Sonny Weems, du froid de Moscou au désert de Phoenix

Si les Suns vont très mal en ce moment, avec 13 défaites sur leurs 14 derniers matchs, Sonny Weems a profité d’une hausse de son temps de jeu pour se montrer cette semaine. 

Un observateur attentif du jeu

Auteur d’un match à 10 points, 6 rebonds, 5 passes et 2 interceptions contre Boston vendredi dernier, Sonny Weems s’est rappelé au bon souvenir des fans NBA, qui l’ont sans doute un peu oublié depuis son hiatus de quatre ans en Europe. Il faut dire que son dernier match en double figure remontait au 6 avril… 2011 !

Parti au Zalgiris Kaunas pendant le dernier lockout de 2011, l’arrière a ensuite signé CSKA Moscou. Il y est resté trois saisons. Et forcément, outre son salaire confortable, le natif de l’Arkansas a été marqué par son expérience russe.

« La Russie, c’est un monde à part. Au CSKA, on avait notre avion privé. Il y avait le président [Poutine] qui venait voir nos matchs. Je n’ai pas encore rencontré le président américain, mais j’ai déjà vu le président russe, » expliquait-il récemment dans Vice. « En Grèce ou en Allemagne, il y a des fans assez fous ! Ils jettent des piles, ils crachent sur les joueurs, ils ont des fumigènes ou fument des cigarettes pendant le match. C’est assez dingue là-bas. »

Revenu dans le giron de la NBA, monde lyophilisé et standardisé, Sonny Weems se rend bien compte de l’évolution du jeu américain… sous l’influence de l’Europe.

« Ils prennent en fait pas mal d’idées du jeu européen, ce que les Spurs font depuis un certain temps déjà. La NBA était en retard à ce niveau-là. En Europe, on apprend à jouer plus patiemment. Il n’y a pas de trois secondes défensives là-bas et il faut donc faire plus bouger le ballon, savoir lire les défenses et jouer sur demi-terrain. Ça m’a beaucoup aidé à progresser. Il faut pouvoir être capable de tirer de loin quand on joue là-bas. »

Patience à Phoenix…

Pour Sonny Weems, qui a joué sous les ordres de l’actuel assistant de San Antonio, Ettore Messina, à Moscou, cette pige sur le Vieux Continent a été plutôt positive. Plus complet en attaque et meilleur en défense, il avait bon espoir de trouver du temps de jeu chez les Suns. Mais, malheureusement, la saison de Phoenix a rapidement tourné au vinaigre.

Du coup, l’ancienne option n°1 au CSKA se retrouve à picorer des miettes de temps de jeu dans une équipe sans aucun fonds de jeu. Un beau gâchis !

« C’est assez difficile de ne pas pouvoir jouer beaucoup, comme j’aimerais. Et surtout comme je sais que je peux le faire… Mais c’est un business et les choses changent rapidement dans cette ligue. Je dois simplement rester patient. »

Et puis, cet exil de quatre années n’a pas été si mauvais pour Sonny Weems. Il a vu du pays avec ses campagnes européennes et surtout, il a mis à l’abri sa famille. De quoi lui donner le sourire, dans n’importe quelle situation…

« Je suis très heureux de voir ma famille et de voir comment ils peuvent vivre maintenant. Ils peuvent faire des choses qu’ils ne faisaient pas avant et ça valait donc la peine de le faire. Si je devais y retourner, je le ferai à nouveau sans problème. »

Reste maintenant, à 29 ans, à pouvoir saisir sa chance en NBA. Il en a le niveau, il faut désormais le prouver.

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.