Adam Silver l’a déjà annoncé à de multiples reprises : la publicité sur les maillots est inévitable. Mais deux ans après sa prise de fonction en NBA, les maillots de match sont encore vierges de tout logo publicitaire. La raison de ce retard ? Le système de répartition des revenus entre les franchises et l’avantage structurel des grandes villes sur les petits marchés, sur le plan économique.
Le patron de la NBA souhaite que l’équité entre les 30 franchises soit préservée et la question de la publicité sur les maillots pourrait encore contribuer à creuser le fossé déjà important entre les franchises comme les Knicks ou Lakers d’un côté, et les Bucks ou les Pacers de l’autre.
« L’une des raisons pour lesquelles nous n’avons pas avancé sur ce dossier est notre système complexe de partage des revenus, » explique le commissioner de la NBA au micro de The Lowe Post. « Si certains marchés ont de meilleurs résultats et voient leur revenus croître de façon exponentielle, alors tout ceci peut devenir compliqué à gérer. Au regard du fonctionnement de notre système de partage des revenus, cela pourrait engendrer une forte baisse des revenus pour certaines équipes. Certaines personnes pourraient répondre : ‘En quoi cela a-t-il de l’importance ?’ Au bout du compte, la finalité pour nous est de garantir la parité entre les franchises dans cette ligue. Nous ne voulons pas d’un système où certaines équipes puissent dépenser beaucoup plus d’argent que d’autres. »
Préserver l’équité entre toutes les franchises est l’une des missions principales d’Adam Silver et il ne veut en rien risquer de briser l’équilibre actuel.
« C’est notre cheval de bataille, » ajoute Silver. « Nous ne voulons pas qu’un groupe de franchise soit laissé pour compte alors que certains marchés, logiquement les plus gros, puissent vendre un espace publicitaire pour plus cher (appelons cela un patch, un logo sur le maillot, pas quelque chose d’énorme comme les maillots de football que l’on peut voir en Europe). Mais ces franchises là auraient plus de succès pour vendre ce patch. Et généreraient donc de plus gros revenus. Dans le même temps, les plus petits marchés ne verraient pas leurs revenus progresser de la même façon et ne pourraient donc pas dépenser les mêmes montants pour payer les joueurs, rénover leurs installations, et investir dans toutes ses choses qui sont nécessaires si l’on ambitionne de décrocher un titre de champion. Voila mon plus gros souci et nous allons continuer à surveiller cela pour nous assurer que cela n’aura aucun impact sur la capacité des équipes à être compétitives. »
Aujourd’hui, plusieurs autres éléments donnent déjà un avantage substantiel aux gros marchés : la vente des droits TV locaux, la vente des produits dérivés, ou encore la vente de billets, plus chers dans les gros marchés que dans les petits. Quoi qu’il arrive avec la publicité sur les maillots, les gros marchés auront toujours plus d’attractivité que les petits.
À la ligue de savoir gérer cet équilibre, probablement lors des prochaines négociations sur la nouvelle convention collective…