« 33-2, c’est le bilan d’une super équipe de lycée, pas d’une équipe NBA. »
Sur cette assertion révélatrice d’un sincère étonnement, Klay Thompson écarquille les yeux et termine sa phrase comme si lui même n’y croyait pas. Quelques secondes avant, l’arrière des Warriors avait utilisé l’adjectif « surréaliste » pour définir le début de saison du champion en titre, qui sont en avance d’une victoire sur le parcours des Bulls 1995-1996. Après 31 matches le 6 janvier 1996, Michael Jordan et ses taureaux s’étaient inclinés à trois reprises, à chaque fois à l’extérieur (Orlando, Seattle, Indiana). « Je ne pensais pas qu’on serait aussi bon aussi vite », confesse Thompson.
Et le plus inquiétant pour les autres candidats au titre, c’est que Golden State dispose encore d’une marge de progression.
« Nous ne sommes pas encore à 100% sur 48 minutes »
« Je ne crois pas que nous soyons encore à notre meilleur niveau », estime Stephen Curry. « Nous sommes réguliers et nous trouvons toujours une manière de gagner un match mais nous n’arrivons pas encore à être à 100% pendant 48 minutes. Nous le sommes sur 36 minutes et ça induit toujours un passage pénible pendant lequel nous avons plus de mal. »
L’analyse par Draymond Green de la facile victoire face aux Lakers mardi soir conforte le MVP dans l’auto-critique d’une formation pourtant quasi injouable depuis l’ouverture des hostilités fin octobre.
« Nous les avons trop longtemps laissés dans le match. Le 22-0 en fin de troisième quart-temps aurait dû être fait plus tôt. Nous avons été bons sans avoir été brillants », regrettait sans amertume l’ailier aux sept triple double cette saison.
Les Cavs, les Bulls, le Thunder, les Spurs ou encore les Clippers sont donc prévenus, Golden State ne les prend pas en traître, le tenant du titre va encore progresser. Pour les frères filoche, ce n’est qu’une question de temps – « et nous ne sommes pas pressés car c’est plus tard qu’il faudra être au sommet », dixit Curry.
« Le ballon trouve le joueur libre presque naturellement »
Au cœur du système gagnant pérennisé par Luke Walton, un QI basket qui permet de « refuser un bon shoot pour aller en trouver un encore meilleur », assure le MVP, et une confiance sans faille dans le collectif.
« Chaque joueur joue son rôle et peut être crédité du succès de l’équipe », rappelle le probable meilleur shooteur de l’histoire de la NBA. « Il ne s’agit pas seulement de regarder l’autre faire le boulot, il s’agit de cohésion, de mouvement, de rythme. Dans la plupart des possessions, chaque joueur touche le ballon car nous faisons beaucoup d’écrans. Au final, nous n’appelons pas tant de systèmes que ça car le ballon trouve le joueur libre presque naturellement. »
Une fluidité liée à une confiance dans un groupe, et non uniquement dans quelques individualités.
« Chaque joueur a confiance dans l’autre et le sait capable de nous faire gagner » conclut Curry. « Cet état d’esprit est contagieux, il s’est imprégné dans tout le vestiaire. Cette polyvalence et cette profondeur de solutions vont nous servir en playoffs. »
Comme la saison passée. Mais en mieux…
Propos recueillis à Los Angeles