Pour Derrick Rose, la galère continue…

Né à Chicago, quelques mois après que Michael Jordan a remporté son premier titre de MVP, Derrick Rose a grandi en rêvant de porter un jour le même maillot que son idole.

Vingt ans plus tard, son rêve se réalise lorsqu’il est drafté par sa franchise de cœur en première position. En 2010-11, l’histoire se transforme même en conte de fées lorsqu’il devient le plus jeune MVP de l’histoire. Malheureusement, elle tournera au cauchemar un an après, un soir de playoffs, lorsque Rose se rompt les ligaments croisés.

S’en suit alors trois saisons de galère (61 matches joués en 3 ans), marquées par de graves blessures qui continuent de le gêner (blessé au genou, il a dû abandonner cette nuit), mais Rose reste optimiste.

« Je me sens bien aujourd’hui, mais ça va encore prendre du temps, » confiait-il à ESPN avant le match contre Milwaukee. « Je sais que c’est un processus et tout ce que je dois faire, c’est tirer le meilleur de chaque jour et essayer de devenir le meilleur athlète possible. »

Une confiance toujours présente

Rupture des croisés du genou gauche en 2012, déchirure du ménisque du genou droit en novembre 2013 puis de nouveau en février 2015, pour finir sur une fracture du plancher orbital dès le premier jour du training camp 2015, Rose aurait pu perdre tout espoir. Au lieu de ça, il en est ressorti grandi.

« En tant que personne, je suis plus patient que je ne l’étais en arrivant dans la ligue, avant les blessures. Vivre tout ça m’a rendu plus mature. J’ai une vie super, je ne peux pas me plaindre. Nous gagnons des matches, je suis en bonne santé, ma famille se porte bien. Il n’y a rien dont je puisse me plaindre. »

Quant aux critiques, il n’y prête pas attention, même lorsque celles-ci viennent des fans des Bulls, forcément frustrés par ce sort qui s’acharne sur celui qui devait ramener la franchise au premier plan.

« Mon amour pour la ville est toujours le même. Je ne peux pas en vouloir aux gens pour leurs opinions. Ils ont le droit de dire ou de penser ce qu’ils veulent et quoi qu’ils disent, cela n’affecte pas ma vie […] Tout ce que je peux faire, c’est en rire car ils me jugent sur une chose : les blessures. Ils ne savent pas qui je suis en tant que personne. Je n’ai jamais manqué de respect à qui que ce soit ou fait du mal à quelqu’un. »

Se battre pour revenir au premier plan

Toujours bien décidé à passer toute sa carrière aux Bulls – « Evidemment [que je veux prendre ma retraite ici]. Evidemment. » – Derrick Rose n’a rien perdu de sa passion pour le basket.

Les blessures l’ont touché physiquement, mais elles auraient pu aussi le détruire moralement. Au lieu de ça, le meneur est toujours debout et s’est trouvé une nouvelle source de motivation pour revenir au plus haut niveau.

« C’est le but [de revenir à son niveau de MVP]. C’est le but. Je ne fais pas tout ça juste pour le faire. Je fais tout ça pour mon fils. Il est tout pour moi. Il est la raison pour laquelle je me lève le matin et pour laquelle je m’entraîne aussi dur […] J’ai la foi. C’est pour ça que j’ai enlevé mon masque. Je n’étais pas censé le faire mais je l’ai fait parce que je ne voulais pas donner l’impression de me cacher derrière quelque chose. »

Après un début de saison difficile (13.4 pts à 35.7% en novembre), Derrick Rose retrouve petit à petit la forme (15.3 pts à 41.4% en décembre et 18.5 pts à 49.2% en janvier). Certes, cela reste bien loin de ce qu’on imaginait pour lui sans ces blessures, mais après tout, il n’a que 27 ans et qui sait le joueur qu’il peut encore devenir ?

Lui-même avoue que c’est « un mystère » et il travaille chaque jour un peu plus dans l’espoir de le découvrir. En espérant qu’il ne sera pas ralenti systématiquement dans sa quête par un corps qui continue de lui envoyer des signaux.