Le destin d’une franchise NBA va changer ce soir lors de la traditionnelle « Lottery ». Comme chaque année, les équipes non-qualifiées pour les playoffs vont participer à un grand tirage au sort pour déterminer l’ordre de choix de la Draft et savoir qui pourra compter sur les meilleurs prospects de la promotion 2016 pour reconstruire leur franchise.
Cette année, pas de numéro 1 indiscutable comme cela a pu être le cas pas le passé, mais deux têtes d’affiche avec les ailiers Ben Simmons (LSU) et Brandon Ingram (Duke), suivis d’une belle brochette de joueurs talentueux comme Jamal Murray (Kentucky), Buddy Hield (Oklahoma) ou encore Kris Dunn (Providence).
Système introduit en 1985, la Lottery a depuis bien évolué dans son fonctionnement. Petit rappel des règles.
1- QUI PARTICIPE A LA LOTTERY ?
Toutes les équipes non qualifiées aux playoffs. On leur attribue une place théorique, et donc des chances de remporter le premier choix, en fonction leur bilan en saison régulière. Plus une équipe a été mauvaise en saison régulière, plus elle a de chances de choisir en 1er. A l’inverse, les franchises qui ont raté les playoffs de peu ont une infime chance de choisir en 1er.
Après des années de médiocrité, les Sixers vont-ils enfin toucher le gros lot ? A moins que les Lakers n’ouvrent l’ère de l’après-Kobe avec un nouveau « franchise player » à l’horizon ? Ou peut-être que les Raptors obtiendront une nouvelle pièce maitresse dans le Top 10 après avoir récupéré le choix des Nuggets ? Même chose pour les Celtics, qui auront le choix des Nets, et pourraient ainsi empocher un futur Top 3.
2- COMMENT FONCTIONNE LE TIRAGE AU SORT
Depuis 1990, et une réforme du fonctionnement, la plus mauvaise équipe en saison régulière possède 25% de chances de choisir en premier, contre 0,5% pour la 14e équipe. Dans les faits, la NBA utilise désormais 14 balles de ping-pong, numérotées de 1 à 14, et les placent dans une machine qui ressemble à celle du Loto. Au total, il existe 1001 combinaisons possibles (sans tenir compte de l’ordre de sortie des balles. En clair, la combinaison 1-2-3-4 est la même que la combinaison 4-3-2-1). Ces combinaisons sont attribuées aux équipes en fonction de la probabilité souhaitée. La plus mauvaise équipe (Sixers) en reçoit donc 250, contre 5 à la meilleure (Bulls).
Le tirage est effectué par trois fois. Les balles sont mélangées pendant vingt secondes, puis chaque balle est aspirée à dix secondes d’intervalle. Si la combinaison d’une équipe déjà tirée au sort retombe, le tirage est recommencé.
Seuls les trois premiers choix sont tirés au sort. De la 4e à la 14e place, la « lottery » tient compte du classement.
3- QUI A LE PLUS CHANCES DE CHOISIR EN PREMIER ?
Voici le tableau des probabilités (en %) pour chaque équipe. Les Sixers sont assurés de choisir l’un des quatre premiers choix, et s’ils possèdent 1 chance sur 4 de choisir en 1er, ils possèdent aussi plus d’une chance sur trois de sélectionner en 4e. On peut également ajouter que les Sixers ont 44.2% de chance d’obtenir le choix des Lakers (4e ou 5e choix).
Notes
- Lakers – Si le choix des Lakers n’est pas dans le Top 3, il reviendra aux Sixers.
- Brooklyn – Le choix des Nets reviendra aux Celtics.
- Knicks/Nuggets – Le choix le plus favorable reviendra aux Nuggets, l’autre choix reviendra aux Raptors. Les Knicks perdent leur choix.
- Kings – Si le choix des Kings sort du Top 10, il reviendra aux Bulls.
- Wizards – Le choix des Wizards reviendra aux Suns, sauf en cas de Top 3.
4- À QUI PERD GAGNE
Les Sixers peuvent donc être les grands gagnants s’ils obtiennent pas exemple le 1er choix et le 4e choix (via les Lakers), mais pourraient également être perdants s’ils n’obtiennent que le 4e choix (via leur pick). Pareil pour les Lakers, qui ont l’occasion de repartir sur d’excellentes bases avec un numéro 1 ou 2 mais il ont près d’une chance sur deux de perdre leur choix et de repartir bredouilles. Les deux franchises newyorkaises vont quoi qu’il arrive perdre leur choix au profit des Celtics (Nets) et des Nuggets/Raptors (Knicks).
5- EST-CE QUE LA LOGIQUE EST RESPECTÉE ?
Même si elle possède 25% de chances de tirer le gros lot, la lanterne rouge du championnat n’a empoché le premier choix que quatre fois depuis 1990. Il s’agissait des Nets en 1990, des Cavaliers en 2003, du Magic en 2004, et des Timberwolves l’an dernier, qui ont mis fin à plus de dix années de malédiction pour la plus mauvaise équipe de la ligue.
Sur les dix dernières années, cinq vainqueurs avaient moins de 10% de chance de l’emporter dont les Bulls en 2008 (1.7%, Derrick Rose), les Cavs en 2011 (2.8%, Kyrie Irving) et encore les Cavs en 2014 (1.7%, Andrew Wiggins, plus tard échangé contre Kevin Love).
(visuel : Tankathon)