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Oliver Miller, think big

Finaliste NBA durant son année rookie, Oliver Miller (50 ans ce 6 avril) disparut peu à peu du paysage NBA à cause de ses kilos en trop. Trop de McDo tue le « Big O »…

Difficile de mener une carrière de sportif professionnel quand on est un gros gourmand et qu’on joue au yoyo avec la balance : 2m06… 150 kg ! « Ce garçon n’a pas sa place en NBA. Des joueurs aussi gros et gras seraient une honte pour notre Ligue. »

Ainsi s’exprime Jerry West, le GM des L.A. Lakers, quelques jours avant la Draft 1992 quand il évoque le cas d’Oliver Miller, pivot poids lourd de l’université d’Arkansas. Quasiment un an plus tard, les Suns reçoivent les Lakers pour un cinquième match décisif au premier tour des playoffs (les séries se jouent alors au meilleur des cinq manches). Pire, nous voilà en prolongations. Oliver Miller, rookie à Phoenix, ne fut pas spécialement en vue durant la confrontation. Il ne choisira pas un autre moment pour savourer sa revanche. Neuf points, cinq rebonds et un contre en 5 minutes. Avec ses compères, Oliver expédie les Lakers en vacances. Jerry West ne fera aucun commentaire, trop occupé à se ronger les ongles. Avec ses 17 points, 14 rebonds et 7 contres sur l’ensemble du match, Miller eut le dernier mot. « Depuis que mon agent m’avait rapporté cette histoire, j’avais quelques comptes à régler. Je crois que c’est fait. »

« Big O », comme on l’appelle désormais avec respect, ne va pas s’arrêter en si bon chemin. Contre San Antonio et Seattle, lors des tours suivants, il reproduit ses performances « d’intimidator ». Jerry West fut un détracteur virulent mais il n’avait pas été le seul à négliger Miller. Plusieurs connaisseurs avaient fait la moue et l’impasse sur le bonhomme. Pourquoi ce rejet ? Début d’explication.

Charles Barkley le prend sous son aile

Mai 1992. Oliver Miller s’inscrit à la draft. Sa dernière saison universitaire chez les Razorbacks n’a pas été mirobolante. Longtemps, il fut perturbé par une vilaine entorse. Deuxième handicap : 150 kg pour 2,06 m, c’est un peu rondouillard. Et les louanges de son coach, Nolan Richardson, n’y changent rien. « J’ai toujours pensé qu’Oliver était un joueur idéal. En perdant du poids, il pourra exprimer toutes ses qualités, étonnantes pour un grand. Il connaît le jeu, il le sent. Et il a de bonnes mains. »

Oublions ce problème de poids. Avec le vingt-deuxième choix de la draft 1992, les Suns prennent le pari. Richardson approuve le recrutement de Miller. « Vous et les fans allez l’adorer », lâche-t-il à Paul Westphal, le coach de Phoenix (aujourd’hui à Sacramento).

Octobre 1992. Début du training camp. Par sa boulimie et sa bonne humeur, Oliver charme son entourage. Charles Barkley le prend sous son aile. On ironise : la rumeur dit que les Suns ont embauché Miller pour permettre à « Sir Charles » de se sentir moins gros… Sur le terrain également, « Big O » séduit. Ses bras très longs et son timing font de lui un défenseur et un rebondeur prometteur. Ses qualités de passeur sont par ailleurs indéniables. « Au lycée, on m’appelait Big Magic. Je regardais Magic Johnson à la télé puis j’allais jouer sur le mur de la maison avec une balle de tennis. J’essayais de reproduire ses passes », se souvient Oliver, grand fan du magicien californien.

Le seul véritable problème est toujours le même : son poids. Mais son attitude est irréprochable. Il accepte la surveillance du préparateur physique des Suns lors des repas. La saison 1992-93 démarre. Miller alterne le bon et le très moyen. La cause de son irrégularité ? Toujours et encore cette surcharge pondérale. Malgré ses efforts, le chiffre de la balance ne baisse pas. Elevé « normalement » à Fort Worth, Texas, Oliver ne s’est jamais privé de nourriture, même s’il déclare ne pas comprendre les raisons de son obésité. Ah, les bons petits plats de maman… Au mois de janvier, les Suns s’impatientent. Les régimes ne donnent rien. Barkley, qui en connaît un rayon en matière de kilos en trop, se souvient : « On l’a aidé. Beaucoup. Les dirigeants devenaient pressants. Oliver n’a jamais abandonné et il a même utilisé les grands moyens. Je suis fier de lui. Sa réussite récompense en quelque sorte mes talents de psychologue… »

Soutenu par ses partenaires, Miller est placé sur la liste des blessés… afin d’entrer à l’hôpital. Pendant quinze jours, il est nourri sous perfusion. Seul bon de sortie : un entraînement spécifique quotidien. 1 500 calories par jour et rien à faire, sinon regarder la télé… et toutes les pubs de bouffe ! Draconien et terriblement efficace. Vingt-cinq kilos de moins. Oliver sort de l’hosto complètement transformé au niveau des sensations et convaincu des bienfaits de la cure. « C’était bizarre… J’avais l’impression de me faire bousculer facilement. »

Depuis, la balance ne bouge plus. Merci qui ? « Toute l’équipe a été importante mais c’est surtout Charles que je remercie. Il m’a aidé tout au long de l’année, sur tous les plans. C’était naturel de l’écouter sachant qu’il avait connu la même situation. Ce fut un peu mon modèle. »

Qu’en pense « Sir Charles » ? « Il ne faut pas que je dise trop de bien de lui, sinon il deviendra une plus grosse star que moi… », lâche le MVP 1993, ravi de son effet.

