Sur le banc des Raptors, avant le match, DeMar DeRozan regarde dans le vague en face de lui. Pendant ce temps-là, l’assistant Alex McKechnie se démène avec un lacet qu’il serre autour du pouce droit de son arrière All Star.
Des lacets « à un million de dollars »
L’idée derrière ce traitement original : compresser volontairement les chairs de sorte que le sang afflue dans la zone touchée, et dès lors, atténue la douleur. Même s’il a été touché à nouveau pendant le match, étant obligé de retourner aux vestiaires un bref instant, le coup du lacet a plutôt bien fonctionné pour DeMar DeRozan (34 points à 11/22 aux tirs).
« Ce sont des lacets à un million de dollars, c’est tout ce que je peux dire, » plaisantera après coup l’intéressé.
Mais sans rire, les Raptors ont longtemps joué avec le feu. Après un démarrage canon, ils se sont encore fait peur en laissant revenir le Heat. En s’endormant sur leurs lauriers, comme souvent. Mais cette fois, à domicile, ils ont réussi à terminer le travail, avec notamment 20 des 24 points des Raptors en dernier quart inscrits par le duo Lowry-DeRozan.
« On a voulu être agressif. On l’a été pendant les deux séries de playoffs mais nos tirs n’ont pas voulu rentrer, » souffle DeRozan sur le site officiel des Raptors. « On s’est dit qu’on devait continuer à se montrer agressif. Les choses allaient bien finir par tourner. »
Evidemment décriés et critiqués, Lowry et DeRozan ne se sont pas défilés. À l’image du premier qui s’est remis à l’entraînement dans un Air Canada vide après la défaite du match 1 après prolongation (au terme d’un 3/13 aux tirs), les deux leaders ont fait front. Et hier soir, ils ont retrouvé leur dynamique.
Lowry et DeRozan pour l’histoire ?
« Ce sont nos gars. On peut les dénigrer tant qu’on veut et discuter de leur horrible pourcentage aux tirs, mais ils n’ont pas oublié comment mettre le ballon dans le panier. Ça ne s’oublie pas comme ça, » explique Dwane Casey dans le Toronto Sun. « On ne sait pas quand ça va revenir mais on espère que ce sera dans cette série. On a foi en eux. Ils nous ont porté pendant toute la saison. Et voilà comment ils répondent quand on doute de leur capacité à scorer. Il faudra remettre ça au prochain match. »
Si la perte sur blessure de DeMarre Carroll pourrait peser sur la fin de la série (en face, celle de Luol Deng aussi), Toronto n’est plus qu’à une victoire d’une finale de conférence. Une première dans l’histoire du club canadien.
Forcément une bonne nouvelle donc de voir Kyle Lowry et DeMar DeRozan cumuler 59 points, 14 rebonds et 8 passes et reprendre leur place au sommet de la hiérarchie de leur équipe. Dans cette configuration, les Raptors ont réussi la meilleure saison de leur histoire, et les voilà avec deux balles de match.
« Quand tu vois tes All Stars marquer et retrouver leur rythme, ça redonne de l’énergie à l’équipe, » conclut Cory Joseph. « Ça te donne encore plus envie de jouer mieux encore. Ils se nourrissent l’un de l’autre. Et ça fait plusieurs années qu’ils font ça. »
Un dernier effort et le duo d’amis de Toronto aura pour de bon écrit son nom dans les livres d’histoire.