En trois matchs dans ce premier tour face à Memphis, Tim Duncan n’a foulé le terrain que 20 minutes en moyenne. Lors du Game 3, son total est même tombé à 14 minutes. Les Spurs dominent et n’ont guère besoin d’employer leur intérieur mais c’est davantage à cause de la configuration « small ball » proposée par Dave Joerger que Gregg Popovich n’utilise pas plus le futur Hall of Famer. Dans un jeu de plus en plus petit où un ailier peut jouer pivot, la présence de Tim Duncan sur un terrain apparaît parfois anachronique, voire vaine.
« C’est vers là que la ligue se dirige, » a t-il confirmé ce weekend au San Antonio Express-News. « Nous avons fait des ajustements dans cette optique, c’est comme ça. Tout le monde joue comme ça maintenant donc nous sommes aussi capables de le faire. »
Un jeu trop rapide pour un pivot de 39 ans
Pour le faire, Gregg Popovich doit donc remiser le vétéran sur le banc. Cette situation s’est déjà reproduite à plusieurs reprises cette saison, sans que l’intérieur ne bronche.
« Timmy est un peu plus vieux maintenant, donc ce jeu très petit est plus difficile pour lui. » expliquait son coéquipier Danny Green au Bleacher Report à la fin de saison. « Nous essayons de ralentir le jeu autant que possible mais souvent, les arrières se déplacent si rapidement que c’est plus compliqué pour lui, maintenant, à son âge et sur une jambe. Il joue depuis tellement longtemps sur une seule jambe. C’est dur, vraiment dur et quand vous avez des gars qui shootent à dix mètres, c’est compliqué de demander à des grands de défendre, même des grands plus jeunes avec leurs deux jambes. Tim est toujours suffisamment polyvalent pour défendre sur n’importe qui mais c’est préférable qu’il se repose pour d’autres matchups. »
Toujours prompt à vanter le collectif, Tim Duncan ne s’apitoie pas sur son sort et salue la construction de son équipe, à même de répondre aux différents stratagèmes adverses.
« Nous avons changé de cinq un paquet de fois pour obtenir la bonne combinaison. » a t-il expliqué. « Pop est le meilleur dans cet exercice et les gars sont prêts à jouer quel que le soit leur rôle. Il y a tellement de combinaisons qu’il peut utiliser. On a pu le voir lors du Game 3, où il n’a cessé de changer jusqu’à ce qu’il trouve celle qui marchait. »
« Je veux jouer mais je suis ici pour gagner »
Si les Spurs retrouvent le Thunder lors du tour suivant, Tim Duncan aura sans doute davantage d’opportunités de jouer face à Steven Adams ou Enes Kanter, un scénario qui semble déjà le travailler en bon compétiteur qu’il est.
« C’est les playoffs et je veux jouer, mais je suis ici pour gagner. » a t-il répondu. « Qu’importe ce que ça nécessite. »
Or, un autre adversaire pourrait l’obliger à squatter le banc plus qu’il ne le désire : Golden State. Si, d’aventure, les deux équipes se retrouvaient en finale de conférence, Tim Duncan pourrait rester au repos la majeure partie du temps. Cette saison, il n’a disputé que deux des quatre matchs face aux Warriors et lors de la seule victoire des Spurs où il fut participant, il n’a foulé le terrain que huit minutes afin que Gregg Popovich puisse répondre à Draymond Green avec Boris Diaw en titulaire poste 5.
« Pop est à un stade, et Tim a un stade de sa carrière, où il ne lui demandera pas de courir après Draymond mais Boris peut le faire. » commentait Alvin Gentry, l’actuel coach des Pelicans et ex-assistant des Warriors. « Et cela oblige les Warriors à mettre quelqu’un sur Boris, qui est un grand joueur de post-up et un grand facilitateur. C’est le jeu du chat et la souris, et Tim se fiche de ne pas jouer ou de jouer moins. Tout ce dont il se soucie est le résultat. C’est tout. »
Le temps passe et si Tim Duncan reste, le jeu évolue et dans ce contexte, son influence est de plus en plus limitée. Mais les Spurs gagnent et c’est bien là le principal.