Il n’aime pas critiquer l’arbitrage mais, pour une fois, Vincent Collet s’est lâché. Après la défaite des Bleus face à l’Espagne, le sélectionneur de l’équipe de France est ainsi longuement revenu sur la prestation des arbitres et l’avantage ibérique sur la ligne des lancers francs (26 lancers tentés à 17) pendant la rencontre.
« On a mal négocié la fin du match. On n’a pas toujours fait les bons choix lors des trois dernières minutes, on n’avait pas assez de rythme pour attaquer. Mais en fin de troisième quart-temps, quand on a été très bons et qu’on avait pris 10 points d’avance, ils peuvent remercier tous les lancers francs qui leur ont été accordés généreusement et qui leur permettent de rester en vie », explique-t-il. « On était prêts à s’envoler et si on ne s’est pas envolés, ce n’est pas seulement à cause de l’Espagne ».
Vincent Collet pense ainsi que ses Bleus auraient dû entamer le dernier quart-temps avec « 12 ou 14 points d’avance », au lieu de 8 (56-64). Ce qui aurait forcément changé la suite du match.
« On ne bougeait pas assez le ballon, surtout en première mi-temps. On n’était pas assez « partageurs » et on ne les a pas assez déplacés en première mi-temps. Mais on l’a beaucoup mieux fait du début du troisième quart-temps. Le troisième quart-temps était remarquable de notre côté. On avait vraiment trouvé du jeu ».
« Cette défaite fait plus mal que toutes celles que j’ai connues »
Evidemment, la déception est terrible pour les tricolores.
« Faut mesurer ce que représentait cet Euro pour tout le monde, chez nous. Pour les joueurs, c’était le point d’orgue de leur carrière et pour moi aussi. C’était un match particulier mais je suis fier de mes joueurs. La vraie crainte, c’était d’être inhibé mais on est rentré dedans pied au plancher. Pendant 37 minutes, c’était ce qu’on voulait mais on n’a pas réussi à finir le travail. C’est regrettable parce que ça aurait été magique avec la ferveur derrière. Mais c’est le sport. Des défaites, il y en aura d’autres mais celle-là fait plus mal que toutes celles que j’ai connues ».
Pour Vincent Collet, la différence de traitement entre Pau Gasol et Tony Parker, encore très maladroit (4/17) et qui n’a obtenu que quatre lancers francs, était flagrante sur cette rencontre.
« Pau Gasol est stratosphérique, fantastique et c’est pour ça qu’il n’a pas besoin d’aide en plus. Il en reçoit en attaque mais de l’autre côté aussi. En fin de match, il fait faute sur Rudy Gobert, même quand Rudy marque le panier. Il finit avec 2 fautes, il en provoque 11… C’est pour ça que je ne suis pas content car je considère que ce n’est pas juste. Tony n’a lui rien reçu. Il n’y a pas un coup de sifflet qui lui est accordé ».
Désormais, le coach doit digérer, comme ses joueurs. Mais cette fin de troisième quart-temps va sans doute lui rester très longtemps en travers de la gorge…
« Souvent, on se concentre sur la fin du match mais je ne parle pas de ça. Je parle du troisième quart-temps, quand l’équipe d’Espagne était au bord de la rupture. Je considère qu’ils ont été aidés par l’arbitrage, qui les a maintenus en vie ».
Crédit photo : FIBA / Propos recueillis à Lille