Eurobasket 2015 : la preview complète du Groupe A

L’EuroBasket commence samedi prochain sur les quatre sites français, allemand, croate et letton. D’ici là, Basket USA vous propose les previews de chaque groupe avec les forces et faiblesses de chaque équipe, les joueurs à suivre et nos pronostics pour le classement. Pour rappel, BasketUSA sera présent tout au long de la compétition, à Montpellier puis Lille, pour vous faire vivre de l’intérieur l’épopée des Bleus de Tony Parker et Boris Diaw.

Aujourd’hui, on vous propose la preview du Groupe A, celui de l’Equipe de France. Les matchs se dérouleront à la Park & Suites Arena (10 700 places) de Montpellier et nos Bleus semblent largement favoris de ce groupe relativement faible.

France ****

LE JOUEUR À SUIVRE

Nando De Colo. Absent à cause d’une blessure de dernière minute à la Coupe du Monde l’été dernier, il revient cette année avec un nouveau statut et une confiance en lui décuplée après une excellente campagne au sein du CSKA Moscou. Aux côtés de Tony Parker et de Nicolas Batum, De Colo représente la plus grosse valeur ajoutée pour les Bleus. Métronome au niveau de l’adresse extérieure avec 44% à trois points en préparation, le natif du Nord peut également distribuer la gonfle et pénétrer à l’envi dans la raquette. Avec de moins en moins de déchet dans son jeu, il semble lancé pour réaliser un bel Euro.

FORCE

Un collectif bien huilé. Plus que jamais cette année, Vincent Collet a dû se creuser les méninges pour former son groupe. Avec pléthore de talents à tous les postes, il a fallu réaliser des coupes franches qui n’ont vraiment pas été faciles. Exit Thomas Heurtel qui avait été excellent l’an passé… Mais c’est la rançon du succès ! À part pour le retour de Mam Jaiteh, le rookie de 20 ans, l’effectif qui se présente pour cet Euro à la maison est bardé d’expérience FIBA, avec Diaw et Piétrus au-dessus des 200 sélections et Parker qui va participer à son huitième Euro en carrière. Les joueurs se connaissent bien et chacun a accepté de jouer le rôle qui lui a été dédié par le staff.

FAIBLESSE

La pression populaire. Depuis 1993 et les Allemands qui n’étaient pas du tout attendus à pareille fête, aucune équipe n’a réussi à remporter le trophée à domicile. Après les troubles en Ukraine, la Fédération Française a réussi à gagner l’organisation des phases finales sur le territoire hexagonal et les Bleus seront donc attendus au tournant. Si la phase de poule s’annonce assez aisée, le huitième de finale fait figure de rendez-vous sous très haute pression. L’Equipe de France doit défendre son titre et il faudra faire très attention à ne pas céder au pire des moments…

EFFECTIF

Meneurs : Tony Parker, Antoine Diot
Extérieurs : Nicolas Batum, Nando De Colo, Evan Fournier, Mickael Gelabale, Charles Kahudi
Intérieurs : Boris Diaw, Rudy Gobert, Joffrey Lauvergne, Florent Pietrus, Mam Jaiteh
Coach : Vincent Collet

Les absents : Alexis Ajinca, Thomas Heurtel, Kevin Séraphin, Joakim Noah…

LE BILAN EN PRÉPARATION

8 victoires – 2 défaites
799 points marqués
629 points encaissés
+170

RÉSULTAT AU DERNIER EURO

Médaille d’or

Pologne ***

LE JOUEUR À SUIVRE

Marcin Gortat. Pour son troisième Euro en carrière, le pivot des Wizards veut faire mieux que la neuvième place obtenue par la Pologne sur ses terres en 2009. Absent pour cause de blessure en 2011, il n’avait rien pu faire dans le naufrage polonais lors de la dernière édition. Du coup, cette année, et à 31 ans, le marteau polonais va vouloir frapper fort. Sa présence aux rebonds et sa palette offensive devraient fournir un point d’ancrage fondamentale pour sortir des poules… et pourquoi pas créer la surprise dans les phases finales ?

