En mars dernier, C.J McCollum est le troisième arrière shooteur des Blazers, derrière l’homme de fer Wes Matthews et Arron Afflalo, recruté comme un 6e homme de luxe par le front-office de Rip City. Autant dire que le natif de Canton, dans l’Ohio, était parti pour continuer de cirer le banc, condamné à attendre son heure en travaillant son jeu aux entraînements et aux échauffements d’avant-match. Puis Matthews s’est blessé, Afflalo a déçu et le sophomore s’est retrouvé promu. Comme il l’a toujours réussi depuis le lycée, le 10e choix de la draft 2013 a immédiatement assumé. Il a scoré.
Le bourreau de Duke en 2012
Un mois après il tourne à 15,6 pts et rabat les cartes de l’intersaison pour Neil Olshey : Portland a trouvé le futur alter ego de Damien Lillard, il n’est pas nécessaire de prolonger Matthews à prix d’or ou de retenir Afflalo. Cinq ans plus tôt, arrivé en plein anonymat dans la petite université de Lehigh, il termine sa compagne freshman comme meilleur rookie et meilleur joueur de la Patriot League. Deux ans après, il passe 30 pts à la défense de Duke, éliminé au premier tour du tournoi NCAA.
C’est alors la sixième fois seulement dans l’histoire de la March Madness qu’une tête de série n°15 tape un n°2. Fin octobre 2015, pour le match d’ouverture des Blazers et sa première titularisation NBA, celui qui porte le n°3 en hommage à son idole d’enfance Allen Iverson, bat son record en carrière avec 37 pts inscrits face aux Pelicans. McCollum, c’est l’anti-diesel.
« J’ai préparé ce match en sachant que j’allais être dans le cinq le reste de la saison. Je savais que l’équipe avait besoin de moi et jouer dans cette franchise aux côtés d’un All Star c’est une opportunité exceptionnelle » commente le jump-shooteur de Rip City sur le site de la NBPA. « Pour moi commencer la saison comme titulaire était la récompense de tout mon travail. Jouer aussi bien ce soir là pour la première était juste la cerise sur la gâteau. »
Une progression historique
Utilisé également au poste 1 en doublure de Lillard, le double MVP de la Patriot League réalise une saison historique : s’il est élu MIP dans trois mois – et le contraire serait une énorme surprise – McCollum sera le lauréat avec la deuxième plus grosse progression de l’histoire au scoring. Avec ses 13,9 pts de différence entre la saison passée et l’actuelle, le Blazer ferait mieux que Zach Randolph en 2003 et Don MacLean en 1994. Il resterait par contre derrière l’intouchable Dale Ellis et son différentiel de 17,8.
« Franchement je ne pense pas à ça, je le vois sur Twitter et quand on m’en parle mais je me concentre sur mon jeu », assure l’intéressé.
Du côté de son coach, on est simplement satisfait qu’un jeune du club puisse s’épanouir et exploiter son potentiel.
« C.J a répondu à nos attentes. Nous avions confiance en lui, à juste titre. Il a bossé dur ces deux dernière saisons, surtout sur son dribble et son maniement du ballon. Il s’est donné les moyens d’en être là aujourd’hui » conclut Terry Stotts.
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.