Gregg Popovich : « C’est l’esprit de camaraderie qui nous maintient année après année »

Outre le phénomène Becky Hammon, Gregg Popovich a abordé de nombreux sujets auprès de KNBR, une radio de San Francisco. Son interlocuteur, l’ancien joueur Tom Tolbert, l’a notamment interrogé sur la disparition du jeu au poste et l’évolution de la discipline. Selon le coach des Spurs, le jeu poste bas est en effet en régression mais il est toujours intéressant à utiliser. Simplement, la progression des pourcentages à trois-points a amoindri son influence.

« Il y a une équipe qui joue beaucoup au poste, c’est Memphis. » analyse t-il. « Ils le font très bien. Ils envoient la balle en bas, avec Zach (Randolph), Marc Gasol. L’élément qui change énormément les choses, c’est la ligne à trois-points. Vous en payez le prix si vous ne mettez pas à trois-points et vous en payez le prix si vous ne sortez pas derrière la ligne. Il y a une situation où les grands seront toujours des éléments de valeur, c’est lorsque vous avez un grand qui attire les prises à deux. Si vous n’en avez pas, vous avez un problème. Mais si vous avez un grand suffisamment bon pour attirer les prises à deux, être capable de ressortir, de bouger, de créer du jeu pour les trois-points. Vous savez, au début, les gars ne tiraient pas très bien à trois-points, ils en avaient peur. Maintenant, ce tir a tellement plus de valeur qu’un tir à deux-points qu’on ne peut l’ignorer. Il faut essayer de trouver un équilibre : quand on pénètre, il faut toujours garder en tête la possibilité de trouver des tirs à trois-points non contestés.

« Je n’ai pas les mots pour décrire à quel point Steve Kerr est incroyable »

Par ailleurs, Gregg Popovich a également commenté la réussite de son ancien joueur, Steve Kerr. Comme souvent avec ses anciens collaborateurs, l’entraîneur aux cinq titres n’a que des éloges à adresser au coach des Warriors.

« Je n’ai même pas les mots pour décrire à quel point c’est une personnalité incroyable. C’est une force tranquille, c’est un compétiteur, il se sent responsable pour les autres. Lorsque quelqu’un ne joue pas à son niveau, il a cette faculté à prendre sur lui, de prendre sa part de responsabilité et de passer à l’action, ce qui est vraiment rare au sein de sa franchise. Sans critiquer, lorsque ça ne marche pas, sans s’auto-congratuler lorsque ça fonctionne. »

Si son interlocuteur lui fait remarquer la réussite fréquente des anciens employés des Spurs, Gregg Popovich évite de s’en attribuer le succès. Selon ses mots, les Spurs se sont construits en s’entourant d’individus de talent et sain d’esprit et le parcours des anciens membres de la franchise n’est autre que le résultat d’une tradition ancrée au sein de chaque strate de l’organisation.

« Au-delà des résultats, de la réussite, il ne s’agit que des personnes, des personnalités que l’on intègre, des principes que nous transmettons, les bons et les mauvais moments que l’on vit ensemble. Je pense que cette camaraderie, cet esprit de corps nous maintiennent année après année. Lorsque de nouveaux arrivent, ils s’imprègnent de la manière dont on fait les choses. Les leaders, Manu, Tony et Tim, font vivre cet esprit. Auparavant, c’était Sean Elliott, Avery Johnson et David Robinson. »