Comme à chaque fin de saison, on tire les enseignements de la saison écoulée, des playoffs tout juste terminés. Et cette année, le titre des Warriors a remis sur le devant de la scène une stratégie désormais bien connue : le small ball.
Consistant à jouer avec une majorité d’extérieurs pour que le ballon bouge plus vite et que le jeu soit plus fluide, cette tactique a le vent en poupe depuis que les Suns version Mike D’Antoni l’ont vraiment popularisée avec Steve Nash. Les Warriors du MVP Steph Curry en sont la dernière version.
Mais à Boston, où coach Stevens utilise le small ball avec succès, surtout depuis l’arrivée d’Isaiah Thomas à l’arrière, on relativise cette influence.
« On est évidemment bien conscient d’une évolution dans ce sens. » précise Austin Ainge dans l’Herald. « Changer sur les écrans est de plus en plus répandu, et la vitesse et la technique sont plus valorisées que la taille. Mais la tendance irait dans l’autre sens si quelqu’un d’autre avait gagné. Il ne faut pas s’emballer sur les résultats d’un ou deux ans. Golden State a gagné le trophée parce qu’ils avaient plus de talent. Si Kevin Love et Kyrie Irving jouent avec Thompson et Mozgov, alors on aurait dit que Golden State ne pouvait pas gagner car ils manquaient de taille. Il faut prendre les choses dans leur contexte. »
L’éternel recommencement des modes
Responsable de la formation aux Celtics, le fiston de Danny Ainge reconnaît évidemment qu’il faut faire avec ses tendances générales. Ce n’est pas pour rien qu’un joueur comme Jae Crowder a ainsi réussi une superbe saison sous la tunique des C’s. Mais pour Ainge, il s’agit surtout d’un fait immémorial.
« Tous les joueurs pensent qu’ils peuvent jouer au moins à deux postes. Chaque pivot pense pouvoir jouer à l’aile et chaque ailier veut jouer meneur. Tout le monde veut être capable de tirer de loin et les coachs demandent ça aussi. Les joueurs ajoutent le tir extérieur… et ils seraient fous de ne pas le faire ! »
Dans le fond, quand on joue avec un meneur à 2m01 (Shaun Livingston) et un arrière qui fait 2m00 (Klay Thompson), peut-on cependant encore parler de small ball ? Et puis, plus que de jouer petit, les Warriors ont surtout consacré le basket complet, le basket polyvalent, le basket modulable, comme nous l’écrivions au lendemain du titre des Warriors.