FORCE

Une belle dynamique. Qualifiée pour l’Eurobasket de manière convaincante avec la première place de sa poule, et des victoires contre l’Allemagne et l’Autriche, la Pologne a retrouvé un collectif intéressant sous la houlette de coach Taylor. L’arrivée de sang neuf, sur les extérieurs notamment, avec Mateusz Ponitka (22 ans), qui tournait à 13 points à Ostende, et Adam Waczynski (25 ans), qui a fini la saison à 12 points à Obradoiro en Liga ACB a redonné un coup de fouet à l’équipe polonaise. De plus, et ce n’est pas rien, la Pologne peut désormais compter sur un vrai scoreur à la mène avec le meneur américain naturalisé, AJ Slaughter, l’ancien de Cholet et Chalon qui évoluait cette année au Panathinaikos.

FAIBLESSE

Un banc un peu court. À l’image de Prezemyslaw Karnowski, le pivot de 21 ans de Gonzaga, la Pologne dispose bel et bien de remplaçants talentueux mais sans garantie de résultats à ce niveau de compétition. Un Euro, ça se joue aussi sur le physique, la capacité à enchaîner les matchs de haut niveau, et la Pologne n’a jamais été connue pour sa constance. Avec l’axe Slaughter – Gortat, l’équipe semble solide mais il faudra trouver des solutions de rechange pour ne pas déchanter. On pense à cet égard à Aaron Cel, le franco-polonais qui pourra peut-être donner un coup de main en sortie de banc…

EFFECTIF

Meneurs : AJ Slaughter, Lukasz Koszarek
Extérieurs : Mateusz Ponitka, Adam Waczynski, Przemyslaw Zamojski, Karol Gruszecki, Dardan Berisha
Intérieurs : Marcin Gortat, Damian Kulig, Aleksander Czyz, Aaron Cel, Przemyslaw Karnowski
Coach : Mike Taylor

Les absents : Maciej Lampe, Michal Ignerski, Adam Hrycaniuk…

LE BILAN EN PRÉPARATION

7 victoires – 5 défaites
917 points marqués
858 points encaissés
+59

RÉSULTAT AU DERNIER EURO

21e au classement final – sortie au premier tour (1 victoire – 4 défaites)

Finlande **

LE JOUEUR À SUIVRE

Petteri Koponen. Shooteur élégant et attaquant racé, Petteri Koponen est sans conteste le leader de la meute de Loups finlandais. Joueur du Khimki Moscou à l’année, il est clairement un des meilleurs artificiers du Vieux Continent. Il flirte depuis un certain temps avec la NBA, et à 27 ans, il aurait certainement déjà dû avoir sa chance avec les Mavericks qui ont obtenu ses droits en 2011 (après sa draft en 2007) mais Petteri Koponen paye son manque (très) relatif de qualités athlétiques. Il aura en tout cas une nouvelle occasion de prouver que sa place est outre-Atlantique durant cet Euro.

FORCE

L’adresse à trois points. En Finlande, même les intérieurs shootent de loin ! C’est la mentalité développée année après année par coach Dettmann, l’ancien technicien de Dijon, qui a toujours insisté pour développer un jeu extérieur et atypique. Mené par Petteri Koponen, les Loups peuvent frapper de partout en attaque et ils disposent d’une défense assez solide autour de leur trio Lee – Huff – Murphy à l’intérieur. En difficultés en préparation, la Finlande aura certainement un tout autre visage au début de la compétition. Et ce Groupe A devrait leur permettre de monter progressivement en régime.

FAIBLESSE

La taille sous les panneaux. Et donc le rebond ! Avec un pivot titulaire sous les 2m10 en la personne de Gerald Lee, la Finlande rappelle un peu la France du creux des années 2000, avec une pénurie assez grave de « grands ». Pour combattre ce déficit, les Finlandais vont devoir se battre, et sur la longueur (et l’intensité) d’un tel tournoi, ça devrait laisser des traces. Sans véritable dissuasion près du cercle, la Finlande devrait également souffrir contre les nations mieux dotées en intérieurs, et on pense là à la France, la Pologne, voire Israël.

