Austin Rivers : « Le grand public a pu voir que j’adorais jouer au basket »

C’est l’un des héros de ces playoffs (qui sont encore loin d’être finis). Austin Rivers (23 ans), le visage en sang, revient finalement sur le parquet des Blazers malgré 11 points de suture et finit le match avec 21 points dans la cruelle élimination des Clippers. 

Une saison charnière

Longtemps décrié, simplement parce qu’il est le rejeton de Doc, ancien joueur et coach NBA, Austin a enfin pu démontrer, sur la plus grande scène, que son jeu était bel et bien la raison principale de sa présence dans la Grande Ligue.

« Il y a tellement de choses qui circulent de nos jours. Du coup, on ne sait plus si c’est vrai ou inventé. Mais là, le public a pu voir que je suis un gars qui adore le basket. Même dans ces conditions, je voulais continuer à jouer. Et après le match, j’ai regardé les réactions et c’était fou. Un virage à 180°. Quand j’étais à la Nouvelle-Orléans, je ne pouvais pas dire la moindre chose sans me faire bâcher sur les réseaux sociaux. Et là, c’est l’opposé. Jamal [Crawford], qui m’a beaucoup apporté toute la saison, m’a dit que ça allait arriver. Et j’en suis très heureux. Mais je n’aurais pas pu le faire sans mes coéquipiers. »

Avec la bienveillance de son coéquipier Jamal Crawford, qui exprimait sa fierté récemment, Austin Rivers a effectivement passé un cap définitif avec ses dernières prestations en playoffs. Et puis maintenant, une semaine après le choc, il va enfin pouvoir retrouver toute sa vision.

« Ça y est, je peux voir [avec mon oeil gauche, ndlr]. C’était assez gonflé pendant trois jours. Je ne pouvais quasiment rien voir. Mais on va m’enlever les points de suture ce samedi matin. J’ai hâte, » explique-t-il dans le podcast The Vertical. « Dès que j’ai été touché, j’ai senti que ça allait être grave. J’ai pris un sacré choc, je savais que c’était un coup de coude mal placé. Je me suis douté que j’étais coupé, et que ça allait pisser le sang. »

Il en faut néanmoins plus pour dissuader le jeune Rivers.

« On m’a ramené dans les vestiaires et les gars du staff commençaient à dire qu’il fallait prévenir Doc que j’étais out pour la soirée. Je leur ai dit : attendez un peu. De quoi il s’agit déjà ? J’avais deux coupures, une au-dessus et une en-dessous de l’oeil. Malgré tout, je voulais continuer à jouer. Je devais jouer ! On était déjà sans Chris et Blake. Je savais que Jamal aurait été énervé contre moi si je n’étais pas revenu. Doc et Sam [Cassell] m’ont demandé sur le banc si j’étais prêt à rentrer. Je leur ai répondu qu’on pouvait essayer. »

Austin Rivers s’est fait un prénom

Malgré l’élimination en playoffs, une déception difficile à avaler, Austin Rivers et les Clippers devraient repartir à la conquête du titre dès l’an prochain, avec la même équipe ou presque. En tout cas, le trio majeur sera encore là. Et Austin à leur côté, avec un statut… et une popularité revue à la hausse ?

Arrivé en NBA en 2012, après seulement une saison NCAA à Duke, il ne regrette pas son choix du « one and done ». De la même manière, il ne regrette pas d’être venu (dans la gueule du loup) aux Clippers où son père était déjà en place.

« Je savais bien que ça serait plus dur pour moi. Doc m’a carrément dit à un moment donné que si je n’arrivais pas à prouver que j’avais ma place dans l’équipe, il serait obligé de me laisser partir. Il n’allait pas prendre le risque de me re-signer si je n’avais pas fait mes preuves. Et derrière, je n’aurais plus ma place dans la ligue. Quand ton père te dit ça, ça met la pression. Mais je n’aurais pas voulu être traité différemment. Je ne veux pas de faveur. Je me souviens de mon premier match [avec les Clippers] contre Cleveland. J’ai voulu jouer directement mais c’est le pire match de ma vie [12 minutes et 0/4 aux tirs, ndlr]. Mes proches me disaient après le match, « mais qu’est-ce que tu as fait ? pourquoi as-tu accepté de jouer à LA [avec Doc Rivers] ? Et c’est Matt Barnes qui m’avait soutenu. Il m’a dit que tout irait bien si je continuais à bosser. »

Tenant bien à expliquer que sa relation avec son père est au beau fixe et qu’il ne voulait absolument pas dire que Doc avait été un mauvais père, Austin Rivers est néanmoins devenu quelqu’un. En se faisant un prénom.

https://www.youtube.com/watch?v=NNRKMF2ZcYg

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.