Les playoffs ont fait naître une nouvelle ambition chez Miller : gagner des titres. « Jouer une finale NBA dès sa première année dans la Ligue, c’est extraordinaire ! Cela donne envie d’y retourner. Et c’est une meilleure habitude que les sucreries, n’est-ce pas… »

Un short plus large que ceux de Zion Williamson et Nikola Jokic réunis

Tout le monde se dit qu’Oliver a encore de longues années devant lui. De grosses années, évidemment. Off court, Miller passe beaucoup de temps avec l’autre rookie de Phoenix, Richard Dumas (voir « Richard Dumas, coke en stock »). A chacun son addiction : la bouffe pour l’un, la cocaïne pour l’autre. Une petite faiblesse qui les perdra.

Au lendemain d’une deuxième saison à 9.2 points, 6.9 rebonds et 2.3 contres, le n°25 des Suns est libéré. Le staff médical désespère de le maintenir à un poids raisonnable. Rien à faire, « Big O » est accro au McDo. Il va faire en quelque sorte carrière sur cette image de pivot lourdaud. Il n’est pas très mobile mais prend de la place de la raquette… et c’est déjà ça. En septembre 1994, Detroit récupère un joueur libre.

Au printemps suivant, Miller est retenu par Toronto, franchise nouvellement créée, dans le cadre de l’expansion draft. C’est au Canada qu’il signera sa meilleure saison NBA en 1995-96 (12.9 pts, 7.4 rbds, 1.4 int, 1.9 ct sur 76 matches dont 72 comme starter). Coupé par les Raptors, il séjourne un an à Dallas, revient à Toronto puis traverse l’Atlantique pour découvrir le championnat grec (Iraklio). De retour aux USA après le lock-out de 1998, il goûte à la cuisine californienne (4 matches sous les couleurs de Sacramento). Phoenix lui offre une nouvelle chance, sans résultats significatifs (51 matches et 6.3 pts en 1999-2000).

Viré des Globetrotters

Il faut bien remplir son estomac… Alors, Oliver fait une pige pour les Harlem Globetrotters et le club polonais de Pruszkow. Coupable de prendre quelques libertés au resto, « Big O » réussit l’exploit de se faire virer des Globetrotters fin 2001… Le communiqué est lapidaire : « Oliver n’a aucune idée de ce que demande, en termes de préparation mentale et physique, le fait d’être un Harlem Globetrotter ».

Miller est grillé dans le milieu. Il prend ce qu’on lui donne. On le voit en Italie en 2002 (Roseto). Retour aux USA. « Big O » devient un basketteur vagabond. Il écume les ligues mineures (CBA, UBA, USBL), fait un passage éclair chez les Pacers en octobre 2002 avant de se voir offrir un strapontin chez les Timberwolves en décembre 2003. Complètement inespéré. Avec le trio Sam Cassell-Latrell Sprewell-Kevin Garnett, Minnesota cartonne. A l’intérieur, Michael Olowokandi, Ervin Johnson et Mark Madsen rivalisent de médiocrité. Le premier est limité à 43 matches. Voilà Miller embauché par une équipe en pleine ascension. Il a du mal à déplacer ses 143 kg dans la raquette mais obtient malgré tout 10 mn de jeu en moyenne (2.5 pts). Il dispute même sa quatrième campagne de playoffs. Postseason historique qui voit les Wolves passer le premier tour pour la première fois de l’histoire, après sept échecs consécutifs. Huit matches au total pour Oliver.

Remercié l’été suivant, le pivot journeyman rebondit à Porto-Rico avant de rendre service chez les Dakota Wizards (CBA), les Texas Tycoons (ABA) puis les Arkansas RimRockers (ABA). Sans doute n’avez-vous jamais entendu parler de la Premier Basketball League, championnat qui regroupe huit équipes évoluant aux Etats-Unis, au Canada et à Porto-Rico. Le Lawton-Fort Sill Cavalry (Oklahoma) est l’une d’elles. La salle, le Great Plains Coliseum, peut accueillir 3 000 personnes. C’est là qu’en mars 2009, Oliver a poursuivi son périple, à 39 ans.

Un passage par la case « prison »

La suite fut hélas encore moins glorieuse puisque « Big O » péta un câble en 2011 lors d’un barbecue en menaçant un convive avec une arme ! Jugé après avoir plaidé coupable en 2012, il purge une peine de cinq années de probation, et il a finalement décidé de rentrer en Arizona où il est devenu vendeur de voitures.

Là-bas, en 2016, il a fait son entrée au Hall Of Fame de l’Université d’Arkansas Sports, avant d’être sélectionné quelques mois plus tard parmi les « Basketball Legends » de la SEC. Deux distinctions qui viennent s’ajouter à celles obtenues dans les ligues mineures comme membre de la All-CBA Second Team en 2003, une sélection pour le All-Star Game de la CBA en 2003, mais aussi Ilchampion de l’ABA chez lui, en 2005, avec les RimRockers d’Arkansas. Pas sûr que ce soit le rêve que poursuivait le Razorback à l’époque de la fac…

STATS

9 ans

493 matches (196 fois starter)

7.4 pts, 5.9 rbds, 2.2 pds, 0.9 int, 1.5 ct

53.4% aux tirs, 11.6% à 3 points, 63.9% aux lancers francs;

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