EFFECTIF

Meneurs : Petteri Koponen, Jamar Wilson, Antero Lehto
Extérieurs : Sasu Salin, Mikko Koivisto, Shawn Huff, Carl Lindbom
Intérieurs : Erik Murphy, Ville Kaunisto, Tuukka Kotti, Joonas Kaven, Gerald Lee
Coach : Henrik Dettmann

Les absents : Hanno Mottola…

LE BILAN EN PRÉPARATION

3 victoires – 4 défaites
511 points marqués
516 points encaissés
-5

RÉSULTAT AU DERNIER EURO

9e au classement final – sortie au deuxième tour (5 victoires – 3 défaites)

Israël **

LE JOUEUR À SUIVRE

Omri Casspi. Unique joueur NBA d’Israël, Omri Casspi a une nouvelle fois répondu présent pour venir aider son pays. L’ailier de Sacramento est un joueur complet au poste d’ailier et ses capacités de percussion devraient soulager ses coéquipiers, tant au scoring qu’à la création. Auteur de 19 points et 7 rebonds lors des qualifications l’été passé, le King devrait à nouveau porter son équipe. Reste à savoir s’il obtiendra suffisamment de soutien pour sortir de ce Groupe A.

FORCE

Un cinq majeur très solide. Avec leur star NBA, trois joueurs référencés en Euroligue et leur américain naturalisé, Israël dispose d’un cinq de départ qui présente de solides garanties. Gal Mekel et Shawn Dawson seront sur les lignes arrières des dangers publics avec leur capacité à prendre feu en attaque. De la même manière, le duo intérieur Fischer – Eliyahu est particulièrement complémentaire avec le premier qui gobera rebond sur rebond et le second qui pourra toujours balancer son petit shoot en crochet au poste bas.

FAIBLESSE

Des absences qui font mal. Sans leur âme, Yotam Halperin et leur sniper attitré, Guy Pnini, les Israéliens arrivent à cet Euro sans réelles certitudes. La preuve, leur préparation s’est soldée par un bilan peu reluisant de 6 défaites pour une seule victoire. Battus par l’Ukraine, la Macédoine et la Bosnie-Herzégovine (et la Serbie plus logiquement), les Israéliens ne se sont pas véritablement rassurés avant la compétition officielle. Il va falloir que les tauliers Casspi, Mekel et Eliyahu se fassent violence pour endosser le rôle de meneur d’hommes… Sinon, ça sent la sortie de route prématurée !

EFFECTIF

Meneurs : Gal Mekel, Yogev Ohayon
Extérieurs : Omri Casspi, Shawn Dawson, Nitzan Hanochi, Raviv Limonad
Intérieurs : Lior Eliyahu, Yaniv Green, D’Or Fischer, Robert Rothbart
Coach : Erez Edelshtein

Les absents : Yotam Halperin, Guy Pnini, Alex Tyus…

LE BILAN EN PRÉPARATION

1 victoire – 6 défaites
517 points marqués
543 points encaissés
-26

RÉSULTAT AU DERNIER EURO

21e au classement final – sortie au premier tour (1 victoire – 4 défaites)

Russie *

LE JOUEUR À SUIVRE

Vitaly Fridzon. Avec Sergey Monya, Anton Ponkrashov et Andrei Vorontsevitch, c’est le dernier survivant des années de gloire de l’équipe russe. Le coéquipier de Nando De Colo au CSKA Moscou est le leader par défaut de cette escouade en pleine reconstruction. Shooteur sûr, il n’est par contre pas tellement un organisateur de jeu et il lui faudra donc force et courage pour essayer de remobiliser ses troupes très diminuées. Monya devra lui aussi forcer sa nature et montrer les crocs si la Russie ne veut pas s’écrouler à nouveau dès le premier tour.

FORCE

Une compétition sans pression. Alors qu’elle a bien failli ne pas participer du tout à cet Euro, la Russie va jouer sans pression aucune. En pleine crise fédérale, avec la retraite du tsar Andrei Kirilenko (devenu depuis président de la fédération), celles de Viktor Khryapa et Sasha Kaun, et les absences de ses meilleurs joueurs (Mozgov, Shved, Karassev), les Russes ne sont pas du tout attendus. Cela pourrait ainsi les décomplexer et leur permettre de se découvrir de nouveaux leaders, et des jeunes qui pourront être amenés à prendre la relève à l’avenir.

