Domantas Sabonis, la dernière merveille du Tsar System

Eliminé par Syracuse sur le parquet du United Center de Chicago, après une fin de match qui les a vus dilapider une avance de 9 points, les Bulldogs de Gonzaga sont sortis la tête basse de la « folie de mars ».

Un pivot à l’ancienne

Un peu comme à la grande époque d’Adam Morrison, Gonzaga a craqué sur les derniers hectomètres d’une course qu’ils avaient pourtant maîtrisée de la tête et des épaules auparavant… La dure loi du tournoi final en NCAA.

Auteur de 20 points, 14 rebonds et 3 contres de moyenne sur la March Madness, Domantas Sabonis n’a lui pas grand-chose à se reprocher. Incapables de le trouver face aux Orangemen, ses coéquipiers se sont condamnés à une triste fin, mais le fiston de la légende balte a quant à lui été une des belles révélations de la March Madness, terminant notamment à 19 points (8/12 aux tirs), 17 rebonds et 5 contres dans ce revers crève-coeur !

« Il est comme un tigre de Sibérie »

Si Buddy Hield est (de loin) le joueur qui impressionne le plus, le pivot gaucher des Zags a abattu un boulot assez monstrueux dans les raquettes, tenant par exemple Jakob Poetl, le meilleur joueur de la Pac 12, à 5 points seulement (contre 17 points, 9 rebonds sur l’année) alors que lui finissait à 19 points, 10 rebonds et 3 passes.

« Il n’est jamais pris à contre-pied. » savoure Mark Few, son coach à Gonzaga, sur ESPN. « Il bouge tellement bien. Je l’appelle souvent « gros chat » mais en fait, il est comme un tigre de Sibérie, un tigre qui pèse 450 kilos. Il est massif mais il est agile. Il a le meilleur jeu de jambe que j’ai vu sur un intérieur. »

Pas forcément très athlétique, et pour tout dire, un peu pataud, Sabonis a néanmoins déjà pour lui un arsenal de mouvements offensifs à faire pâlir bon nombre de joueurs NBA (n’est-ce pas Dwight Howard ?). Fort d’une belle technique dos au jeu, le sophomore de Gonzaga est une bête au poste bas.

« Ça me vient presque naturellement. J’essaie simplement de lire la défense. Mon père est évidemment une des raisons pour lesquels je joue comme ça. » confirme Domantas. « Il m’a aidé pour beaucoup de choses, dans l’agressivité et puis en me montrant tous les petits trucs qui te permettent d’avoir un avantage. »

Dans le Top 10 de la prochaine draft ?

Et puis, comme papa, c’est un sacré personnage. Un gagneur !

« Je veux gagner si fort. Je déteste perdre. » ajoute-t-il dans le New York Post. « Sur le terrain, je veux faire tout ce que je peux pour mes frères. Mon père me dit toujours d’être agressif et d’être à l’aise, de ne pas avoir peur de jouer mon jeu. »

Et pour cause, il ne faut pas s’attendre à des dunks de mammouths, comme son père (avant les opérations à répétition), mais plutôt à un clinic de feintes et de petits tirs près du cercle. Avec le temps, Domantas a également élargi sa panoplie avec un tir de loin de plus en plus efficace, dans le périmètre notamment.

Malgré tout, certains spécialistes voient d’un mauvais oeil sa mécanique de shoot un peu raide pour la distance NBA. Du haut de ses 2m11, le pivot lituanien de 19 ans a cependant le temps de parfaire sa technique de tir. Et c’est bien là son prochain checkpoint.

Avec un tir plus fiable dans le petit périmètre, il pourra être encore plus destructeur dans ses attaques du cercle où sa technique fait merveille. Projeté pour le moment dans le Top 20 de la prochaine draft (voire Top 10 pour les plus aventureux), celui qui est passé par Malaga, et a obtenu une médaille d’argent cet été à l’EuroBasket, est en tout cas en route pour une belle carrière.