Elfrid Payton veut devenir un danger extérieur

elfrid-payton Avec 30 tirs à trois points réussis sur toute la saison, Elfrid Payton sait déjà ce qu’il va faire cet été. Le jeune meneur du Magic a son programme estival tout tracé devant lui.

Parmi les « sophomores », Payton semble avoir un peu stagné cette année, du moins en termes statistiques : 9 points, 6 passes, 4 rebonds l’an passé et 11 points, 6 passes, 4 rebonds cette année. S’il y a bien un aspect de son jeu à travailler, c’est le tir extérieur. Payton le sait : il doit progresser à trois points pour passer un cap.

Un frein au Magic

« Il doit réussir suffisamment de tirs extérieurs pour que son défenseur reste dans son espace et ne recule pas devant lui. Car derrière, ça dérange tout notre spacing, » analyse Scott Skiles.

Explosif sur son premier pas, bon dribbleur et passeur de qualité, Payton n’en reste pas moins un shooteur médiocre, largement sous le niveau moyen de la NBA. De 11 tirs à trois points réussis lors de sa saison rookie pour 26% de réussite derrière l’arc, le meneur titulaire d’Orlando a un peu progressé en terminant donc à 30 tirs rentrés pour 33% de réussite. Mais c’est évidemment bien insuffisant… pour mener son équipe en playoffs, notamment, et être un danger en attaque.

Comme d’autres meneurs actuels tels qu’Eric Bledsoe, Ricky Rubio, Jrue Holiday, Mike Conley ou encore Tony Parker, Payton est un joueur qui se repose essentiellement sur ses qualités athlétiques pour déborder son adversaire direct. Comme notre TP national, dont il étudie le jeu assidûment, Payton marque l’essentiel de ses points en pénétration.

Le problème, c’est que Payton n’a pas l’arme fatale de Parker : le fameux floater, qui permet de marquer des points dans la peinture tout en évitant les contreurs. A l’inverse du vétéran des Spurs (qui a depuis ajouté le tir extérieur à son arsenal, à force de répétitions avec Chip Engelland notamment), Payton se fait bien souvent bâcher. Ce fameux manque de spacing souligné par coach Skiles…

« Je m’entraîne encore plus, en allant le plus vite possible, » explique Payton dans Sports Illustrated. « J’essaie aussi de penser à d’autres façons de finir mon geste. Tout le reste, ce sera une question d’instinct une fois dans le match. Je m’entraîne à varier les plaisirs : main droite, main gauche, feinte de tir, panier renversé, ce genre de choses. Plus tu t’entraînes, plus tu auras de bonnes habitudes en match. En match, c’est l’instinct qui parle. »

Un peu de Tony Parker, un peu de Chris Paul

Une autre solution, c’est de développer un tir plus fiable dans le petit périmètre, à l’image de Chris Paul. Outre Parker, Payton épluche donc scrupuleusement les matchs de la star des Clippers pour s’approprier certains de ses mouvements estampillés.

« J’adore son jeu, ne serait-ce que comment il arrive toujours à trouver ses positions préférentielles. Il a son petit tir à mi-distance, son floater. Les défenseurs sont souvent si concentrés sur sa qualité de passe qu’il obtient des layups faciles parce qu’on croit qu’il va faire la passe à l’extérieur ou lancer un lob. »

Déjà maître dans l’art du contretemps, du changement de rythme ou autres dribbles croisés, Payton doit désormais ajouter une vraie menace au scoring pour devenir un meneur qui compte en NBA. Et puis, évidemment, pour qualifier son Magic en playoffs.

« Souvent, quand les gars ne pensent pas que je vais shooter, j’arrive à me faufiler jusqu’au cercle. Je prends ce qu’on me propose. Et puis après, avant que tu t’en rendes bien compte, il y a des aides défensives, des impasses et des gars ouverts à trois points. Personne ne veut lâcher de layup. Au moins, les défenses respectent ma capacité à aller au cercle. »

À 22 ans seulement, le produit de Louisiana-Lafayette est encore en formation. De la même manière qu’Orlando a investi sur le long-terme avec Aaron Gordon, Elfrid Payton est un projet au long-cours pour le Magic. Avant d’entamer sa troisième année, il serait néanmoins de bon ton de montrer une réelle amélioration de son geste de tir à l’avenir. Dans la négative, son duo si prometteur avec Victor Oladipo pourrait bien être cassé.