FAIBLESSE

Le vécu collectif. Construite de bric et de broc, cette sélection russe manque cruellement de vécu collectif. Le coach, Evgeny Pashutin, n’a pu que constater les dégâts au fur et à mesure d’une préparation assez compliquée, terminée sur un bilan négatif de 4 victoires pour 5 défaites. Largement battue par la France, la Russie pourra éventuellement lutter pour sortir de la première phase mais son manque de cohésion en défense devrait lui valoir une nouvelle sortie rapide. La deuxième de suite après le fiasco de l’Euro 2013…

EFFECTIF

Meneurs : Dmitry Khvostov, Artem Vikhrov
Extérieurs : Vitaly Fridzon, Anton Ponkrashov, Pavel Antipov, Nikita Kurbanov
Intérieurs : Andrei Vorontsevitch, Pavel Korobkov, Andrey Desyatnikov, Sergey Monya, Semen Antonov
Coach : Evgeny Pashutin

Les absents : Alexey Shved, Timofey Mozgov, Sergueï Karasev, Sasha Kaun, Viktor Khryapa…

LE BILAN EN PRÉPARATION

4 victoires – 5 défaites
603 points marqués
672 points encaissés
-69

RÉSULTAT AU DERNIER EURO

21e au classement final – sortie au premier tour (1 victoire – 4 défaites)

Bosnie-Herzégovine *

LE JOUEUR À SUIVRE

Elmedin Kikanovic. Sans Mirza Teletovic, Jusuf Nurkic et Nihad Dedovic, la Bosnie-Herzégovine va se reposer sur Elmedin Kikanovic. L’intérieur des Couguars de Nancy est une machine à scorer au poste bas et il faudra qu’il renouvelle le type de performances qu’il a livrées en playoffs LNB (18 points, 6 rebonds) au niveau supérieur, dans un championnat d’Europe.

FORCE

Dusko le cerveau. S’ils ne disposent pas de leurs stars, les joueurs bosniens vont pouvoir compter sur la science du jeu du coach du Panathinaikos, Dusko Ivanovic. Vainqueur de la coupe de Grèce cette saison et coach du triplé historique de Limoges en 2000, l’entraîneur va devoir se montrer inventif pour réaliser l’exploit de qualifier cette équipe bosnienne au-delà du premier tour. Cela semble quasiment impossible…

FAIBLESSE

Une défense gruyère. En encaissant plus de 800 points en préparation (en 10 rencontres, soit 80 points de moyenne), la Bosnie-Herzégovine ne fait vraiment pas peur au niveau défensif. Sans véritable pivot contreur, ni même de stoppeur en périphérie, les Bosniens ne sont clairement pas des foudres de guerre dans le domaine.

EFFECTIF

Meneurs : Alex Renfroe, Nemanja Gordic, Muhamed Pasalic
Extérieurs : Milan Milosevic, Marko Sutalo, Dalibor Persic, Marko Josilo
Intérieurs : Elmedin Kikanovic, Andrija Stipanovic, Miralem Halilovic, Nermin Hujdurovic, Edin Bavcic
Coach : Dusko Ivanovic

Les absents : Mirza Teletovic, Jusuf Nurkic, Nihad Dedovic…

LE BILAN EN PRÉPARATION

3 victoires – 7 défaites
689 points marqués
804 points encaissés
-115

RÉSULTAT AU DERNIER EURO

13e au classement final – sortie au premier tour (3 victoires – 2 défaites)

LE CALENDRIER DU GROUPE A

5 septembre 2015

• Pologne – Bosnie-Herzégovine à 15h – en direct sur le canal 253 (Multisports 1)
• Israël – Russie à 17h30
• France – Finlande à 21h – en direct sur Canal+Sport

6 septembre 2015

• Russie – Pologne à 15h – en direct sur le canal 253 (Multisports 1)
• Finlande – Israël à 17h30
• Bosnie-Herzégovine – France à 21h – en direct sur Canal+Sport

7 septembre 2015

• Finlande – Russie à 15h – en direct sur le canal 253 (Multisports 1)
• Israël – Bosnie-Herzégovine à 17h30 – en direct sur le canal 253 (Multisports 1)
• France – Pologne à 21h – en direct sur Canal+Sport

9 septembre 2015

• Bosnie-Herzégovine – Finlande à 15h
• Pologne – Israël à 17h30 – en direct sur le canal 253 (Multisports 1)
• Russie – France à 21h – en direct sur Canal+Sport

10 septembre 2015

• Finlande – Pologne à 15h – en direct sur le canal 253 (Multisports 1)
• Bosnie-Herzégovine – Russie à 17h30 – en différé sur le canal 253 (Multisports 1)
• Israël – France à 21h – en direct sur Canal+Sport