Le fameux soir où Michael Jordan a inscrit 39 points en une mi-temps

16 février 1989. A 24 heures de fêter ses 26 ans, Michael Jordan va écrire une des innombrables pages de sa légende en plantant 39 points dans la deuxième mi-temps d’un match face à Milwaukee. Les similitudes avec la perf’ de Jimmy Butler sont troublantes puisque « Son Altesse » avait lui aussi inscrit le panier de la victoire.

A l’époque, les Bulls sont 7e sur 12 de leur conférence avec 27 victoires pour 20 défaites. Un bilan positif grâce à 7 victoires. Exactement comme les Bulls de Butler avant d’affronter Toronto hier soir. Dans l’effectif de Chicago, Bill Cartwright a remplacé Charles Oakley dans la peinture, et le shooteur Craig Hodges vient d’arriver de Phoenix. En coulisses, l’influence de Phil Jackson se fait de plus en plus sentir. Arrivé en 1987, le « Maître Zen » pose les bases du jeu en triangle, et on commence à en voir les prémices. Doug Collins se sait sur la sellette, et chaque victoire compte double pour lui.

Ce soir de février, Chicago reçoive Milwaukee, une très bonne équipe de la côte Est, 4e de la conférence derrière le trio New York-Detroit-Cleveland. Un véritable outsider malgré les blessures de Sidney Moncrief et Ricky Pierce, deux de leurs meilleurs joueurs.

La première mi-temps confirme que les Bucks sont difficiles à manoeuvrer. Leurs prises à deux sur Jordan le gênent, et à la pause, il n’a inscrit que 11 points. Il ne force rien. Simplement, Milwaukee défend bien, et mène 53-45 à la pause.

27 points et le « game winner » dans le money time

On retrouve cet écart au début du 4e quart-temps et les Bucks poussent leur avance jusqu’à 12 points. On ne voit pas comment les Bulls peuvent renverser le cours du match. Et puis, Michael Jordan décide de prendre le match à son compte. Il a déjà inscrit 12 points dans le 3e quart-temps, et on a bien vu qu’il était plus agressif, n’hésitant pas à marquer sur le museau du rugueux Jack Sikma.

Dans le money time, il va faire mieux puisqu’il va planter 27 points dans ce quart-temps. C’est souvent de l’isolation, mais ça marche. Soit il marque, soit il récupère des lancers. A 1min20 de la fin, Milwaukee est toujours devant, mais les Bucks, via Paul Pressey, gaspillent des lancers et restent à portée de fusil d’un 3-points. Jordan ramène les Bulls à -1 (114-113). Encore et toujours sur la gauche du panier.

Il reste 25 secondes à jouer, et Jordan, encore lui, fait faute pour obliger les Bucks à shooter des lancers. C’est sur Sikma, dans un grand soir, et le pivot All-Star inscrit ses 25e et 26e points pour redonner trois points d’avance (116-113). Remise en jeu pour Scottie Pippen qui, après un relais avec Dave Corzine, s’en va inscrire un panier facile ligne de fond (116-115). Temps-mort pour Milwaukee.

Il reste 9 secondes à jouer, et les Bucks ont la remise en jeu au milieu de terrain pour en finir avec ce match. Mais Pressey, encore lui, assure mal sa passe, et Pippen récupère la balle. Il la donne à Michael Jordan… qui, comme un avant-goût de « The Shot » s’en va crucifier les Bucks à la dernière seconde (117-116). Le hold up parfait. Mais il reste une seconde à jouer, et les Bucks tentent un alley oop sur la remise en jeu. Et qui intercepte ? Michael Jordan évidemment.