé de l’Australien devrait permettre à Raul Neto de sauver sa place dans un premier temps, alors que le Jazz dispose de seize joueurs dans son effectif.
L’un des beaux coups de cette intersaison est l’arrivée de Joe Johnson. Jadis critiqué pour sa production loin d’être en rapport avec son énorme contrat offert par les Hawks, il n’en reste pas moins un talent formidable, bien que vieillissant. Technique, bon au poste, polyvalent, créateur, l’arrière-ailier pourra amener de la fluidité dans le système de Quin Snyder. Il a d’ailleurs prouvé au Heat en fin de saison qu’il était toujours très précieux dès lors qu’on ne lui demande pas d’être le go-to-guy.
L’autre recrue évidemment intéressante est Boris Diaw. Le Français amènera lui aussi expérience, intelligence et animation du jeu, défense et densité dans la raquette. S’il jouera naturellement ailier-fort, il peut aussi prendre quelques minutes au poste 5 dans le cadre d’un système small ball.
De fait, le Jazz présente maintenant une combinaison intéressante de jeunesse et d’expérience, avec des joueurs polyvalents, tous capables de se décaler sur plusieurs positions. Que ce soit avec un cinq de grande taille ou small ball, Utah peut répondre à toutes les situations. D’ailleurs, Quin Snyder a déjà expliqué qu’il ferait jouer pleinement la concurrence. Cela signifie que les rotations ne seront pas figées dans un premier temps. La plupart des joueurs du banc, tels Alec Burks, Trey Lyles, Boris Diaw, sont en mesure d’intégrer le cinq.
Titulaire tout au long de sa carrière, Joe Johnson pourrait l’être au Jazz mais pour la progression de Rodney Hood, déjà en balance avec Alec Burks, le vétéran serait bien pour amener un cadre en sortie de banc. Pour l’heure, c’est ce qui est prévu.
Rarement épargné par le passé par les problèmes physiques, il ne reste plus à espérer que la santé tienne mais tout semble en place pour intégrer le Top 8 de la conférence Ouest. Hormis Trey Burke, le Jazz perd Trevor Booker, joueur précieux mais pas irremplaçable.
LE + DE L’ÉTÉ : GEORGE HILL
Joueur apprécié partout où il est passé, au point de faire couler quelques larmes à Gregg Popovich le soir de son transfert contre Kawhi Leonard, George Hill est un cadre de la ligue à son poste. Rarement mentionné, il n’en reste pas moins l’ex-meneur d’une des meilleures équipes de l’Est depuis cinq saisons.
Plutôt solide physiquement en dehors de sa saison 2014-15, et âgé de 30 ans seulement, le 26e choix de la draft 2008 a l’aura d’un leader et le caractère nécessaire pour incarner le ciment de l’équipe. Depuis le début de sa carrière, il est le relais de ses coachs et Quin Snyder devrait prendre beaucoup de plaisir à l’avoir à ses côtés. Sa constance au plus haut niveau depuis son arrivée dans la ligue parle pour lui. Utah pouvait difficilement trouver meilleur professionnel sur un poste où il pêchait par manque d’expérience.
LA GROSSE PERTE : TREVOR BOOKER
Si le banc s’est incontestablement renforcé cet été, le départ de Trevor Booker constitue une vraie perte pour Utah tant le joueur s’est montré précieux depuis deux ans. Toujours agressif, athlétique au possible, il apportait énormément d’énergie en sortie de banc et en l’occurrence, Utah n’a plus de profil similaire. Ce n’est pas indispensable et il aura sans aucun doute plus de temps de jeu à Brooklyn, mais le Jazz perd un bon joueur de devoir.
Note : 4 étoiles